psychologie sociale - psychologie & psychanalyse.
Publié le 19/05/2013
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Albert Bandura, dans les années 1970, élabore une théorie de l’apprentissage social qui insiste sur le rôle de l’observation, de l’imitation et de la coopération dansl’apprentissage des conduites.
5.2 Attitudes et changements d’attitude
Les attitudes des individus dans le groupe sont communément décrites comme des comportements acquis qui exercent une influence constante sur les réactionsindividuelles aux objets, aux personnes ou aux groupes.
En tant que produit de la socialisation, les attitudes sont considérées comme modifiables.
Dans les années 1930, Gordon Allport considère que les attitudes ne se réduisent pas à de simples opinions intellectuelles, mais impliquent aussi des affects.
Des travaux àla même époque montrent l’important écart qui sépare les attitudes (notamment de type raciste ou religieux) des comportements effectifs.
On vérifie régulièrement l’hypothèse selon laquelle les individus tendent à maintenir une cohérence logique entre la perception qu’ils ont d’eux-mêmes et celle qu’attendd’eux leur environnement : cette hypothèse a permis de découvrir que, si le comportement détermine les attitudes à l’égard d’un problème social ou d’un groupe, la relationinverse est tout aussi vraie.
Un grand nombre de théories sur la « consistance cognitive » (la cohérence logique) ont acquis une grande importance en psychologie sociale.Ces théories mettent en relief l’intérêt qu’a l’individu à penser que ses idées sont en accord avec sa conduite.
Face à une perception inconsistante, il réagit en tentant deréduire l’inconsistance.
On doit à Leon Festinger, dans les années 1950, une frappante illustration de la manière dont l’individu (en l’occurrence, les membres d’une secte)réajuste son système de croyance face à une information mettant en danger ce système (l’absence de fin du monde attendue à une date précise).
5.3 Pouvoir et influence
Les facteurs qui régissent les rapports d’influence font l’objet de recherches approfondies depuis les années 1950.
Ainsi, les chercheurs ont mis en évidence qu’un individu,qui ne sait que penser ou comment réagir dans une situation nouvelle, cherchera auprès des autres l’information qui lui fait défaut.
Parmi les principales recherches surl’influence, celles de Stanley Milgram au début des années 1960 ont particulièrement marqué.
Elles montrent l’importance de la soumission face à une autorité, considéréecomme légitime et donc justifiant une obéissance pouvant aller très loin, par exemple dans les punitions infligées à un autre individu.
La capacité à influencer le comportement d’autrui dépend de son engagement dans une situation.
Si on veut obtenir quelque chose d’un individu, il est plus efficace de luidemander en premier lieu une chose moins importante ou coûteuse, par exemple un renseignement.
La première demande engage l’individu dans l’interaction et amélioreles chances qu’il accepte la requête suivante, comme le savent les démarcheurs à domicile.
5.4 Structure et fonctionnement de groupe
Les psychosociologues étudient les problèmes liés aux rapports d’influence réciproque entre le groupe et l’individu, entre autres les questions de la fonction, du style et del’efficacité du leadership.
Leurs recherches portent sur les conditions dans lesquelles les individus ou les groupes résolvent leurs conflits par la coopération ou laconcurrence, et sur les multiples conséquences de ces modes de résolution des conflits.
Les chercheurs tentent également de découvrir par quels moyens les groupesincitent leurs membres au conformisme et comment ils traitent les membres récalcitrants ; cette approche permet également de connaître les valeurs spécifiques dugroupe.
Serge Moscovici, dans les années 1970, a étudié le sujet des groupes minoritaires.
Pour lui, une minorité, à condition qu’elle reste très déterminée et ses membres trèsconsistants, peut avoir bien plus de poids qu’une majorité peu sûre de ses convictions.
Les études sur les relations affectives et sociales de longue durée ont montré que celles-ci possèdent une structure spécifique comportant des règles et des stéréotypescomportementaux qui se modifient au cours de l’histoire de la relation.
Différentes théories ont été exposées pour expliquer l’équilibre des coûts et des récompenses quisous-tendent les relations et qui aident à surmonter les conflits au sein d’un groupe.
D’autres approches soulignent les multiples buts des relations sociales et de laconstitution des groupes : satisfaction de certains besoins, attraction interpersonnelle, aide à la définition de soi.
5.5 Communications interpersonnelles
Les psychosociologues ont mis en évidence le rôle central du langage et de la communication dans l’organisation et le fonctionnement de la vie sociale.
Il existe une grandetradition de recherche sur la communication non verbale qui montre qu’une communication inconsciente complexe utilisant le langage du corps est nécessaire au bonfonctionnement de l’interaction sociale.
C’est de cette façon que l’individu communique sa sympathie et laisse percevoir ses tendances affectives.
Kurt Lewin, durant la Seconde guerre mondiale, a montré que l’adoption d’un comportement (consommer des abats) était favorisée par des discussions collectives (surl’économie de guerre ou les bienfaits de ces aliments), bien plus qu’avec une conférence incitative.
Le forme de la communication influence donc l’efficacité du message.
La psychologie sociale manifeste actuellement un intérêt croissant pour l’analyse du discours.
Le rôle du langage dans la construction du monde social est appréhendé pardes méthodes inspirées de la linguistique, en particulier de la pragmatique.
5.6 Cognition sociale
Depuis les années 1980, la recherche sur la cognition sociale illustre l’importance prise par le modèle cognitif des processus mentaux dans la discipline.
La cognition socialerenvoie à l’ensemble des représentations et des croyances qu’ont les individus sur le monde social.
Les principaux secteurs de recherche explorent la façon dont l’individuexplique son comportement personnel et celui d’autrui, les schémas qu’il projette des situations, la représentation qu’il a de lui-même.
Les travaux portent aussi sur leprocessus d’attribution, c’est-à-dire la manière dont les gens attribuent une cause aux événements de leur existence, à leurs comportements et ceux des autres.
Ainsi,l’individu attribue plus facilement ses réussites à sa propre responsabilité, et ses échecs aux événements extérieurs et à l’environnement.
6 PSYCHOLOGIE SOCIALE APPLIQUÉE
Les principes élaborés en laboratoire et dans la recherche sur le terrain sont appliqués à quantité de situations et de problèmes sociaux.
Les chercheurs et conseillers enpsychologie sociale appliquée contribuent à tenter de résoudre les problèmes propres aux relations ethniques, aux rapports internationaux, aux liens entre travailleurs dansl’entreprise, aux comportements politique et économique, à l’éducation, à la publicité, à la santé.
Il peut s’agir, sur ce dernier sujet, d’identifier les mécanismespsychosociaux en jeu dans le développement d’une maladie, de comprendre comment l’individu s’adapte à son problème de santé, ou de faciliter la promotion decomportements sains.
Industries, organismes, écoles et groupements de toutes sortes font régulièrement appel aux services des spécialistes en psychosociologie appliquée pour améliorer lesrelations interpersonnelles, la compréhension entre les membres de groupes en conflit, diagnostiquer et aider à résoudre les problèmes de la production en équipe.
Il peuts’agir de dénouer les résistances des salariés face aux changements ou d’influer sur la culture d’entreprise.
La justice est également un sujet très étudié, notammentl’influence des comportements non verbaux du juge sur son verdict.
Les domaines de recherche et d’application de la psychologie sociale se sont multipliés depuis ses débuts dans les années 1900, apportant de nombreuses réponses sur lecomportement de l’individu en société, posant aussi d’autres questions et s’adaptant aux changements du monde.
Les évolutions de la société et des comportements.
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