Les sexologues

« plus proche associé, Wardell Potneroy, ra­ conte que Kinsey refusa un psychologue qui avait postulé un emploi d'interviewer parce qu'il ne s'en tenait pas à une position pure­ ment scientifique.

Kinsey lui fit remarquer: 'Observez vos attitudes.

Vous dites que la masturbation dénote un manque de maturi­ té, que les relations sexuelles avant le maria­ ge et en dehors sont néfastes à celui-ci, que l'homosexualité est anormale et que les rap­ ports aveè les animaux sont grotesques.

Vous connaissez déjà toutes les réponses.

Pour­ quoi donc perdez-vous votre temps à faire de la recherche?' Kinsey ne se targua jamais de connaître les réponses, mais fit une masse de découvertes sur la sexualité humaine qui jetè­ rent les bases de la sexologie moderne.

Bien que Kinsey mourût en 1967, le travail du Kinsey Institute se poursuit aujourd'hui en- core.

·- Un peu avant sa mort, Kinsey venait de mon­ ter un laboratoire de physiologie où l'on pouvait observer le comportement sexuel hu­ main et mesurer les changements physiologi­ ques qui l'accompagnent; mais ce fut une au­ tre personne, détachée de l'institut Kinsey, qui dut poursuivre les recherches dans cette voie.

Il s'agissait du Dr William H.

Masters, professeur associé d'obstétrique et de gyné­ cologie à l'Université Washington à Saint Louis.

Un peu après le début de ses recher­ ches, Masters engagea une assistante, Virgi­ nia Johnson, et les livres qu'ils écrivirent en­ semble: Human Sexua/ Response - 1966 (La réponse sexuelle humaine), Human Sexua/ Inadequacy - 1970 (L'insuffisance sexuelle humaine) et The P/easure Bond - 1975 (Le lien du plaisir), ont largement accru notre compréhension de nombreux aspects de la sexualité humaine.

Jamais l'Institut n'aurait .

soutenu une expé­ rience où des êtres humains adultes accom­ plissent l'acte sexuel tout en étant observés dans un laboratoire, sans ce changement ré­ volutionnaire préalable dans les attitudes do­ minantes en matière sexuelle.

Les seuls dou­ tes sur la valeur des motivations des cher­ cheurs de leurs sujets pour entreprendre de telles études vinrent essentiellement de ceux qui ignorent les détails cliniques et le soutien considérable que ces études apportent à de nombreuses personnes.

En observant ce qui se passe précisément au cours des relations sexuelles et de la réponse sexuelle, on a pu donner quelques réponses aux questions que les médecins se sont sou­ vent posées, mais sans pouvoir jusqu'alors les résoudre.

Par exemple: est-il prudent d'a­ voir des relations sexuelles dans les derniers temps de la grossesse? Quand peut-on les re­ prendre après l'accouchement? Pourquoi certains couples ne peuvent-ils pas avoir d'enfant? Peut-on faire quelque chose contre la stérilité? Pourquoi y-a-t-il encore des gros­ sesses non désirées alors que les gens pren­ nent toutes les précautions contraceptives? Un grand nombre de personnes ont bénéficié des découvertes de ces chercheurs pour déter­ miner les causes d'un échec ou d'une inadap­ tation sexuels, ainsi que des techniques mises au point par eux pour permettre aux gens de retrouver ou de développer leur faculté d'ar­ river à une expression et à une satisfaction sexuelles totales.

Ci-dessu s: Conférence donnée à des ménagères russes à la fin des années 40 sur le contrôle des nais­ sances.

L'Union soviétique mena une politique officielle d'encoura­ gement actif de la contraception, ce qui reflétait un changement du statut de la femme dans ce pays.

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