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Se connaître soi-même

Publié le 31/01/2012

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Cela semble une évidence: il est facile de savoir ce que l'on sait du monde. Ou tout au moins, si chacun ne peut comprendre la physique moléculaire . ou la biologie cellulaire, chacun peut avoir une idée de l'ampleur des découvertes acquises, de l'importance des mises en question, de l'étendue des problèmes à résoudre. Tous les moyens sont à notre disposition : information, enseignement, culture plus facilement accessible ... Ce n'est qu'une apparence. Les moyens existent bien, mais peu d'individus s'en servent réellement. Il se manifeste un terrifiant décalage entre les modes de pensée qui seraient nécessaires à l'homme moyen pour s'insérer dans notre univers, et ceux qu'il pratique quotidiennement. Pour la plupart des êtres, l'accélération de la connaissance, les formidables forces mises à la disposition de l'homme, les possibilités infinies qui s'ouvrent devant lui, ce ne sont que des mots, des objets de curiosité qui ne modifient ni leurs jugements ni leurs comportements volontaires. Ils souffrent d'un manque d'imagination, ils ne peuvent accomplir l'effort nécessaire pour s'évader des idées reçues et s'adapter à un monde qui ne peut plus vivre sur les modes traditionnels.

« importants qu'ils soient restent fragmentaires, dispersés.

Il est difficile d'en tirer un enseignement réel qui puisse être dit, enfin, connaissance de l'homme.

Et d'ailleurs, la science seule peut-elle y atteindre? Nous nous proposons, ici, de voir si la connaissance de soi-même est souhaitable et, dans ce cas, si elle est possible.

Nous verrons que cette connais­ sance, une fois reconnue effectivement comme souhaitable et possible, exige d'abord pour chacun une prise de conscience de soi, de sa personnalité, de sa personne.

Nous verrons, enfin, que cette recherche, si elle a été poursuivie avec lucidité et courage, débouche sur une question qu'oit ne peut pas ne pas appeler métaphysique: «Je suis un homme, qu'est-ce que l'Homme ? Je suis un être, qu'est-cè que l'Etre? » On n'esquive pas la connaissance de soi Une première remarque s'impose.

Tout se passe dans la vie quotidienne comme si chaque homme manifestait, de fait, une certaine connaissance de soi, la conscience de son existence, en même temps qu'il porte à chaque instant un jugement de valeur sur ce qu'il croit être et représenter.

Nombreux sont ceux qui commencent une phrase destinée à énoncer une simple opinion par: « Moi, je ...

» Ils expri­ ment ainsi, inconsciemment, que le propos qui suit cette formule est une affirmation de leur personnalité et de leur personne.

C'est une prise de position de l'individu dans sa totalité, d'un individu qui prétend ou suppose se connaître assez pour énoncer une proposition dont il imagine qu'elle le représente.

Et qui le représente réellement par ce qu'elle trahit ou dénonce de lui-même.

On peut néanmoins tenir le problème pour faux problème.

C'est une phrase souvent entendue: «Je suis comme je suis.

Tel est mon caractère.

Je n'y peux rien changer.» Ce qui signifie en clair : « Il importe peu de savoir ce que je suis puisque, de toute façon, je ne peux ni ne veux rien y changer.

Si je constate certains traits de mon caractère, de mes comportements, ce n'est vraiment qu'un constat: il n'a aucune valeur et surtout aucun intérêt.

». »

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