Freud et Jung
Publié le 04/07/2012
Extrait du document
La thérapie psychanalytique mène-t-elle à des résultats notables ? N'en a-t-on pas exagéré les pouvoirs ? Ces questions ont toujours été et restent un sujet de débats contradictoires. Il est difficile cependant de ne pas reconnaître l'importance de la psychanalyse et de son rôle dans la compréhension des ressorts et des mobiles secrets de la personnalité humaine. Dans le monde entier, les conceptions de Freud et de Jung ont fait l'objet de nombreuses recherches. De même, les écoles de psychanalyse se sont multipliées. Les protocoles courants de traitement médicamenteux des maladies mentales ont beaucoup évolué sous l'effet de la pensée psychanalytique et le comportement à l'égard des personnes que l'on qualifie communément de " fous" s'est beaucoup humanisé au fil des décennies.
«
J4 Freud et Jung
i L'équipe de Freud , en 1922 , à Berlin.
A De gauche à droite , au premier rang : Freud, Ferenczi et Sachs.
Au second plan , à gauche: Rank et Abraham.
sexuelle depuis la pr emi ère e nf ance .
Ses Troi s
essa is sur la théorie de l a sexualit é ( pub li és en
190 5) rass embl ent nombr e de ses réfle xions sur
le sujet et sont un de ses ouvrages fondateurs.
Le moi, le surmoi et le ça
Ana lysa nt les confl its d e l' incons cie nt, il cons i
dère que notr e pe rsonna lit é psychiqu e est l e pro
duit d' un assemb lage de trois comp osa ntes: l e ça, le mo i et l e surmoi , dont il décrit la nature e t
l a fo nction da
ns plusieurs o uv rag es: Au-de là du
princip e du plaisir (1920) , Psychologi e des mas ses
e t ana lyse du Moi ( 1921) et le Moi e t le Ça (1923 ).
L e s urm o i se compos e des int e rdits mo raux trans mis par les par ents dès la petit e enfa n ce puis par
la soc i été, tandis que le moi représe nte l'indivi
dualit é de chaque ê tr e hum ain.
Il fa it le lie n entr e
l
es pulsions inconsc ie ntes émanant du ç a et l es contr aint es impos ées par le surmoi.
Certa ins rappo rts e ntr e l es mal adies psycho
l ogiqu es et l es coutum es des p eupl ades dites sau
vages son t l e s ujet d ' un autr e ouvrag e important.
To te m et t abou, pub lié en 19 1 3, jett e une lum iè re
nouvell e sur les manifestations le s plus arc haï
ques de l'in conscient.
Da ns cet ou vrage, Freud
tente d 'appliquer la psychana lyse à certains phé
nom è nes enco re obsc urs de la v ie collective.
Très
t ard - à plus de 60 ans -Freud est enfin nomm é
prof
esse ur extraordinair e à Vienne .
Ainsi se trou
vait r econnu e et consacrée une carri ère exce p
tionn elle dédi ée à la r echerch e.
Lorsq ue le s
tr oupes
nazi es envahis sen t l'Autri ch e e n 1 938 ,
Freud s'exi le à Lo ndr es.
Il m eurt l'ann ée suivante
e
nto ur é de quelques dis cipl es.
L o in d'êt re fig ées, le s id ées de Freud o nt
connu une évo lution perman ente et se sont trans
formées au fur et à m e sur e de nou velles observa
tions c liniqu es mais auss i sous l'influ ence d e la
r é
flexion philosoph i que.
À la fin d e sa vie, Freud
a d'a ille urs modif ié certains d e ses points de vue.
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La pi èce maîtresse de la théorie fre udienn e
est, sans aucun dout e, le compl exe d 'Œd ipe.
Il a
é té
baptisé ainsi d'après le h éro s d e la my tholo
g ie grecque qui tue Laios, son père , et é pous e
sans le savo ir J ocas te , sa mère .
Conformément à
l a
théorie du psychanalyste , ce m y the est revéc u
par ch a que e nfant à d es degrés divers.
Il trouve
son or ig ine da ns les traumat ismes subis dans l'en
fance et q ui, enfouis dans les strates les plus pro
fondes e t l es plus méco nnu es de la consc ie n ce,
r e
ndent co mpt e des pulsi o ns inco ntrôl ées d e
l 'adult
e.
D ès son p lus jeune âge, l'enfant est le je u
de ph éno mènes d'attiran ce e t de répu ls io n v is - à
v is de ses paren ts.
Il se sent attir é soit par l'un, soit par l'autr e, ce qui se traduit souvent par d es
manif estations d 'agress iv it é.
Entr e quatr e e t six
ans , par exe mp le , l'e nfant épro uve une vi ve atti
ran ce à l' éga rd du parent de sexe opposé et une
sort e d'h ostilit é, qui est d 'a ill e urs déc isive pour le
dév e loppeme nt psycho l ogique du futur adulte, s'insta lle e ntre lui et l e par ent de m êm e sexe.
Dis-
sip er l' a n xié té agr essive qu i acco mp agn e les étapes de ce déve loppe ment et sur mont er divers compl exes , dont celui d' Œd ipe, sont la preuve
d 'une évo lution psycholog ique saine.
La théorie psychanalytique
La psychana lyse s'a ppliqu e à com prendr e et à
d é finir d
es phénomènes considéré comm e irra
tionnel s.
Il s'agit, pourtant , d 'u ne m éth ode ration
n elle fo ndée sur des connai ssa nces établi es.
Pour
créer les conditi o ns du succès d 'u n traite m ent
psychana ly tiqu e - c' est-à-dir e la gué riso n - et
acc umul er l'e nsem ble d es données nécessaires à
l a
conduit e de cette thérapi e, l'anal yste doit per su ad er l e pat ient d 'abandonner to ute attitu de cri
tiqu e et de lui livre r les inform a tions qu'il pourra
ensuit e int erpr éte r et utilis er.
L.:an a lyste élabore souvent son int erpr état ion
a u m
oyen de tâtonn e m e nts pro gress ifs.
La c ur e
psychanal ytiqu e est un traitem ent m édical.
Son
app lication do it donc ê tre subordonnée à un exa
men clini que pr éalable.
Étant donné que l es
névroses , le s inhibiti ons , le s troubl es psych o
sexue ls ou caract érie ls peuvent ê tr e sinon réso lus
du m o ins ne ttement atténués par la psychanaly
se, le psychiatr e peut préconis er ce type de traite
m e
nt.
Le pat ient d o it a lors accep te r l es m é thod es
spéc ifiqu es à ce type de cur e.
Il doi t no t amme nt
s'é te ndr e sur un "d i van », le psychana lyst e é t ant
a
ssis d errière lui.
Cette positi on est en e ffet propi
ce à la d éte nte .
D e plus , le pati ent s'expr ime a insi
sans aucune re t enue , laissant sortir "to ut ce qui
lui
pass e par l'espr it•• sans devoi r affronter le
r
ega rd de l'an al yste ni être gêné par lui.
Dur ant l a thérapie , le rô le du psychana lyst e
consist e à o bserv e r, à éco ute r, à compr en dre , à
savo ir a ttendre et surt out à se ta ir e.
Le mom ent
venu , il fo rmul e l'int erpr ét atio n à l aque lle il a
a bouti.
Il d o it êtr e - Freud insiste sur ce point -
co
mm e un " miroir •• qu i ne re flète rie n d'a utr e
que ce qui lui est montré .
Quant au p a tient il doit se sentir li bre , rassu ré e t compr i s.
Auss i, le psy -
'
Sigmund Freud chez lui, à Vienne , en 1937 , en compagnie de sa chienne Jofi.
Un an plus tard , à la suite de l'annexion de l'Autriche par les Allemands , le célèbre médecin quitte la capitale pour échapper aux menaces du gouvernement nazi..
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