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La pulsion de mort : Thanatos (Freud) ?

Publié le 24/06/2009

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Le vivant, dans l'histoire de l'évolution, est venu après le non-vivant. Pour Freud, la pulsion de mort nous conduit à vouloir retourner à l'état anorganique, état qui ne connaît plus de tension. Toutefois, elle rencontre sur son chemin la pulsion de vie. Cette dernière va dévier sur l'extérieur la pulsion de mort qui prendra alors la forme d'un désir de destruction, de domination. Là est également l'origine de l'agressivité, du sadisme, du masochisme (la pulsion de destruction se retourne sur le sujet lui-même). Là est enfin l'origine de l'ambivalence des sentiments. La personne aimée est tout en même temps haïe.

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« l’homme ne peut donc pas être libéré de la violence qu’il porte en lui. La pulsion de mort voue le vivant à retourner vers l’inertie, tandis que la pulsion de vie tend à s’auto-perpétuer.

La vie c’est etsait maintenir l’ordre du corps.

Pour Freud, les processus psychiques sont ambivalents.

D’un côté, la vie est dominée par larecherche du plaisir, Eros, mais elle est contrebalancée par la pulsion destructrice, Thanatos, qui ramène vers la mort,l’anorganique.

Ainsi, invoquer la pulsion de mort est un virage théorique dans la doctrine freudienne, c’est une manière de rendrecompte de l’agressivité autrement que par le refoulement. Ω Cette nouvelle orientation théorique permet de comprendre l’une des formules les plus lugubres de Malaise dans la civilisation :« L’homme n’est point cet être débonnaire, au cœur assoiffé d’amour, dont on dit qu’il ne se défend que quand on l’attaque, maisun être, au contraire, qui doit porter au compte de ses données instinctives une somme d’agressivité.

Pour lui, par conséquent, leprochain n’est pas seulement un auxiliaire et un objet sexuel possible, mais aussi un objet de tentation ».

Ainsi, le rôle de lacivilisation est de détourner la pulsion sexuelle des hommes vers des motivations altruistes, lui permettre de trouver une sorte depalliatif en cherchant à sublimer.

Il y a en l’homme, un « besoin inné d’agression » selon Freud, qui cherche à se satisfaire d’unemanière ou d’une autre, un besoin d’agression qui est lié à la pulsion de mort.

Aussi Freud détourne-t-il la formule de ThomasHobbes « Homo humini lupus » (L’homme est un loup pour l’homme) de son sens politique, pour la considérer dans un senspsychologique.

Personne n’aurait le courage de s’inscrire en faux contre cet adage en face de tous les enseignements de la vie etde l’Histoire.

Ainsi, Freud est l’alter-ego de Hobbes et ce qu’il représente en philosophie sociétale et politique, leurs deux visionsont un caractère plus ou moins carcéral.

Pour Freud comme pour Hobbes, la violence est un phénomène naturel, lié à laconfrontation d’Eros et Thanatos pour le premier et lié l’instinct de survie pour le second. C’est grâce à cela que l’on comprend pourquoi la notion de mort est intéressante pour celui qui cherche à comprendrephilosophiquement la nature humaine, et plus particulièrement la nature de l’homme dans son individualité.

L’homme semble eneffet toujours lié à une part animale irréductible, qu’il cherche pourtant à sublimer au travers, notamment, de l’ensemble desstructures sociales.

La pulsion de mort a le mérite de penser et révéler cette ambiguïté fondamentale. Il nous faut maintenant comprendre pourquoi cette hypothèse psychanalytique est féconde lorsque l’on cherche à comprendrel’ambiguïté de l’existence du sujet ainsi que son sentiment d’existence lui-même.

La pulsion de mort, qui est le moyen par lequelun sujet est capable d’attenter à son intégrité physique et psychologique, témoigne du fait que ‘homme ne fait pas qu’être passifdans le monde mais qu’il existe bel et bien.

La mort est donc bien plus qu’un simple évènement biologique.

La figure de monexistence se retrouve indissociable de l’idée de ma mort.

Et si la mort, comme terme, est une expérience que personne ne peutfaire, la mort comme destin habile l’existence elle-même et y inscrit la contingence.

Exister, c’est donc faire l’épreuve de cetteréflexion sur l’existence, il fait ainsi l’expérience d’un manque puisque exister ne suffit pas.

Voilà ce qui nous prouve l’importancede la pulsion de la mort inhérente à l’individu. Ω Nous venons de comprendre en quoi l’hypothèse de psychanalytique de la pulsion de mort pouvait et avait un intérêt et un fondimportant pour une recherche propre et indépendante philosophiquement parlant.

L’objet est donc la nature même de l’homme etde ce qu’il représente.

De fait, la dualité du sujet nous donne à penser sur la complexité et l’insuffisance logique de l’existencehumaine.

Nous devons nous concentrer sur la contingence radicale de l’existence et sa nullité subversive.

Cette même nullité quel’homme atteint en retournant son agressivité et ses angoisses contre lui-même.

L’homme est prit en étau entre Eros et Thanatos,cette bipolarité de la psyché entraine une déchirure inconsciente qui le pousser à faire une chose plutôt qu’une autre, dans sonintérêt ou pas.

La pulsion de mort ne pourrait subsister sans la pulsion de vie, ces pulsions sont interdépendantes et n’ont aucunsens l’une sans l’autre, comme le maître et l’esclave chez Hegel ou encore le Dionysiaque et l’Apollonien chez Nietzsche. Enfin, pour terminer, cette notion de pulsion n’est pas une idée présente uniquement chez Freud.

On la retrouve aussi chez ArthurSchopenhauer ou encore Friedrich Nietzsche.

Même si chez Schopenhauer, il n’y a pas cette opposition fondamentale, sa pulsionde vie, la Volonté est importance pour le sujet, tout comme l’est la Volonté de Puissance chez Nietzsche, même si la rapprocherde la libido semble plus évident.

En réalité, la Volonté de Puissance englobe Eros mais aussi Thanatos dans une mesure plussingulière.

Freud nommerait certainement cela une idée ambivalente. Ω Ω Ω Le corps connaît des excitations internes qui déclenchent des besoins impérieux et amènent un état de tension.

Les pulsionscommuniquent ces besoins du corps au psychisme.

Selon Freud, toutes les pulsions ont quatre caractères communs : la source,dans une zone érogène du corps, la poussée, le but, satisfaction du besoin pour apaiser l'état de tension, et l'objet, outil de cettesatisfaction.

Selon la psychanalyse, la pulsion de mort vise à la suppression radicale des tensions liées aux pulsions de vie. Freud a démocratiser et populariser le terme de pulsion et mit à jour leur action sur l’homme, cependant, plusieurs philosophes enont aussi parlé avant lui.

Comme Friedrich Nietzsche, né en 1844 et mort en 1900.

Nous verrons donc les convergences et lesdivergences de ces notions de pulsion chez ces deux auteurs. Ainsi, dans un premier temps, nous définirons les pulsions respectives de chacune des personnes citées ci-dessus, puis nousverrons les convergences et les divergences dans une même partie Ω Chez Freud, le développement des pulsions fondamentales connait une maturation très longue, ayant toujours fait preuve d’undualisme pulsionnel, celui-ci n’a pas toujours été le même.

Par l’avancement de ses recherches, Freud se voir obligé de proposerune dichotomie plus fondamentale encore.

Cette dernière s’exprime dans l’opposition entre deux principes ressemblant fortementà la paire empédocléenne attirance/rejet.

Ces principes sont, d’une part, la pulsion de vie — Eros (libido), d’autre part la pulsionde mort — Thanatos (destruction) —. L’essence de l’existence est selon Nietzsche la volonté de puissance : « Où j’ai trouvé de la vie, j’ai trouvé la volonté de dominer».

La volonté de puissance est la volonté de plus de puissance.

Cette volonté de puissance doit donc s’accroître tout le temps sielle veut être plus puissante qu’avant, elle doit donc sans cesse se surpasser.

Cette volonté contient déjà en elle - même unepuissance c’est une volonté qui se veut elle-même.

Selon Nietzsche, le monde est un grand chaos où s’entrecroisent des forces.Ce n’est pas du tout un monde harmonieux, un ordre divin car nous ne maîtrisons pas ces forces.

Le but de ce concept est denous permettre de mieux distinguer ces forces afin de mieux les maîtriser.

Le pouvoir d’un phénomène va dépendre de sa volontéde puissance.

C’est-à-dire que sans ce concept de volonté de puissance, le concept des forces n’a aucun sens car ils ne pourraient. »

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