Les rêves (psychologie et psychanalyse)
Publié le 02/02/2012
Extrait du document
Les animaux rêvent-ils ?
Rien ne pourrait mieux définir les possibilités et les limites de l'approche physiologique que la connaissance où nous sommes réduits quant au rêve des animaux. Elle demeure extérieure. Jamais il n'est possible d'obtenir un témoignage sur ce que le rêve signifie pour qui le rêve, ce qui, en définitive, est la seule chose qui importe. On ne peut qu'observer les mouvements extérieurs provoqués par le rêve supposé. Et là même où des tracés de l'électro-encéphalogramme ont pu conférer l'illusion d'une observation interne, c'est par extrapolation à l'animal de la signification obtenue de ces mêmes tracés chez l'homme, grâce au langage et aux méthodes essentiellement psychologiques de l'interrogatoire et du témoignage introspectif. C'est donc des observations faites sur l'homme que nous déduisons dans le sommeil animal l'existence d'un rêve animal. Si l'on garde à l'esprit l'inévitable aPthropomorphisme de ces méthodes et les limites qu'elles impliquent, on peut admettre aujourd'hui que la fonction onirique, absente chez les reptiles, existerait de façon rudimentaire chez les oiseaux, pour ne trouver son
plein épanouissement que chez les mammifères. Constatation que des esprits pressés se sont hâtés d'interpréter dans un sens évolutif, sans se rendre compte qu'une instrumentation plus fine ou une autre disposition d'esprit permettront peutêtre de découvrir, dans un siècle ou deux, non seulement le rêve des mammifères, mais celui des autres espèces animales.
«
rêt (:lorté aux rêves ne peut être confondu, bien sûr, avec
l'universalité de quelque théorie quant à l'origine ou à la
signification du rêve.
JI semble d'ailleurs que l'intérêt porté
aux rêves ait précédé toute théorie interprétative et,
a for
tiori, toute théorie relative à l'origine du phénomène.
Tout
au plus,
il semble que, dans les premiers temps du cycle
humain auquel nous participons, on ait attaché une plus
grande importance au rêve des
, des , des
qu'à celui du commun.
Ce rêve était censé
concerner non seulement l'individu affecté, mais l'ensemble
de la communauté.
Pourtant, des individus sans importance
sociale arrivaient à communiquer au Conseil des Anciens
des rêves qu'ils jugeaient de
> et dont ils
pensaient qu'ils étaient également de nature à concerner la
communauté tout entière.
Encore à Rome, des rêves de ce
genre furent transmis au Sénat qui, à
la suite de leur
examen, ordonna certains travaux ou certaines entreprises
publiques.
Dans l'universalité de l'intérêt porté aux rêves, autant
qu'en cette distinction originelle
entre rêves ordinaires se
rapportant à la vie quotidienne de l'individu et > pouvant mettre en cause le destin d'un groupe, il est
sans doute légitime de découvrir l'intuition confuse
de cer
taines découvertes contemporaines : celle des physiologistes
du sommeil ayant pu établir que tout homme, sans excep
tion, rêve, et celle des psychologues des profondeurs ayant
souligné la distinction existant entre un.
»
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