Le fonctionnement humain est-il culturel ou universel ?
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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de chaque personne, sur le besoin ressenti de se réaliser soi-même, de développer
son potentiel individuel et son autonomie, tandis que la seconde se caractérise
par la volonté d'interagir avec d'autres êtres humains d'une manière polie et
décente, et en respectant des obligations à son égard.
Par exemple, soulignent
Markus et Kitayama, l'affirmation de soi n'est pas considérée au Japon comme
une manifestation d'authenticité, mais plutôt d'immaturité.
Ces auteurs notent
cependant que peuvent exister des sous-cultures différentes au sein d'une tendance
générale.
Par exemple aux États-Unis, certains groupes religieux, comme les quakers,
valorisent explicitement l'interdépendance.
Différentes critiques ont conduit à fortement nuancer cette conception dichotomique.
Par exemple, David Matsumoto fait une critique sans concession de
cette thèse, affirmant qu'en dépit de sa popularité, aucune recherche n'a encore
véritablement recensé objectivement l'ensemble des preuves la soutenant2.
Cet
auteur souligne par exemple que, sur les dix-huit études ayant testé les différences
entre Japonais et Américains, dix-sept ne confirment pas ou que peu la vision
stéréotypée de l'individualisme américain et du collectivisme japonais.
La seule
étude qui la confirme a été contestée sur le plan méthodologique.
Matsumoto admet
que la culture et la société japonaises ont peut-être été plus collectivistes dans
le passé que maintenant ; cependant, souligne-t-il, la culture n'est pas une entité
statique, mais variable et dynamique.
Aujourd'hui, des chercheurs de plus en plus nombreux considèrent que le besoin
d'autonomie d'une part, et celui d'appartenance d'autre part, sont à la fois le reflet
de la culture et du choix de l'individu dans telle situation donnée3.
Ceci a été
vérifié expérimentalement, par exemple dans la recherche suivante : on demande
à des sujets Américains et Hongkongais d'encercler des pronoms ; il est demandé
à certains d'encercler les pronoms indépendants ( je, mon , ma , mes ) et à d'autres
d'encercler les pronoms interdépendants ( nous , notre , nos ).
Puis on présente à
chacun une liste de cinquante-six valeurs en demandant d'indiquer dans quelle
mesure chaque valeur est importante à ses yeux, sur une échelle allant de 1 (pas
important) à 7 (extrêmement important).
Certaines valeurs sont individualistes
(liberté, indépendance, etc.), d'autres sont collectivistes (appartenance, amitié,
respect pour les anciens etc.).
Les résultats mettent clairement en évidence l'interaction entre l'influence de
la culture et celle du contexte.
La majorité des personnes qui ont dû entourer les
pronoms « interdépendants » ont tendance à adopter des valeurs collectivistes, les
Hongkongais étant cependant proportionnellement plus nombreux à le faire que les.
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