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grandir c'est se séparer

Publié le 29/01/2013

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Dès les premiers signes de vie, l’enfant évolue, grandit dans le ventre de sa mère avec le désir de ses parents. Ce sentiment, est que, le père et la mère vont avoir un enfant. D’emblée des projets naissent, des projections sur son avenir se font, des questions se posent : quelle couleur seront ses yeux ?, quel prénom aura-t-il ? Les parents s’attachent à ce futur enfant avant même la naissance. L’enfant nait du désir de ses parents, va grandir dans un environnement ou les premiers mois de sa vie, il dépendra complètement de ces derniers et plus particulièrement de sa mère. L’attachement qui va s’ensuivre sera déterminant pour l’évolution de cet enfant. Le processus d’attachement est intimement lié au processus de séparation ce qui crée un environnement sain et sécurisant. Grandir c’est se séparer, cette affirmation posée comme postulat demande réflexion. Nous allons poser cette affirmation comme telle et tenter d’élaborer. Nous aborderons ensuite, ce qui, me semble, peut poser question.     Dans le langage courant, grandir signifie avancer en âge, progresser en maturité, devenir adulte. Dans le langage courant, la séparation est définie comme une action de séparer, désunir ce qui est joint. Selon Richard Josensfberg, directeur d’une maison d’enfants, l’étymologie latine du mot séparation propose 2 définitions : une qui signifierait disposer, placer et l’autre qui désignerait le fait de se produire, d’inventer, de crée...

« développé un système de communication adapté à son bébé.

Selon Winnicott, pédiatre, psychiatre et psychanalyste anglais, cette fusion organique ne prend pas fin à la naissance mais perdure durant les 3 premiers mois, c'est ce qu'il nomme « les cent jours de folie amoureuse ».

Nous constatons à présent grâce aux études de Winnicott que l'enfant vit en fait une succession de séparation, néanmoins utiles à son développement. Pour Winnicott, la croissance affective passe par 3 étapes : « la dépendance absolue » (de la naissance à 6 mois environ)-phase durant laquelle l'enfant ne fait pas de différence entre le besoin et le manque, il n'est pas conscient des soins maternels apportés- « la dépendance relative » (entre 6 et 18mois) - phase pendant laquelle l'enfant commence à exister en tant que sujet et perçoit une différence entre soi et l'autre- et la troisième étape « l'indépendance relative » (à partir des 2 ans) est le processus pendant lequel l'enfant va pouvoir accéder à l'indépendance.

Pour être bénéfique au développement de l'enfant, la fusion des premiers temps doit prendre fin.

Petit à petit, la mère et l'enfant apprendront à se séparer mutuellement. Le développement de l'enfant est donc constitué d'une succession de séparation.

Françoise Dolto pédiatre et psychanalyste spécialiste des enfants, décrit les « castrations symboliques » (le sevrage, l'apprentissage de la marche, de langage et de la propreté) comme des « pertes successives qui, chaque fois, vont permettre à l'enfant de conquérir de nouveaux territoires et une nouvelle autonomie ». Plus tard l'enfant entrera à l'école maternelle par exemple, ce qui impliquera une énième séparation d'avec son environnement habituel. Dans « Détache-moi », Marcel Rufo explique qu'à « l'adolescence, le jeune vivra une période singulière de rupture avec son passé, son enfance et ses parents et cela même si la vulnérabilité de l'âge viendra mettre en évidence les fragilités préexistantes et réactivera toutes les séparations.

L'adolescent doit absolument se détacher de ses parents pour se conquérir et parvenir à reconnaitre ses désirs propres. » La séparation semble donc être un processus naturel, voire bénéfique au bon développement de l'enfant, ce qui lui permettra de grandir et d'évoluer.

Néanmoins, nous sommes amenés à nous questionner sur cette nécessité de se séparer pour grandir car cela n'est pas toujours possible et également parce que la séparation implique. »

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