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Le point de vue sociologique en psychologie

Publié le 17/03/2011

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   I. EXPOSÉ D'ENSEMBLE    Introduction.    La thèse de la psychologie durkheimienne rejoint la conception positiviste, selon laquelle la psychologie n'est pas une science, son domaine devant être réparti entre deux autres disciplines, la physiologie, d'une part, pour les fonctions inférieures, et la sociologie pour les fonctions proprement humaines.    A) La pensée logique    1° Théorie du concept : c'est la pièce maîtresse de cette étude.    a - Le concept est communicable; alors qu'il est impossible de faire passer une sensation de ma conscience dans celle d'autrui, au contraire, la conversation, le commerce des hommes entre eux, consiste dans un échange de concepts. S'il en est ainsi, c'est qu'au milieu des représentations personnelles, le concept représente l'apport d'une pensée collective.   

« 3° Le jugement et le raisonnement.

a - Us sont formés de concepts. b - De plus, ils affirment une vérité de valeur objective, ils s'accompagnent de la croyance à la validité de ce qui estaffirmé. Mais d'où peut venir cette notion de valeur si ce n'est de la société? Si la vérité apparaît comme impersonnelle,c'est parce qu'elle est l'expression d'une pensée collective; si elle apparaît comme nécessaire, c'est parce que lacontrainte de la conscience sociale s'exerce sur l'individu pour le forcer à la reconnaître. B) Les fonctions intellectuelles La thèse sociologique va consister à montrer le rôle qu'y joue la pensée logique, dont on a montré qu'elle est sociale: 1° La mémoire. a - S'il n'y avait pas d'organisation intellectuelle, le souvenir ne serait qu'une image flottante. b - D'autre part, le processus de la mémoire s'achève en localisation dans le temps et dans l'espace. c - Enfin, le souvenir se distingue de l'image feinte par sa valeur objective. 2° La perception. L'école sociologique orchestre le thème : la perception ajoute beaucoup à la sensation, et surtout des élémentsintellectuels. a - Nos sensations forment un ensemble confus, que nous morcelons pour y distinguer des objets distincts : nousdécoupons le continu, parce que nous reconnaissons sans peine dans les images présentes des ensembles familiers.Or, ce qui fait l'individualité d'un objet, c'est sa signification sociale, l'usage qui lui est attribué par la société, lavaleur qu'elle lui reconnaît, le genre où elle le classe ; cette interprétation ne vaut pas que pour les objets artificielscréés par la société, mais aussi pour les objets naturels.

Nous ne voyons la mer et la forêt qu'à travers l'usage quela société en fait. b - Même quand nous regardons les choses d'un point de vue esthétique, c'est-à-dire non-utilitaire, c'est encore àtravers des notions convenues, fruits de l'éducation, que nous les regardons. c - D'autre part, ce qui achève l'individualité de l'objet, c'est le nom : son souvenir est toujours évoqué, au moinsdans la perception attentive, plus ou moins consciemment : le nom, comme tout langage, est d'origine sociale. d- Enfin, si nous distinguons image et perception, c'est que la perception est conforme à la réalité objective, c'est-à-dire perçue par autrui. 3° L'invention Le jeu spontané de l'esprit n'est qu'imagination déréglée. a - La vraie invention ne fait qu'appliquer, souvent, à un cas particulier les règles admises par la société : « Que cherche l'écolier qui veut trouver la démonstration d'un théorème, sinon à bâtir un raisonnement conformeaux canons de la pensée géométrique collective? Que vise le savant qui s'efforce de découvrir une loi, sinon àimaginer une hypothèse dont la vérification remplisse les conditions imposées par la science de son temps? Queprétend, le poète, sinon trouver des combinaisons verbales qui satisfassent les exigences esthétiques de sescontemporains? L'invention n'est qu'une discipline sociale de l'imagination spontanée ».

(Lacombe). Cette discipline a un double objet : — objet social (assentiment collectif, émotion collective); — fonction de critiquer les combinaisons nouvelles que fait jaillir la fécondité spontanée de l'esprit, écarter celles quine répondent pas aux exigences collectives. b - Si l'invention rejette les règles sociales, c'est qu'elle est plus sensible aux transformations qui s'opèrent dans laconscience collective.

La pensée créatrice des inventeurs qui ne sont pas des ratés, des médiocres, est fécondeparce qu'ils pressentent les besoins nouveaux des sociétés où ils vivent : « Socrate devançait son temps tout en letraduisant.

» C) Les sentiments. »

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