ALISCANS : sa vie et son oeuvre
Publié le 15/11/2018
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«
Laure Janin 2092818
Dissertation - Aliscans
Le héros épique est le héros de l’épopée, or celle-ci chante les épreuves des héros
plus que leur triomphe.
Sa grandeur se révèle dans les périls des combats et la rencontre
avec la mort.
Néanmoins, l’idéal chevaleresque peut n’être que plus ou moins respecté ou
même violé par les héros de chanson de Geste.
A D.
Boutet de dire : « Le héros épique
peut-il ou doit-il se conformer avec le modèle du chevalier idéal ? Ou bien doit-il le
transcender pour avoir cette force d’appel qui le caractérise ? ».
Ces questions sont
particulièrement pertinentes si l’on considère la chanson de Geste, Aliscans. On y chante les
prouesses de trois héros charismatiques, Vivien, Guillaume et Rainouart qui occupent le
poème respectivement dans cet ordre.
Or, dans Aliscans la défaite apparait comme le détour
nécessaire qui conduit à la gloire.
Il n’est pas de héros épique sans victoire et sans échec.
Les héros de la Geste connaissent l’humiliation, le découragement et le doute.
Ainsi l’une
des questions dans Aliscans pose à la conception du héros épique et à ce qui le définit, ainsi
qu’au moyen qui lui permettent, au moment de la défaite, d’être reconnu comme tel.
Dans quelles mesures la chanson de Geste, Aliscans , brouille-t-elle les contours du
héros épique pour lui façonner une nouvelle silhouette, par la remise en question de l’idéal
chevaleresque ?
Il serait intéressant d’observer comment fonctionne la crise chevaleresque dans la
Geste puis de commenter la résolution de cette crise par la reconquête de l’ Aliscans .
Enfin il
faudra considérer la reformulation d’un nouveau héros épique.
I Les héros dans Aliscans en crise avec leur identité chevaleresque
1.
Le doute de Vivien, élément déclencheur de la défaite.
Le désastre d ’Aliscans est une défaite pas banale.
En effet l’anéantissement de
l’armée chrétienne, le martyre de Vivien et l’échec de Guillaume et des siens brouillent tous
les repères d’un monde ordonné.
La chrétienneté semble perdue et la valeur de sa cause
parait mal assurée.
Pour les personnages d’une chanson de Geste, une défaite est moins
l’effet d’une infériorité militaire que la révélation et le châtiment de l’injustice.
C’est ainsi que
Vivien, effrayé par l’irruption soudaine de la monstrueuse « mesniee Gorant » v.
78 ne
pourra s’empêcher de reculer : « Ariere torne le chief de l’auferrant ; / N’ot pas fuï une lance
tenant / Quant devant lui vit une eve corant » vv 91-3, au risque de manquer au v œ u qu’il
avait fait de ne pas « fuir lonc une lance ».
Moment de faiblesse bref mais révélateur, on a
les verbes « torne » et « fuï » qui ne laissent aucun doute sur l’action.
C’est l’apparence de
l’adversaire qui le fait reculer et non ses coups : « Quant Viviens vit cele jent venant / De tel
façon et de si let semblant » vv 87-8.
Il avait tenté d’adopter l’attitude d’un héros surhumain
et il retrouve un instant les limites communes.
Même s’il adresse à Dieu son repentir : « Dex,
moie colpe, quant je ai foï tant ! » v.
98, c’est moins un péché qu’une faute contre l’héroïsme
auquel il avait donné par son engagement une dimension spirituelle.
Le motif du v œ u rompu
entre dans une perspective nouvelle de la chanson celui ou l’héroïsme est atteint par le.
»
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