HISTOIRE DE LA PSYCHANALYSE: PREMIERES DIVERGENCES
Publié le 14/08/2014
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l'homme au monde (nous pensons bien entendu à Marx). Mais, chez l'analyste, la filiation se trouve à la fois resserrée et rendue plus sensible par sa propre analyse, en général marquée, dès l'orée, par son désir de devenir analyste. Or, devenir analyste c'est, d'un certain point de vue, accéder à la pleine possession de l'héritage freudien et à sa libre disposition dans la praxis analytique, au terme d'une relation filiale transférielle avec un analyste qui a eu accès à cet héritage avant soi.
Cette idée pourra paraître choquante, et pas seulement à des profanes. Il nous semble bien, cependant, que la créativité personnelle d'un analyste, en tant qu'analyste, ne peut jamais être séparée de l'idée qu'il se fait de sa filiation symbolique à Freud. Cette créativité se situe dans une juste distance entre k Charybde de la soumission à l'autorité (Freud dixit) et le Scylla du refus et de l'opposition ; elle implique que la dette à Freud ait été reconnue, à la foie comme une limitation de la toute-puissance (Ce n'est pas moi qui ai découvert la psychanalyse !) et comme condition d'une puissance personnelle opérant à la fois dans le champ et dans le prolongement de Freud.
Mais peut-être la liberté de prolonger l'oeuvre de Freud, et dans un sens de la dépasser, comme aussi celle de secouer son joug et de s'opposer à lui, sont-elles devenues moins accessibles depuis que Freud est mort.
Lui-même pas affirmé, dans Totem et Tabou, que, le père une fois mort, les fils n'étaient plus capables de s'insurger contre son autorité ? On constate en tout cas que les dissidences majeures datent toutes du vivant de Freud, et qu'une rivalité passionnelle envers lui a joué un rôle dans la plupart d'entre elles. C'est aussi du vivant de Freud, semble-t-il, que la créativité psychanalytique a été à son maximum si l'on en juge, non pas au poids du papier, mais à la fertilité des idées. Or, s'il est vrai que les pionniers défrichaient un domaine nouveau, on peut penser, cependant, que l'épuisement
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l'homme au monde (nou s penson s bien entendu à Marx ).
Ma is , chez
l'anal yste , la filiat i on se trouv e à la fois
resserr ée et rendue plus s en sible par sa propre analy se,
en général marqu ée, d ès l'o rée, par son dés ir de dev e nir
analy ste.
Or, dev e nir anal yste c'es t, d'un certain point
d e v ue, ac cé der à la plein e po ssess ion d e l'h éritag e freu
dien et à sa libr e dispo sition dan s la praxi s analytiqu e,
au terme d'une relation filiale transférielle avec un
anal yste qui a eu ac cès à cet h é ritag e avant soi.
Cette
idé e pourra paraîtr e choquante, et pas seule·
ment à des profan es.
Il no us sembl e bien, cependant,
que la c ré ativit é pe rso nnelle d'un analy ste, en tant qu'a nalyste, n e pe ut jamai s ê tre sépar ée de l'idée qu'il
se fait d e sa filiation sy mboliqu e à Freud.
Cette créa·
tivit é se s itue dan s un e juste distan ce entre le Cha rybde
de l a s oum issi on à l'autorit é ( Fr eud d ixit ) et le Scylla
du refus e t d e l'oppo sition ; elle implique qu e la dette
à Freud ait été re connu e, à la fois comme une limitation
de la tout e-pui ss ance ( « Ce n'est pas moi qui ai décou·
vert la psy chanal ys e ! ») et comme condition d'un e
pui ss ance pe rsonn elle opérant à la foi s dan s le champ
et dan s le prolongement de Fr eud .
Mai s
peut- être la libert é de prolong er l'œuvr e de
Freud , et dan s un se n s de la d é pa sse r, c omme aus si celle
d e s ecoue r son
jou g et de s'oppo se r à lui, sont-elle s
d evenues moins access
ible s de pui s que Freud est mort .
Lui-m ême n'a·t·il pas affirmé, dans Tot em et Tabou,
que , le pè re une foi s mort, les fils n'ét aient plus capabl es
de s'ins urge r c ont re son autorit é ? On co ns tate en tout
cas qu e les dissi den ces maje ur es datent toute s du vivant
de Freud , e t qu 'un e rivalité pa ssionnell e e nv ers lui a
jou é un rôle dan s la p lupart d'entre elles.
C 'es t au ssi du
vivant de Freud , semble-t-il, que la créativité psycha·
nalytiqu e a été à son maximum si l'on en juge, non pas
au poids du papi er, mai s à la fertilit é des idées.
Or,
s'il est vrai qu e les pionniers défrichaient un domaine
nouv eau, on peut penser, cependant , que l'épui sement.
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