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LA NAISSANCE DE LA PSYCHOPATHOLOGIE ET DE LA CRIMINOLOGIE : PHILIPPE PINEL - J.E.D. ESQUIROL

Publié le 24/02/2011

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   Quoique Hippocrate ait dit au V° siècle av. J.-C. que certaines formes de folies convulsives, comme l'épilepsie, sont des maladies nerveuses, les malades mentaux ont été depuis la nuit des temps considérés soit comme inspirés par les dieux, soit comme possédés par des forces maléfiques, puis par le Diable. Les superstitions liées à la folie feraient une longue histoire. Les méthodes de « traitement « consistaient — outre les exorcismes et les tortures — en l'emprisonnement des malades, considérés comme coupables et malfaiteurs.

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« vécu, « Descartes construit le monde avec certaines " natures simples éléments abstraits, purs ouvrages de l'esprit,qu'il prend pour des réalités ». Cherchant toujours cette évidence de raison qu'il a substituée à l'évidence de fait et de sentiment, il prend pour réeltout ce qu'il conçoit clairement.

Or l'aperception de mon existence exclut l'absolu.

Autrement dit, dans Cogito ergosum, on doit ou bien rester sur le plan de l'existence et la proposition signifierait « j'existe donc j'existe », ou bien lesecond terme Sum nous place dans l'absolu et, sortant de l'existence, nous met dans l'abstrait, c'est-à-dire l'irréel. Si l'on suit Descartes dans son hypothèse abstraite, on arrive à la conception d'une volonté désincarnée qu'on nepeut dès lors considérer que comme un vœu sans efficacité causale immédiate, ce qui prépare évidemment la voie àdes théories comme celle des causes occasionnelles de Malebranche, ou celle de l'harmonie préétablie de Leibniz,tentatives pour retrouver l'efficacité du vouloir dont nous faisons en nous-mêmes à chaque instant l'expérience. 3.

Entreprenant une métaphysique concrète, M.

de Biran s'attache à son tour à découvrir le fait primitif dont tout setire et qui ne se déduit lui-même de rien, « qui entre dans tout comme élément formel ».

Difficulté de méthode car,dans la mesure même où pour chercher cette réalité, on l'abstrait, on la dénature et on la manque.

Il faut donc seplacer à l'intérieur même de cette réalité, rompant avec les modes habituels, faux parce que objectifs, d'imaginer etde comprendre.

Par cette nouvelle attitude que Bergson appellera 1' « intuition » et que M.

de Biran appelle « lesens intime », il faut vivre le fait antérieur à la séparation de la volonté et de l'entendement, antérieur à l'union del'âme et du corps. l'effort Nous saisissons alors, en le vivant, une sorte de jaillissement, une spontanéité libre, une efficience, disons, fauted'un mot meilleur, un « effort ».

Ce fait primitif est un rapport.

M.

de Biran l'appelle très souvent le « moi », la «force hyperorganique », et aussi « l'effort ».

C'est cette réalité dynamique et vécue qui s'explicite en des termesréalisés par sa puissance même et qui n'existent qu'en la supposant. Il s'agit donc d'une relation vivante préexistant à ses termes et les créant.

Les deux premiers termes constituésseront le sujet et l'objet, corrélatifs ; l'un est cet effort comme impliquant une activité, l'autre est ce même effortcomme impliquant une résistance.

Cette réalité ou plutôt cette relation réalisante, cette activité créatrice est unecausalité et une liberté. le renouvellement de la psychologie et de la logique Maine de Biran alliant, dans le sens intime, le goût de l'expérience qu'il tenait du xviiie siècle et la méditation qu'iladmirait chez Descartes, a ainsi découvert le centre et la source du vaste courant de la conscience.

En constatant,sous leurs véritables titres, les facultés actives de l'esprit humain, le nouveau point de vue assignera à toutes lesidées et à toutes les notions une origine dans le fait primitif de l'existence et du moi.

Il définira les degrés de la vieconsciente par la participation de plus en plus large à la source vivante par laquelle nous agissons.

Enfin, ilrenouvelle la conception du « moi ». 1.

Il y a trois « niveaux » de la vie psychologique : les affections, la conscience immédiate, et la réflexion attentive. a) Au plus bas degré, les « affections » échappant à la conscience ; c'est le plan des automatismes et desdéterminations passives de la vie organique.

Là, dit malicieusement M.

de Biran, vivrait confortablement lesomnambule mécanique de Condillac. b) La conscience immédiate.

Elle se présente comme un effort continu, une « tension » dirions-nous, dont l'habitudenous fait perdre la notion claire mais qui n'en existe pas moins comme effort.

Tout ce qui est conscient est voulu enquelque mesure.

Au niveau de la conscience immédiate, on ne peut séparer sentir et vouloir.

La consciencespontanée est « au-monde » sans réflexion et sans distance. c) L'attention.

L'effort est à son plus haut degré de positivité dans l'attention ; toutes les autres opérationssupérieures : perception, mémoire, comparaison, généralisation, jugement, invention, ...

n'en sont que des modes.L'attention est ce degré d'effort supérieur à l'état de veille résultant d'une volonté positive et expresse.

Elle estcirconscrite dans la sphère des muscles mobiles à volonté.

Etudiant longuement la différence entre « toucher actif »et « toucher passif », M.

de Biran en fait le schème explicatif de tout mode de sensation. De l'affection passive à la réflexion attentive, le vouloir s'éveille lentement d'un sommeil et se dégage pour seréaliser lui-même dans son essence et son secret qui est la liberté (progrès à la fois psychologique et moral).

C'estpar un mouvement de personnalité croissante que se définit la nature humaine.

La nature humaine n'est pas undonné, elle est un acte. 2.

En logique, de même que le « moi » si décrié par les associationnistes retrouve son existence comme principefondamental de la vie consciente, de même les notions de substance, de causalité, d'unité, d'identité se trouventfondées en compréhension et sont les mots par lesquels l'individu exprime sur le plan logique des concepts, lesentiment vécu de son être, de sa liberté, de son unité, de sa permanence.. »

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