PSYCHANALYSE ET SOCIETE POSITION DE FREUD ET NOTIVFLLES DIVERGENCES
Publié le 14/08/2014
                            
                        
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Le rapport individu - société - culture dans la théorie freudiennes
Il est pour
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moins sur‑
prenant d'en‑
tendre parfois soutenir que Freud n'a pas pris en considération les phénomènes sociaux. Ce qui est vrai, c'est qu'il a tendance à expliquer les phénomènes sociaux à partir des phénomènes individuels ou plus exactement à partir des relations que l'individu entretient précocement avec son entourage familial, et qu'en revanche il se préoccupe très peu de l'influence que l'organisation sociale exerce sur ces premières formes de relation.
La réflexion de Freud concernant les phénomènes sociaux s'est développée selon différents niveaux. Elle est inaugurée par une hypothèse, longuement exposée dans Totem et Tabou (1914), relative à l'origine de la société. Freud s'attache ensuite à comprendre la structure des groupements humains eu termes de structure libidinale. Ce sera Psychologie collective et analyse du moi (1918). Enfin, avec Malaise dans la civilisation (1929), tout en reprenant des idées antérieures, il aborde en outre le thème du conflit entre exigences sociales et exigences individuelles, entre culture et instinct.
L'hypothèse relative aux origines de la société s'appuie sur diverses données étrangères à la psychanalyse, qui sont elles-mêmes des hypothèses puisées à des sources ayant depuis passablement vieilli. Il s'agit principalement des conceptions de Darwin relatives aux premières
L'histoire de la société se rapprocherait ainsi davantage du développement individuel où le meurtre et l'inceste., restés à l'état de désir, n'en ont pas moins une influence décisive sur notre destin.
Dans Psychologie collective et analyse du moi, Freud pose la question de la nature des liens qui unissent les membres d'un groupe social. Il ne s'agit plus d'en reconstituer l'histoire, ni d'en déterminer l'origine, même si les hypothèses proposées dans Totem et Tabou sont rappelées à plus d'une reprise. mais de déterminer ce que sont ces liens aujourd'hui, dans les groupes où nous vivons. Ni l'existence d'intérêts utilitaires communs, ni le sentiment de sécurité que donne l'appartenance au groupe, ni la crainte qu'éprouve en contrepartie l'individu lorsqu'il s'en trouve séparé, ne s'imposent à Freud comme des fondements suffisants de ces liens. Ceux-ci lui apparaissent de nature incontestablement libidinale. Seules les relations de nature libidinale entre les membres du groupe sont capables, affirme-t-il, d'assurer durablement les limitations de l'égoïsme narcissique qu'exige la vie en société, étant par ailleurs entendu que les pulsions engagées dans cette voie sont désexualisées, c'est-à-dire déviées de leur but sexuel primitif'. Mais la structure libidinale cran groupe social ne peut se concevoir, selon Freud, sans qu'il existe un chef, ou bien une abstraction, une idée, qui constitue pour tous les membres du groupe un objet commun d'attachement. Cet objet doit revêtir certains caractères, qui le rendent apte à incarner l'idéal du moi (c'est-à-dire le surmoi) de tous les membres du groupe. Au niveau de l'individu. l'idéal du moi apparaît comme un objet intérieur hautement apprécié, en raison de sa valeur narcissique considérable. C'est son incarnation, sa projection dans
1. L'amour envers un partenaire sexuel ne peut lui-méme durer que si le désir sexuel, qui s'éteint momentanément, une rais satisfait, est associé à des éléments de tendresse correspondant à une libido désexua-hsée, que l'absence d'une possibilité de décharge complete rend puis stable et plus égaie.
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                                                                                                                            manifestations 	de 	la 	vie 	sociale, 	ainsi 	que 	de 	divers 	
travaux 	ayant 	trait 	au 	totémisme 	et 	à l'exogamie, 	entre 	
autres 	ceux 	de 	Frazer 	et 	de 	Robertson-Smith.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il 	faut 	
ajouter 	cependant 	que 	ces 	données 	n'ont 	été 	exploitées 	
que 	dans 	la 	mesure 	où 	elles 	recoupaient 	et 	éclairaient 	
un 	matériel 	clinique, 	constitué 	par 	des 	fantasmes 	de 	
sujets 	contemporains.
                                                            
                                                                                
                                                                    	C'est 	ce 	qui 	confère 	à 	Totem 	et 	
Tabou, 	la 	valeur 	historique 	de 	cet 	ouvrage 	fût-elle 	
entièrement 	nulle, 	une 	place 	de 	premier 	plan 	dans 	la 	
littérature 	psychanalytique.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Si 	cette 	œuvre 	échoue 	à 	
proposer 	une 	hypothèse 	scientifiquement 	admissible, 	elle 	
dévoile 	en 	revanche 	un 	fantasme 	des origines, 	qui 	est 	
certes 	un 	fantasme 	propre 	à 	Freud, 	mais 	un 	fantasme 	
partagé, 	dont 	nous 	ne 	tarderons 	pas 	à constater 	le 	rap	
port 	avec 	les 	fantasmes 	œdipiens.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
Darwin 	supposait 	que 	les 	premiers 	êtres 	humains 	
avaient 	un 	mode 	de 	vie 	comparable 	à 	celui 	des singes 	
supérieurs, 	et 	qu'ils 	formaient 	de 	petits 	groupes, 	com	
posés 	d'un 	mâle 	puissant 	et 	despotique 	et 	de 	quelques 	
femelles 	sur 	lesquelles 	il 	exerçait 	une 	domination 	exclu	
sive.
                                                            
                                                                        
                                                                    	Atkinson, 	l'un 	des 	auteurs 	auxquels 	Freud 	se 	réfère, 	
estime 	que 	cet 	état 	de 	choses 	devait 	nécessairement 	
s'accompagner, 	comme 	on 	l'observe 	chez 	maints 	animaux 	
de 	grande 	dimension, 	d'une 	interdiction 	faite 	par 	le 	
chef 	de 	la 	horde 	primitive 	aux 	mâles 	plus 	jeunes 	-	qui 	
sont 	ses fils  -	d'avoir 	des 	relations 	sexuelles  avec 	les 	
femmes 	dont 	il 	s'est 	réservé 	la 	possession.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Il 	s'agit 	donc 	
là 	d'une 	prohibition 	d'inceste, 	avec 	cette 	particularité 	
qne 	la 	prohibition 	s'étend 	à toutes 	les 	femmes 	du 	groupe.
                                                            
                                                                                
                                                                    	
L'apport 	de 	Freud 	consiste 	à 	soutenir 	que 	les 	fils, 
lassés 	
de 	vivre 	dans 	l'abstinence 	et 	la 	soumission,  se 	
sont 	périodiquement 	ligués 	pour 	tuer 	le 	père 	et 	le 	
dévorer.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Les fêtes 	et 	sacrifices 	totémiques, 	au 	cours 	des	
quels 	l'animal 	totem 	est 	tué 	et 	mangé 	rituellement, 	
seraient 	une 	commémoration 	de 	cet 	événement 	histo	
rique 	; les 	manifestations 	de 	deuil, 	puis 	l'explosion 	de 	
joie 	triomphante, 	ainsi 	que 	les 	excès 	de 	toute 	sorte 	qui.
                                                                                                                    »
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