SUBLIMATION (psychanalyse)

Processus de développement par lequel les ÉNERGIES instinctuelles se déchargent sous des formes non instinctuelles de comportement. Le processus met en jeu (a) le déplacement de l'énergie des activités et des objets d'intérêt (biologique) primaire vers ceux d'un intérêt moins instinctuel; (b) la transformation de la qualité de l'ÉMOTION qui accompagne l'activité de telle sorte qu'elle se « désexualise « et se « désagressifie «; et (c) l'affranchissement de l'activité à l'égard des exigences de la TENSION instinctuelle. Certaines définitions comprennent un élément social, à savoir que les sublimations authentiques sont acceptables socialement. La curiosité intellectuelle est considérée comme une sublimation de la SCOPOPHILIE dans la mesure où (a) elle est dirigée vers des sujets non sexuels; (b) le plaisir annexe n'est pas sexuel; et (c) ses variations en intensité sont indépendantes de la tension instinctuelle. Le concept vise à expliquer l'évolution de « fonctions plus élevées « à partir de fonctions plus humbles. Il se fonde sur des éléments de deux sortes : premièrement, l'apparition de nouveaux sujets d'intérêt et d'aptitudes nouvelles au cours du traitement psychanalytique; l'apparition de symptômes « régressifs « chez les personnes qui ont une dépression névrotique. Dans l'exemple de la curiosité intellectuelle, la sublimation signifie l'accroissement de la curiosité intellectuelle à la suite de l'analyse des inhibitions infantiles de la curiosité sexuelle, et la recrudescence des tendances voyeuristes ou de boulimie du patient qui, avant sa dépression, avait un esprit inquisiteur. Toutes les sublimations sont subordonnées à la SYMBOLISATION et tout le DÉVELOPPEMENT DU MOI dépend de la sublimation. La plupart des exposés du concept soutiennent que les instincts disponibles pour la sublimation sont les INSTINCTS PARTIELS prégénitaux plutôt que les instincts sexuels adultes. En d'autres termes, le concept est un concept de développement et d'évolution Anna Freud (1937) cite la sublimation parmi les DÉFENSES (mais une défense « qui appartient plutôt à l'étude du normal qu'a celle de la névrose « parce qu'elle fournit une solution progressive aux CONFLITS infantiles qui pourraient autrement aboutir à la NÉVROSE.