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APPROCHE PRAGMATISTE : LA GESTALT-THÉRAPIE

Publié le 14/05/2014

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APPROCHE PRAGMATISTE :

LA GESTALT-THÉRAPIE

Celui qui réalise ce qu'il veut n'éprouve pas le

besoin de se poser des questions.

Dans le vaste ensemble des méthodes psychothérapeutiques,

qui sont auss i des moyens de

connaissance, la Gestalt-thérapie occupe une

place particulière. Elle crée une sorte d'espace

transitionnel entre la psychanalyse et les thérapies

corporelles.

D'inspiration nettement psychanalytique, la

Gestalt tourne le dos à la psychanalyse et pro-

Le thérapeute gestaltiste est une sorte de grand frère {Mclntyre, Science Source,

Explorer).

UPC - Tome 2

pose une démarche inverse.

Alors que Freud est parti de symptômes corporels

pour arriver à l'appareil psychique, elle se

donne comme objectif le retour au corps. Mais

ce corps n'est plus du tout le corps de la médecine

scientifique. C'est un corps lesté de traces

inconscientes, un corps qui est le lieu où s'expérimente

de la façon la plus directe la vérité

inconsciente du soi .

Alors que Freud soutient une visée de recherche

théorique et même scientifique, la Gestalt se veut

uniquement pragmatique : i 1 ne s'agit pas

d'expérimenter ou d'expliquer l'inconscient,

mais seulement de vivre le mieux possible.

Non seulement les gestaltistes n'ont aucune prétention

scientifique, mais encore ils considèrent

la recherche des causes et le discours logique

comme artificiels et invisibles. Ce qui compte,

c'est I' « ici et maintenant ,, , le ressenti immédiat.

La Gestalt a partie liée avec les philosophies phénoménologiques

et existentialistes.

Enfin, l'attitude du thérapeute est définie comme

l'i nverse de celle de l'analyste. Alors que l'analyste

se fait le plus discret possible, presque

absent, afin de laisser le champ libre au patient, le

thérapeute gestaltiste s'annonce « présent dans

sa réalité "· Si l'analyste représente une figure

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« parentale, lui se présente comme fraternel : il partage l'expérience, prend une part active à la thérapie, et fait même part au patient des émotions, images et sensations que ce dernier suscite chez lui.

Cet idéal de fraternité (le théra­ peute est une sorte de grand frère) et ce refus de la logique scientifique ouvrent naturellement la porte à toutes sortes de dérives spiritualistes ou mystiques .

Nous verrons cependant que ces dérives ne sont pas intrinsèques à la Gestalt.

Cette thérapie a sa logique, et le champ qu 'elle explore est en partie confirmé par les connais­ sances de la p s ychologie scientifique .

HISTORIQUE Fritz Perls , le fondateur de la Gestalt-thérapie, était à l'origine neurops ychiatre et psychanal y ste .

Né à Berlin en 1893, il a fréquenté Ma x Reinhardt , célèbre homme de théâtre allemand, Goldstein, un des pionniers de la « Gestalt-psychologie », ainsi que les psychanalystes Karen Horney et Wilhelm Reich (qui n'étaient pas encore dissi­ dents à l'époque ).

Dès 1933, il s'exile et se retrouve en Afrique du Sud , où il restera jusqu ' en 1946.

C'est là, isolé de la culture européenne et du mouvement psycha­ nalytique, qu 'il élabore sa nouvelle méthode conjointement avec sa femme Laura.

En 1947, il s'installe aux États-Unis.

C'est un thérapeute de talent et un personnage fascinant.

Il se lie avec le milieu de la « contre -cul- 288 ture » new-yorkaise, en particulier avec la troupe du « Living Theatre » : le travail des comédiens sur leur ressenti personnel le passionne, et l' inspi ­ rera.

Quelques collègues s'intéressent à la Gestalt.

En 1959, il accepte un poste à San Francisco et c ' est en Californie, notamment à l'Institut Esalen (Big Sur ), que sa renommée va grandir.

Pendant une dizai ne d'années, il sera au centre du mouve­ ment dont sont issues pratiquement toutes les nouvelles thérapies.

Eric Berne (analyse transactionnelle ) est à 300 kilo­ mètres au nord, à Carmel.

Dans la banlieue de San Francisco, encore plus au nord, se trouvent Bateson et l' École de Palo Alto.

Au sud, autour de Los Angeles, les communautés thérapeu tiques et les recherche s corporelle s se multiplient.

L'Institut Esal e n est le centre de la « psycholog ie humaniste » : bioénergie (inspirée de la thérapie reichienne ), massages structurau x d'Ida Rolf, exer­ cices respiratoires et massages en profondeur ins­ pirés de Feldenkrais .

A Esalen, on soigne le corps et l'esprit d 'un même mouvement, on affirme que tout ce qui est dans le corps est dans la psyché et réciproquement.

Le personnage à la fois chaleureux et violent de Fritz Perls , son sens de la mise en scène, son cha­ risme et son talent en font un gourou idéal.

Il voyage, cherche en Europe ses sources perdues, revient et meurt, en 1970, à Chicago.

Perls laisse quelques articles, des textes de conférences, et surtout des films le montrant à l'oeuvre .

Il n'a jamais voulu approfondir théoriquement sa méthode .

Mais ses démonstrations et sa façon de. »

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