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Société moderne et psychologie

Publié le 31/01/2012

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Ce n'est pas dire que le message diffusé par les mass media n'aboutisse jamais à modifier l'opinion des personnes auxquelles il s'adresse : peu fréquents, certes, des cas de conversion se présentent cependant. Dans certaines circonstances, l'individu devient, en effet, perméable aux moyens de la diffusion collective. Il le devient précisément quand les facteurs << médiatisants >> ne jouent plus ou jouent à contretemps. Chez tel individu, dont les désirs, les croyances, les idées manquent d'harmonie, dont les opinions constituent un tout peu cohérent, l'exposition, la perception, la mémorisation sélectives ne peuvent jouer leur rôle habituel. Chez tel autre, qui attache peu de prix à son appartenance au groupe, ou qui fait partie d'un groupe au sein duquel se manifestent des tensions, des conflits, les valeurs collectives ne peuvent accomplir leur fonction coutumière de frein (J.T. Klapper, The Effects of mass communication, ·Glencoe, Illinois, 1960). L'action exercée par les mass media comme canaux publicitaires est d'ailleurs, à cet égard, sensiblement plus efficace que celle exercée par les mass media au service de la propagande politique. La publicité fait, en effet, appel à des sentiments relativement simples qui ne mettent en jeu ni les croyances majeures du groupe ni la structure profonde de notre personnalité....

« 537 société mode~ne et psychologie plusieurs groupes (interactions entre groupes).

Dans la plupart des cas, d'ailleurs, les trois sortes d'inter­ actions que l'on vient de distinguer se manifestent simul­ tanément: leurs effets s'entrecroisent, se conjuguent ou s'op­ posent.

On aperçoit ainsi la complexité et l'étendue des problèmes qui se posent aux psychologues sociaux.

On comprend aussi que la psychologie sociale ·se soit érigée assez tardivement, et non sans mal, en science autonome.

Certes l'expression «psychologie sociale» date du début de ce siècle.

On la trouve notamment sous la plume du fonda­ teur de l'école sociologique française : « Quant aux lois de l'idéation collective, elles sont encore ...

complètement igno­ rées; La psychologie sociale qui devrait avoir pour tâche de les déterminer n'est qu'un mot qui désigne toutes sortes de généralités, variées et imprécises, sans objet défini.

» (E.

Durkheim, Règles de la méthode sociologique.

Préface de la seconde édition, Alcan, 190 1.) II est vrai, également, que les premiers traités portant ce titre paraissent en 1908 : E.A.

Ross, Social psycho/ogy.

An outline and source book (New York, Macmillan ; W.

McDougall, Introduction to social psycho/ogy (London, Methuen & CO)~ Toutefois les travaux auxquels peuvent se rattacher les études actuelles sont tous postérieurs à 1925.

Son historique Cependant, les problèmes que la psychologie sociale étudie aujourd'hui scientifiquement ne sont pas passés entièrement inaperçus des grands esprits de l'humanité.

La psychologie sociale peut, en effet, se référer à une longue et glorieuse «préhistoire», dont les représentants les plus qualifiés ont été des philosophes, des historiens, des hommes de lettres.

Ainsi, parmi les philosophes, citons Cicéron qui écrivit un important ouvrage sur l'amitié (De amicitia), ce lien inter­ personnel par excellence.

Rappelons aussi Descartes, auteur d'un intéressant traité sur Les Passions de l'âme (1640), où l'on trouve des analyses de nombreux aspects des relations interpersonnelles : admiration, amour et haine, estime et mépris, vénération et jalousie, émulation, moquerie, envie,. »

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