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LE DEVELOPPEMENT DE LA SEXUALITE

Publié le 08/08/2014

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On aura reconnu là les divers éléments de la situa­tion oedipienne. Aux yeux de Freud, l'intense effet dramatique que produit encore la tragédie de Sophocle tient à ce qu'OEdipe réalise à son insu deux souhaits qui ont été présents chez tout enfant de sexe masculin et qui, bien qu'oubliés depuis, subsistent dans son inconscient : tuer le père et s'assurer la possession libi­dinale de la mère. Freud voit aussi dans le châtiment que s'inflige Œdipe en se crevant les yeux, un équivalent symbolique de la castration, également sanglant, et chargé pour le spectateur d'une presque égale horreur.

 

La crise oedipienne atteint son apogée entre quatre et cinq ans. De cette crise, et de l'angoisse qui l'accom­pagne, le garçon ne peut sortir qu'en abandonnant ses positions libidinales antérieures. Freud écrit : « Si la satisfaction amoureuse au niveau du complexe d'OEdipe doit entraîner la perte du pénis, alors l'intérêt narcis­sique attaché à cette partie du corps et l'investissement libidinal de l'objet parental doivent entrer en conflit... Le moi de l'enfant se détourne du complexe d'OEdipe. « Autrement dit, le garçon, dont toute la vie imaginaire se trouve engagée dans les fantasmes de la situation oedipienne, renonce à sa mère pour sauver son pénis de la destruction. En agissant ainsi, il fait sien l'interdit paternel ; il l'intériorise comme il a intériorisé antérieu­rement les interdictions et les consignes de sa mère. C'est à cet ensemble d'interdits, qui forme au sein de la personne une sorte d'unité autonome représentant les parents, que Freud a donné (à partir de 1923) le nom de surmoi (voir p. 73). Le surmoi se parachève donc au moment de la résolution du complexe d'OEdipe, cor­rélativement au renoncement à la possession libidinale de la mère, et c'est en ce sens que Freud a pu dire du

La situation oedipienne

C'est à cet âge également que le personnage du père prend de l'importance et acquiert sa pleine signification. Jusqu'alors, la relation de l'enfant à l'en­tourage, s'il ne se limite pas à proprement parler à sa mère, passe en très grande partie par l'intermédiaire de cette relation. Mais il faut bien comprendre qu'il ne s'agit pas seulement d'un état de dépendance matérielle, lié au fait que l'enfant est incapable de pourvoir seul à la satisfaction de se besoins. Cette dépendance matérielle se double et s'aggrave d'une dépendance affective. L'en­fant établit un lien étroit entre la satisfaction de ses besoins et l'amour de sa mère : ses besoins ne seront satisfaits que pour autant qu'il est aimé de sa mère, et pour en être aimé il lui faut se conformer à ses exigences et à ses désirs. Sa plus grande angoisse est qu'un tel lien

 

1. Cette notion de la femme phallique, dont l'image s'impose si souvent au cours d'une analyse, a suscité une discussion tout à fait comparable à celle que nous venons de signaler relativement à la mécon-naifflance de la cavité vaginale. On a soutenu que cette notion n'était pas le vestige d'une période où le garçon se représenterait tous les êtres humains pourvus comme lui d'un pénis, mais une formation secondaire défensive, visant à nier la découverte traumatisante de la différence des sexes.

« Ctef s pour ta psychanalyse l'expérience la plus voluptueuse que l'enfant connaisse à cet âge.

On ne peut cependant l'isoler des autres aspects de la situation dans laquelle ce plaisir est obtenu.

L'allai­ tement est l'occasion d'un contact étroit avec la mère, à la fois physique (même si le biberon remplace le sein), et affectif, qui ajoute à la satisfaction du besoin et au plaisir oral diverses autres gratifications.

A cette occa­ sion également, à travers les manipulations dont il est l'objet, parviennent au nourrisson les premiers messages dans lesquels se fera sentir la disposition aimante, hostile ou angoissée de la mère.

Enfin, si aimante soit-elle, la mère - ou le sein - n'est pas seulement source de gratification, mais aussi de privation : elle ne suscite pas seulement la béatitude de l'assouvissement, mais aussi la souffrance, la déception et la rage, lorsqu'elle tarde à soulager la faim de son enfant.

Au moment où se consolide le contrôle volontaire de la musculature, c'est à une autre fonction corporelle, la défécation, que va s'associer un plaisir, indépendant de la satisfaction du besoin vital qui se trouve par elle assuré.

La muqueuse anale en est le siège, et l'excitation de celle-ci est obtenu par l'accumulation, la pression et l'expulsion des matières fécales.

L'enfant peut profiter du contrôle récemment acquis sur ses sphincters pour retarder l'expulsion.

Il en tire un double bénéfice : d'une part la rétention procure en elle-même une exci­ tation agréable de la muqueuse anale, d'autre part le plaisir de l'expulsion s'en trouve augmenté.

Il s'agit là, comme dans la succion du pouce, d'un plaisir qualifié d'auto-érotique, c'est-à-dire qu'il est obtenu par l'enfant au moyen de son propre corps, sans recours à un objet extérieur.

Mais simultanément, et comme ce fut le cas précédemment pour la fonction alimentaire, la déféca­ tion devient pour un moment le centre d'une relation avec l'entourage, en particulier avec la mère, chargée de part et d'autre d'affects intenses.

Ce mode nouveau. »

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