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Mélanie klein

Publié le 13/03/2014

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Mardi 5 avril 2011 La psychanalyse des enfants, de Mélanie KLEIN                      Le livre de Mélanie KLEIN (1882-1960), The psycho-analysis of children, aux éditions successives (et remaniées mais pas de manière radicale) de 1932, 1937 et 1949, est l'aboutissement de ses premiers travaux. Classique de l'analyse d'enfants, proposant quelques principes méthodologiques, ce livre est considéré comme la pierre angulaire de son oeuvre (selon le Comité de rédaction du Melanie Klein Trust). il étaye un conception originale du fonctionnement mental : le moi constitue un monde intérieur d'images intériorisées qui, par les processus de projection et d'introjection, sont en interaction constante avec les êtres de la réalité extérieure. L'angoisse qu'éprouve le moi provient du sadisme qu'il dirige sur ses objets ; sa tâche première et primordiale consiste à transformer graduellement, de pair avec le cours du développement, ses angoisses de caractère psychotique en anxiétés névrotiques. Dans cet ouvrage, l'auteur explicite pour la première fois les fondations de son oeuvre sur la base des instincts de vie et de mort (on excusera encore une fois la traduction, et la confusion pulsion-instinct. présente dans la plupart des textes présentés en psychanalyse...). C'est l'exposé le plus complet de ses premières découvertes et de ses premières conceptions, ce qui présente certaines contradictions qu'elle aborde par la suite. C'est surtout l'agressivité, beaucoup moins l'interaction des instincts de vie et de mort, qui est privilégiée, car c'est l'objet même de sa recherche.                    Après une préface variable suivant l'édition, le livre se partage entre une Introduction et deux grandes parties, suivies d'un appendice (Limites et portée de l'analyse des enfants). Douze chapitres (7 pour la première partie, 5 pour la seconde) pour d'abord exposer La technique de l'analyse des enfants et ensuite Les premières situations anxiogènes et leur retentissement sur le développement de l'enfant. Mélanie KLEIN accorde autant d'importance aux filles qu'aux garçons dans son oeuvre et ici, elle développe ses conceptions propres au masochisme féminin, autant que les phobies, la culpabilité et les interdictions liées à la masturbation et à l'inceste, chez la fille comme chez le garçon. Dans l'introduction, elle s'oppose aux méthodes de sa rivale, Anna FREUD, dont les conceptions théoriques diffèrent des siennes sur des points fondamentaux. "Elle soutient qu'il ne s'installe pas chez l'enfant de névrose de transfert, qu'ils manque de la sorte au traitement analytique une de ses conditions essentielles. Elle s'oppose à l'extension des méthodes employées chez l'adulte à l'enfant, en raison de la faiblesse de l'idéal du moi infantile."                        La première partie, La technique de l'analyse des enfants aborde successivement Les fondements psychologiques de l'analyse des enfants, La technique de l'analyse des jeunes enfants, Une névrose obsessionnelle chez une fillette de six ans, La technique de l'analyse des enfants au cours de la période de latence, puis à l'époque de la puberté, La névrose chez l'enfant et Les activités sexuelles des enfants. Le premier chapitre, Les fondements psychologiques de l'analyse des enfants est une version augmentée d'un article publié dès 1926. Ce fondement psychologique réside surtout dans le sentiment de culpabilité qui pèse déjà de tout son poids dès la tout jeune enfance. Cette angoisse ne se rapporte pas uniquement aux véritables parents, mais plus particulièrement aux parents introjectés, qui sont d'un extrême sévérité. Vu la fragilité des rapports que l'enfant entretient avec la réalité, il n'a apparemment pas de raison de se soumettre aux difficultés d'une analyse, puisqu'il ne se sent pas malade et de plus il est moins capable que l'adulte de fournir les associations verbales qui constituent, chez un sujet plus âgé, le principal instrument de l'analyse. En fait, l'enfant accueille parfois les interprétations qu'on lui propose avec facilité, voire plaisir. L'angoisse une fois dissipée et le plaisir du jeu retrouvé, le contact avec l'analyste est renforcé. le plaisir accru que l'enfant prend au jeu nait de l'interprétation qui rend superflue la dépense d'énergie exigée par le refoulement. Il est vrai que l'action, plus primitive que la pensée ou la parole constitue la trame de son comportement, et Sigmund FREUD avait tiré de cela l'extrême difficulté d'effectuer une analyse avec l'enfant. "Mais si nous tenons compte de ce qui distingue le psychisme infantile du psychisme adulte, c'est-à-dire un contact encore plus étroit entre l'inconscient et le conscient, ainsi que la coexistence des pulsions les plus primitives et le processus mentaux très complexes, ei d'autre part nous appréhendons correctement le mode de pensée et d'expression de l'enfant, alors tous ces inconvénients et ces désavantages disparaissent, et nous pouvons prétendre à une investigation aussi profonde et aussi étendue chez l'enfant que chez l'adulte." Il s'agit de parvenir à élaborer en fin de compte une technique différente de celle-ci utilisée pour l'adulte. Il n'y a pas de différence de principe de l'investigation. Il s'agit donc de trouver une technique adaptée, objet du chapitre sur La technique de l'analyse des jeunes enfants. Il s'agit d'une technique d'analyse par le jeu ; par elle, le succès du traitement n'est réel que si l'enfant, "quel que soit son âge, a tiré parti de son analyse de toutes les ressources du langage dont il dispose." Le troisième chapitre aborde le cas précis d'une névrose obsessionnelle chez une fillette de six ans. La description de ce cas, avec toutes ses précisions, peut être celle d'un cas réel. Mais nous attirons l'attention sur cette méthode d'exposition commune à de nombreux textes de psychanalyse ; l'auteur non seulement est tenu à l'anonymat de ses patients, et même de le renforcer à empêcher, par recoupement, de parvenir à son identité, mais il amalgame souvent plusieurs cas similaires sur un seul nom afin de tirer des enseignements par corrélation et similitude de comportements. L'extrême sadisme d'Erna, puisque c'est le prénom choisi pour décrire son cas, s'exprime notamment par un...

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