Morale et libération sexuelle
Publié le 02/05/2012
Extrait du document
Ainsi, Marie Stopes critiquait-elle sévèrement de nombreuses pratiques sexuelles considérées aujourd'hui comme tout à fait normales. Elle considérait les relations sexuelles orales et anales comme 'réellement dégoûtantes et cruelles ... , actes d'une telle indécence qu'ils paraissent à toute femme sensée et raffinée relever indubitablement de la cruauté mentale'. En dépit de ses attitudes puritaines et de son ignorance (elle prétendait que l'absorption de sperme par une femme développait la santé), Marie Stopes était un pionnier.
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Ci-dessus: Dessin humoristique
montrant Freud en train de regar
der allentivement
à l'intérieur de
son pantalon, qui illustre la con
viction du grand psychanalyste
que tout problème a une base
sexuelle.
Page de gauche, en haut: Marie
Stopes, le pionnier du cont rô le
des nais sances.
Page de gauche, à droite: Un des
centres mobiles de contrôle des
naissances de Marie Stopes.
Page de gauche, en bas: Le dis
pensaire pour le contrôl e
constructif des naissances, ouvert
à Londres en 1921.
A droite : Havelock Ellis.
Ses Stu dies in the Psyc holog y of Sex étaient, jusqu'en 1935, uniqu e ment réser vés aux médecins.
ché et souligne la satisfaction mystique et spi
rituelle qui peut aller de pair avec
le plaisir
sensuel.
Ainsi, Marie Stopes critiquait-elle sévère
ment de nombreu ses pratique s sex uelles con
sidérées aujourd'hui comme tout à fait nor
males.
Elle considérait les relations sexuelles
orales et anale s comme 'réellement dégoû
tantes
et cruelles ...
, actes d'une telle indécen
ce qu'il s parais sent à toute femme sensée
et
raffinée relever indubitablement de la cruau
té mentale'.
En dépit de ses attitudes puritaines et de son
ignorance (elle prétendait que l'absorption
de sperme
par une femme développait la san
té), Marie Stopes était un pionnier.
C'est elle
qui ouvrit la première clinique
pour le con
trôle des naissance s en Grande- Bretagne et
fit venir de France
le premier contraceptif
que les femmes pouvaient utiliser,
le dia
phragme.
D'autres auteurs ont traité du sexe, mais
leurs ouvrages étaient plus académiques et ne
s'adressaient pas à un large public.
Un de
ceux qui eurent
le plus d'influence fut Nave
Jock Ellis; dans son travail
Man And Woman
(1894- L'homme et la femme) et son ouvrage
en sept volumes
Studies in the Psycho/ogy of
Sex (terminé en 1910) (Etudes sur la psy- chologie
du sexe),
il soulignait constamment
les malheurs qui résultent de la frustration et
de la privation sexuelles de la femme.
Ellis
écrivit avec compétence et sympathie sur des
anomalies sexuelles et simplifia
le travail de
recherche et d'explication de nombreux
aspects de ce vaste domaine
qu'est la sexuali
té humaine.
Si Havelock Ellis et Marie Stopes tentèrent
de libéraliser les attitudes vis-à-vis de la se
xualité,
on ne peut en dire autant de leur con
temporain Sigmund Freud.
Pourtant, ses
idées devaient avoir une très
profonde in
fluence sur la culture et la société.
Freud de
vait contribuer à faire prendre conscience
aux gens de
l'importance que la libido, ou
énergie sexuelle,
joue dans la vie humaine; il
devait aussi montrer comment cette libido est
en même temps la cause des tensions et con
flits internes de
l'homme et le stimulant de
ses réalisations les plus élevées.
Le fameux
dessin humoristique représentant Freud en
train de regarder à l'intérieur de son
pimta
lon prouve nettement qu'un homme qui voit
du sexe
partout, ce qui semble avoir été le cas
de Freud, doit avoir eu une névrose d'angois
se.
De plus, les affirmations de
Freud au su
jet de la femme et de la sexualité féminine
sont souvent peu scientifiques, fausses et in
dignes.
Et cependant, bien que ses propres
attitude s fussent celles du XIXe siècle,
il eut
une influence importante sur la révolution
sexuelle, car
il énonça, ou plutôt accentua, le
fait que la sexualité doit être reconnue com
me une force fondamentale à la base des
comportements humains.
Le psychanaliste Wilhelm Reich, qui devait
avoir une
profonde influence sur les idées
sexuelles vers les années
1970, était un ancien
élève de Freud.
Dans ses ouvrages
The Function of the Or
gasm (La fonction de l'orgasme -1927) et
The Sexual Revolution (La révolution sexuel
le), Reich cherchait à libérer, mais
il fut victi
me
d'une chasse aux sorcières et ses livres fu
rent brûlés.
Reich plaida que les idées admi
ses en matière de moralité sexuelle, y compris
le concept de la monogamie à vie, n'avaient
pour effet que de diminuer et d'arrêter le dé
veloppement humain.
On prétendit de Reich
qu'il faisait un fétiche de l'orgasme, mais ce
ci ne rend pas justice à sa thèse qui se basait
sur l'expérience clinique suivante:
quand les
gens sont capables
d'une expression sexuelle
totale, ils subissent un changement de per
sonnalité: leurs attitudes de contrainte dispa
raissent, ils cessent
d'être embarrassés par
leur sexualité et commencent à apprécier tous
les aspects de la vie.
13.
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