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L'organisation sociale - Fonctionnement et manifestations des groupes - La cohésion des groupes. Les manifestations de la vie sociale.

Publié le 20/12/2011

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L'autorité, comme facteur primordial de cohésion sociale, mérite d'être ana-lysée de plus près. En effet, dans notre société, l'idée d'autorité est liée à l'idée de puissance souveraine, de pouvoir organisé, assurant de l'extérieur la cohésion des individus et des groupes qui constituent la société globale. Il serait dangereux, pour la compréhension des sociétés de type archalque, et même pour une meilleure intelligence de notre propre société, de réduire ainsi le contenu de la notion d'autorité. Il existe, en effet, des formes d'autorité que, selon l'expression de Marcel Mauss, on pourrait qualifier d'immanentes à la société elle-même. Une telle forme d'autorité joue un rôle considérable dans la cohésion et le fonctionnement des sociétés traditionnelles. A la limite, elle peut remplacer totalement l 'autorité explicite fondée sur un pouvoir organisé.

« La discipline et l'autorité.

L'autorité, comme facteur primordial de cohésion sociale, mérite d'être ana-lysée de plus près.

En effet, dans notre société, l'idée d'autorité est liée à l'idée de puis­ sance souveraine, de pouvoir organisé, assu­ rant de l'extérieur la cohésion des indivi­ dus et des groupes qui constituent la société globale.

Il serait dangereux, pour la com­ préhension des sociétés de type archalque, et même pour une meilleure intelligence de notre propre société, de réduire ainsi le con­ tenu de la notion d'autorité.

Il existe, en effet, des formes d'autorité que, selon l'ex­ pression de Marcel Mauss, on pourrait qua­ lifier d'immanentes à la société elle-même.

Une telle forme d'autorité joue un rôle con­ sidérable dans la cohésion et le fonction ­ nement des sociétés traditionnelles.

A la li­ mite, elle peut remplacer totalement l 'auto­ rité explicite fondée sur un pouvoir orga­ nisé.

C'est d'ailleurs ce qui a permis à Durkheim d'opposer sur ce point sociétés modernes et sociétés primitives : la solida­ rité caractérisant ces dernières serait pour lui de type mécanique, tandis que les socié­ tés modernes seraient régies par une soli­ darité organique traduite par l'organisation juridique et un pouvoir exécutif organisé.

Nous avons déjà vu (Fasc.

4790) ce que cette opposition avait d'excessif.

Il demeure cependant que la cohésion so­ ciale archalque est d'abord assurée par une autorité immanente aux groupes eux-mê­ mes.

Cette autorité, qui se traduit chez les membres du groupe par le respect des cou­ tumes, assure la discipline sociale au sein des groupes tels que le clan ou la famille, les classes d'Ages ou les associations.

Elle assure, d'autre part, des relations cohéren­ tes entre les divers groupes dont les fonc­ tions se complètent ou se tempèrent.

Ainsi, la cohésion clanique ou familiale est assu­ rée par la coexistence des générations dont les rôles, au sein de la communauté, sont complémentaires.

Au niveau des relations interclaniques ou interfamiliales, le jeu des alliances cimente les communautés parenta­ les entre elles d'une façon beaucoup plus puissante que ne sauraient le faire des con­ trats explicites : les alliances matrimonia­ les ont un caractère traditionnel qui les rend impératives.

Entre les groupes politico­ domestiques et les diverses associations qui composent la société globale une solidarité s'instaure qui exprime, ici encore, la com­ plémentarité des fonctions assurées par les divers groupes.

Nous avons noté déjà le rôle des associations diverses dans la vie sociale archalque.

A ~ertains égards, elles combat­ tent l'isolatiol)nisme des petits ensembles politico-domestiiques.

Indépendamment des communautés ae parents, elles lient les in­ dividus au seip d'un système tout à la fois plus complexe : et plus large : le même in­ dividu, qui appartient à un clan déterminé, fait aussi partie d'une classe d'Age qui ras­ semble ses contemporains originaires des divers clans dont se compose la société; mais il peut aussi appartenir à un club, ou à une société secrète, ou à une caste professionnelle.

On voit par là comment la cohésion politico-domestique est en quelque sorte renforcée et étendue, d'une part à l'ensemble des systèmes domesti­ ques, d'autre part , à l ' ensemble du :;ystème social auquel les groupes domestiques ap­ partiennent.

La discipline de la société est ainsi assurée sans qu'il soit besoin qu'ap­ paraisse une autorité constituée édictant les règles de la cohésion sociale.

Aussi bien, se trouve éclairé ce propos de Marcel Mauss : c discipline et auto­ rité ne sont que l'ensemble des usages et des idées qui permettent à tous ces grou­ pes de fonctionner en eux-mêmes et entre eux :t.

Les formes du pouvoir.

Cependant, très vite, l'autorité se spéci­ fie.

Elle devient alors pouvoir.

Pouvoir qui n'est pas forcément individualisé, qui sou­ vent est l'émanation d'un groupe au sein de la société.

Ainsi, telle classe d'âge (celle des anciens par exemple) ou telle confré­ rie, assument l'exercice de l'autorité.

L'exercice de l'autorité, en de pareils cas, se confond souvent avec la conservation de la coutume : la prééminence des Anciens s'explique alors par la science des choses sociales que possèdent les membres de ce groupe.

A un pareil stade, il peut d'ail­ leurs y avoir plusieurs pouvoirs : ainsi dans l'organisation sociale des Canaques, le pouvoir de la lignée maternelle est com­ plémentaire du pouvoir de la lignée mascu­ line représentée par le Chef.

Le pouvoir peut changer également en fonction des cir­ constances : l'exercice du pouvoir en temps de paix diffère de l'exercice du pouvoir en temps de guerre; il peut y avoir également un pouvoir spécifique des diverses saisons, en fonction des affinités du groupe : ainsi, dans maintes sociétés nord-américaines, le. »

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