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LE POINT DE VUE DYNAMIQUE DES PULSIONS

Publié le 09/08/2014

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il oppose pulsions de vie et pulsions de mort, introduisant ainsi un nouveau dualisme pulsionnel. C'est ce qu'il est parfois convenu d'appeler la deuxième théorie des pulsions, qui constitue la partie de l'oeuvre de Freud la plus spéculative et la plue contestée. L'hypothèse de la pulsion de mort s'est heurtée à de sérieuses résistances dans le milieu psycha­nalytique, et continue à s'y heurter. Et pourtant ce que Freud avait présenté d'abord comme une hypothèse hasardeuse qu'il poursuivait pour voir oû elle pouvait mener, ne tarde pas à occuper dans ses pensées une place grandissante et centrale.

Une première idée de ce que Freud entend par l'opposition des pulsions de vie et des pulsions de mort, pourrait nous être suggérée par la formule de Cl. Bernard définissant la vie comme l'ensemble des forces qui s'opposent à la mort. Cette formule semble impliquer une tendance de tout être vivant à retourner à l'état inanimé. C'est là précisément ce que Freud entend par pulsion de mort, à condition de n'y pas voir seulement un effet d'inertie, mais réellement une poussée interne visant à l'autodestruction. La libido, assimilée à la pulsion de vie, e a pour tache de rendre inoffensive cette pulsion destructrice, et de s'en débarrasser en la dérivant en grande partie vers l'extérieur, en la dirigeant contre les objets du monde extérieur, bientôt avec raide d'un système organique particulier, la musculature s. Dans une telle perspective, on le voit, l'agressivité apparaît comme l'expulsion vers le dehors d'une force destructrice originai­rement dirigée contre l'individu lui-même. Cette expul­sion, à visée protectrice, s'opère sous l'empire des pulsions de vie. Au 

« que ce sont les forces concourant à l'entretien de la vie qui entrent en conflit avec les pulsions sexuelles.

A ces forces, il donne le nom de pulsions d' autoconservation, ou encore pulsions du moi, et celles-ci correspondent, en nombre et en étendue, aux grandes fonctions organiques (nutrition, élimination, respiration, etc.).

Nous laisserons de côté les questions qui ont été soulevées, touchant la légitimité de l'usage du même terme « pulsion » pour désigner à la fois les processus dynamiques relatifs à la conservation de l'individu et ceux qui concernent la sexualité (conservation de l'espèce).

Il convient, en revanche, de suivre l'évolution de la pensée de Freud quant à la nature des forces en présence dans le conflit psychique.

C'est l'introduction de la notion de narcissime qui va entraîner un remaniement progressif mais profond de la pensée de Freud.

La libido, émanant des pulsions sexuelles, n'apparaît plus uniquement orientée vers des objets extérieurs.

Elle est même, suppose Freud, initiale­ ment centrée tout entière sur le moi, puis détachée et envoyée partiellement vers les objets extérieurs, d'où elle peut toujours être ramenée sur le moi.

Dans ces condi­ tions, les préoccupations concernant la survie, et aussi le bien-être, apparaissent comme des conséquences de l'investissement libidinal du moi.

L'individu veut sur­ vivre, et éprouver le bien-être, dans la mesure où son moi, qui le représente psychiquement, est objet d'amour; et si des objets capables d'assurer la survie et de procurer le bien-être sont par lui recherchés, c'est en conséquence de cet amour.

Dès lors, le conflit n'apparaît plus comme opposant les pulsions sexuelles à des pulsions de nature différente, mais plutôt comme l'expression d'une diver­ gence entre deux orientations différentes d'une même énergie libidinale, l'une tournée vers les objets extérieurs, l'autre tournée vers le moi.

A ce moment, entre 1915 et 1920, Freud semble donc très près de se rallier à une conception moniste de l'énergie psychique, comparable,. »

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