La psychologie politique
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
L'analyse des discours télévisés a également montré que « le silence, c'est le
pouvoir3 ».
En effet, « les pauses [...] sont d'autant plus fréquentes que le locuteur
est « adossé au pouvoir ».
Prenons l'exemple de François Mitterrand.
En 1974,
il est candidat de l'opposition à l'élection présidentielle ; il veut accumuler les
arguments, accélère donc son débit et limite ses temps de pause.
En 1984, il est
président de la République depuis trois ans ; son discours est plus lent et les pauses
particulièrement longues, au point d'atteindre la moitié du temps total du discours.
En 1988, il est à la fois président et candidat : dans cette situation, il doit développer
son argumentation afin de persuader l'électorat, tout en gardant le ton solennel qui
convient à sa fonction présidentielle : son temps de pause global est intermédiaire à
ce qu'il est dans les deux autres situations.
2.
LA FORCE DE L'OPTIMISME
Martin Seligman et ses collègues de l'université de Pennsylvanie ont analysé de
nombreux discours de leaders politiques et sont arrivés à la conclusion suivante :
plus un candidat tient des propos optimistes, plus il a de probabilités de gagner
des élections, même si son statut initial est peu favorable4.
Ceci peut paraître
assez banal.
Ce n'est pas le cas, précisément car la distinction entre le caractère
optimiste ou pessimiste des discours est quasiment impossible à détecter à première
vue.
Elle n'apparaît qu'après avoir évalué des discours selon une grille basée
sur le principe suivant : la différence entre optimisme et pessimisme repose
sur trois facettes : la personne optimiste a tendance à croire que les choses
positives durent longtemps (permanence), qu'elles concernent l'ensemble de ce
qu'elle entreprend (généralisation) et qu'elle-même en porte essentiellement la
responsabilité (personnalisation).
Elle a une attitude inverse vis-à-vis des événements
désagréables de l'existence.
L'individu pessimiste a tendance à fonctionner de
manière opposée.
Cette manière différente d'aborder l'existence influe sur des
domaines aussi divers que les résultats scolaires et professionnels, le sport, la santé
et...
la réussite en politique.
En analysant de nombreux discours politiques, Seligman
et ses collègues ont ainsi pu prévoir avec exactitude l'issue de certaines campagnes.
3.
LE RAISONNEMENT COMPLEXE CONDUIT À LA PAIX
La complexité intégrative est un autre domaine où un « sens caché » se dissimule
dans des discours politiques.
Cette expression désigne le niveau de prise en compte
de différentes perspectives sur un sujet donné, que ce soit dans un document écrit,
ou lors d'interviews ou de discours.
Un propos unilatéral (ne présentant qu'une face
de la réalité ou rejetant radicalement des options alternatives) est à faible niveau
de complexité, tandis qu'un discours présentant l'interaction entre de multiples.
»
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