Freud et la sexualité
Publié le 17/09/2006
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D'après ce que nous avons déjà mis en lumière, il ressort clairement que Freud avait réuni une importante masse de renseignements sur la vie émotionnelle intérieure de ses malades, au moyen de la psychanalyse, à l'époque où il avait terminé son travail sur l'interprétation des rêves. L'ouvrage majeur qui suivit constitua, en apparence, une digression : il s'agissait d'un volume entier sur le Mot d'esprit et ses rapports avec l'inconscient. Laborieux dans son exécution mais rendu vivant par sa perspicacité, ce livre a pour thèmes les mécanismes dynamiques inconscients qui sous-tendent l'esprit et l'humour. Dans toute l'histoire de la communication chez l'espèce humaine, les mots d'esprit confirment à la fois l'existence et le rôle de l'inconscient tel que l'avait conçu Freud. Les mots d'esprit les plus drôles sont fréquemment des allusions subtiles à des sujets grossiers, des codes permettant la référence à des sujets défendus; l'on pourrait donc s'attendre à ce que les plaisanteries sexuelles fussent nécessairement les plus populaires de toutes. Ce qui, bien sûr, ne fait pas l'ombre d'un doute. Néanmoins nous devons reporter l'intérêt que prit Freud aux mots d'esprit à la dernière partie de ce livre, afin d'examiner d'abord la suivante contribution sérieuse de Freud à la pensée scientifique, ses fameux Trois essais sur la théorie de la sexualité.
«
sexualité sont tous, à de rares exceptions près, soumis à l'amnésie infantile, ce qui ne doit pas nous laisserindifférents.
C'est en effet la constatation de cette amnésie qui nous a permis de nous faire une idée de l'étiologiedes névroses et d'établir notre technique de traitement analytique.
Par ailleurs, l'étude des processus évolutifs aucours de l'enfance nous a aussi apporté des preuves à l'appui d'autres conclusions.Le premier organe qui se manifeste en tant que zone érogène et qui pose une revendication libidinale au psychisme,est, dès la naissance, la bouche.
Toute l'activité psychique se concentre d'abord sur la satisfaction des besoins decette zone.
C'est évidemment, en premier lieu, le besoin de conservation qui satisfait l'alimentation.
Toutefoisgardons-nous de confondre physiologie et psychologie.
Très tôt, l'enfant, en suçotant obstinément, montre qu'iléprouve, ce faisant, une satisfaction.
Cette dernière, bien que tirant son origine de l'alimentation, en restecependant indépendante.
Puisque le besoin de suçoter tend à engendrerdu plaisir, il peut et doit être qualifié de sexuel".
»Ce point de départ nous ayant été donné, nous pouvons commencer de saisir l'ensemble de la théorie sexuelle deFreud.
Alors même que le plaisir de suçoter demeure une partie des activités du bébé, ses gencives s'affermissent etses dents poussent.
Il accroît son plaisir et se procure même un sentiment de puissance en mordant aussi bienqu'en suçotant, ainsi que de nombreuses mères qui allaitent peuvent le vérifier d'après leur propre expérience.Quand l'enfant se `trouve au sein, la jeune férocité qu'il met à mâchonner le mamelon, sa résistance lorsqu'on le luiretire, provoqueront une souffrance qui ne laisse pas de présenter des aspects agréables et excitants pour la femmequi allaite; agressivité délibérée, qui se manifeste encore de façon marquante même lorsque l'enfant est nourri aubiberon.Avec le développement ultérieur de la conscience qu'a l'enfant de soi-même, une autre zone se charge d'émotionplaisante et devient apte à être utilisée de deux façons opposées, bien qu'également significatives.
C'est la régionde l'anus, en particulier la jonction de la peau et de la membrane muqueuse ano-rectale.
Les physiologistes, depuislors, ont reconnu le fait que toutes les jonctions corporelles entre peau et membrane muqueuse non seulementprésentaient une sensibilité particulière, mais étaient capables, légèrement stimulées, de produire des sensations deplaisir.
On peut se demander avec quelle facilité, avec quelle rapidité l'on eût fait cette découverte, si Freud n'avaitd'abord appelé l'attention sur ce qu'il nommait les zones érogènes ou érotogènes, lesquelles ont toutes en communcette caractéristique.Le plaisir anal provient en premier lieu de la satisfaction physique d'évacuer l'intestin; le gain secondaire provient dela satisfaction mentale que l'enfant éprouve à accomplir cette fonction pour ses parents.
Le langage de la nurseryreflète cette façon d'envisager la défécation, souvent nommée, par exemple, la « grosse commission », etc.
Iciencore, la volonté de puissance et l'indépendance peuvent entrer en conflit avec le simple désir de plaire, de gagnerl'amour et d'en profiter passivement.
Retenir le contenu du rectum, refuser avec obstination de « faire sa grossecommission » dans le pot sont des moyens de défier l'autorité parentale.
Il existe un plaisir supplémentaire dans lasensation même de retenir le contenu d'un plein rectum, un plaisir d'ordre physique, lié au fait de retarder, donc deprolonger, le plaisir opposé consistant à vider l'intestin.Chevauchant sur l'apparition de ces deux possibilités de plaisir, avec leurs moyens contradictoires d'expression, voicile troisième et dernier plaisir physique de la prime enfance, celui qui réside dans les régions génitales mêmes ducorps.
Celles-ci, bien que nullement prêtes encore au plein accomplissement physiologique de l'acte sexuel, n'enconstituent pas moins des zones puissantes, importantes, en ce qui concerne la sensation de plaisir.
Au début,Freud estimait que leur stimulation devait généralement impliquer un élément de séduction délibérée de la part decertains parents ou d'autres enfants; mais sa théorie finale tint compte du fait que les fantasmes de séductionétaient le plus souvent des souvenirs-écrans datant de la petite enfance.En réalité, aussi bien la tendance normale qu'a le petit enfant (garçon ou fille) d'explorer son propre corps, que dessensations accidentelles comme être essuyé après le bain, être poudré, et même sentir le mouvement de l'air sur lesrégions génitales, lorsque le bébé se trouve nu avant ou après le bain, tout cela peut alerter l'attention de l'enfantsur la faculté qu'ont ces régions de procurer une sensation spéciale, intense, de plaisir.De plus, Freud fut capable de relier le développement de cette découverte à la fois aux véritables événements de laprime enfance et au symbolisme des rêves ainsi qu'à l'expérience adulte, ce que nous avons déjà noté.
Lesoccasions naturelles de nudité, les mouvements dans l'air, l'exercice musculaire et le jeu, en particulier les jeuxturbulents et la lutte entre enfants, tout cela pouvait provoquer l'excitation sexuelle, bien que — ce qui va de soi —cette excitation ne fût pas reconnue comme ayant rien à voir avec la reproduction, ni même avec rien qui pût secomprendre plus clairement et devenir plus important dans l'existence adulte.Et même, ainsi que Freud le signala plus d'une fois, c'est trop souvent le lot des enfants que d'éprouver cetteinnocente excitation sexuelle au cours des cinq premières années de leur existence, au risque d'essuyer de la partdes adultes de furieux reproches, et parfois des menaces, provenant eux-mêmes de la prime enfance refoulée desadultes en question, et recréant les frayeurs latentes de rejet, de privation, de mutilation que les enfantsressentent inévitablement de la part des adultes qui adoptent cette attitude envers eux.
Le petit garçon qui adécouvert que son pénis était une source de plaisir ne risquera que trop de s'entendre déclarer par la mère ou lepère qui le surprendra en train de se caresser : « Si tu ne laisses pas ça tranquille, je vais te le couper! » De tellesmenaces, quelquefois projetées par les parents sur le médecin de famille ou même sur le plombier, que l'on fera venirafin d'exécuter le travail, font partie des hasards de l'enfance, permettant de découvrir les plaisirs que donne sonpropre corps ainsi que les moyens de se les procurer.De la sorte et pour cette raison, les sentiments de l'enfant concernant ses rapports avec ses parents, ainsi que leurattitude envers son propre corps et l'avenir de ce dernier, peuvent devenir profondément divisés.Freud estimait que, les premières relations humaines intimes de l'enfant le liant normalement à sa mère, ou bien à lapersonne qui tenait son rôle en ce qui concernait les premiers soins et l'éducation, la mère serait toujours le premieramour de l'enfant.
Freud, en deux expressions, définit exactement ce qu'il entendait par cet aspect dudéveloppement de la sexualité chez l'espèce humaine.
Les objets sexuels, ou objets d'amour, sont les gens ou leschoses vers lesquels nous dirigeons notre libido, cette pulsion interne vers la satisfaction sexuelle.
La façon de.
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