Le cerveau et le système nerveux
Publié le 31/01/2012
Extrait du document
.... même, la main a plus de richesse tactile que le dos. Donc
l'homunculus cérébral a un tronc petit, de petites cuisses et
de petits bras, mais une énorme main avec un gros pouce. Il
a les jambes en l'air avec les pieds sur la face interne ; la
face bien développée est au-dessous de la main, surmontant
le cou, avec le larynx si important pour la voix.
Une lésion de la zone motrice cause une paralysie des
mouvements de précision qui peut passer inaperçue, car tout
geste s'accompagne de mouvements associés plus globaux
qui, eux, dépendent de neurones dits extrapyramidaux siégeant
plus en avant dans l'aire prémotrice. Ils sont le premier
élément d'une suite de neurones s'étageant du cerveau
à la moelle, tandis que, de l'aire motrice de précision, les
fibres gagnent directement sans relais la moelle : toute interruption
de la voie pyramidale23 supprime sa fonction, tandis
que, pour la voie extrapyramidale, l'élimination du cerveau
laisse subsister les éléments suivants. Toute excitation de la
zone motrice provoque un mouvement qui, chez l'homme,
en neurochirurgie, n'est pas perçu comme volontaire : la
volonté ne siège pas dans ces neurones, qui ne sont qu'un
rouage au service de la volonté et peuvent fonctionner
involontairement dans les habitudes. L'image motrice cérébrale
du corps comporte à leur place des neurones correspondant
à la motricité viscérale involontaire.
Une lésion de la zone sensitive cause une insensibilité
dans la zone correspondante ; une excitation, une hallucination
tactile rapportée à cette zone (l'animal s'y gratte). Des
chaînes de neurones montant de la profondeur à la surface
du cerveau reçoivent séparément les divers messages de la
peau (tact, pression, chaud et froid, piqûre, degré de tension
et de mouvement des muscles). A part la piqûre, douleur
bien localisée, les autres douleurs plus diffuses et surtout la
brûlure n'ont pas une réception localisée dans le cerveau : il
s'agit d'une perturbation inconsciente générale dans cette ....
«
esprit plus proche de la science, au rôle psychique du
cerveau, bien que de nombreux philosophes anciens, comme
Aristote, aient minimisé cet organe au profit du souffle vital,
du diaphragme, du cœur.
Mais les Anciens ont connu sur
tout l'anatomie du cerveau.
Encore pour
le philosophe Descartes, qui représente bien
ce que pensait l'honnête homme cultivé de son temps,
le
cerveau comportait toute une machinerie de régulation des
«esprits
animaux», envoyés par les nerfs pour la bonne
marche du corps sous la commande des messages des sens ;
mais l'essentiel était dans l'âme spirituelle, dont on se de
mandait comment elle pouvait actionner la mécanique.
Les
animaux n'avaient-ils que la mécanique? Descartes
le sou
tenait, à l'inverse de
La Fontaine qui marquait ainsi plus de
sagesse.
I.:.es philosophes matérialistes du XVIIIe siècle se deman
daient pourquoi tout
le psychisme ne dépendrait pas de cette
mécanique: c'était l'homme-machine.
A l'aube du
XIx" siè
cle, Cabanis 2
, auteur des Rapports du physique et du moral
de l'homme, se montre le précurseur de la psychophysiolo
gie, mais bien incapable de dire comment le cerveau pou
vait jouer un tel rôle.
C'est l'expérimentation qui allait le
découvrir.
Flourens
3, le premier, enlevant des cerveaux à des pi
geons, conclut que le cerveau fonctionne comme un tout,
tandis que la phrénologie de Gall4 affirme que les diverses
fonctions psychiques sont localisées et repérables sous forme
de
« bosses crâniennes ».
Idée fausse, dont la part de vérité
est reconnue quand Broca découvre un centre du langage,
quand Fritsch
et Hitzig décrivent, en 1871, des localisations
motrices et sensorielles dans
le cerveau, donnant l'essor à la
neurophysiologie moderne.
2.
Georges Cabanis (1757-1808), médecin français, publie en 1802 ses Rapports du physique et du moral de l'homme.
3.
Pierre Flourens (1794-1867), professeur au Collège de France: Etudes
sur le cerveau et le cervelet.
4.
F.J.
Gall (1758-1828), médecin allemand ayant exercé à Vienne Berlin et Paris.
Fondateur de la phrénologie.
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