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Adler, Jung, Rank, Ferenczi: les dissidents de Freud

Publié le 22/06/2012

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Alfred Adler (1870-1937)

Adler fut le premier disciple de Freud à se séparer du groupe psychanalytique. La rupture officielle eut lieu en 1911. Les idées d'Adler n'ont pas eu en France un grand retentissement ; cependant les notions de complexe d'infériorité et de protestation virile sont devenues familières, sans que l'on se souvienne toujours que la paternité lui en revient. Adler se fonde sur l'observation qu'une infériorité organique est compensée, soit par l'utilisation d'un autre organe, soit par un effort particulier imposé à l'organe déficient, à l'exemple de Démosthène bègue devenant orateur...

Sandor Ferenczi (1873-1933) 

 

Ferenczi, qui exerçait à Budapest, n'est pas à proprement parler un dissident. Il fut très lié à Rank, et une étroite collaboration subsista entre les deux amis jusqu'à la rupture de Rank et de Freud. Sur la fin de sa vie, Ferenczi fut envahi de doutes quant à la valeur de la théorie psychanalytique. n ne chercha pas cependant à lui substituer des conceptions personnelles. En revanche, il s'appliqua à trouver des solutions nouvelles sur le plan de la technique thérapeutique qui allaient entraîner de sérieux heurts avec Freud. Cependant leur relation, si tendue fût-elle à certains moments, se maintint sans interruption jusqu'à la mort de Ferenczi en 1933.

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« 106 de l'homme au monde (nous pensons hien entendu à Marx).

Mais, chez l'analyste, la filiation se trouve à la fois resserrée et rendue plus sensible par sa propre analyse, en général marquée, dès l'orée, par son désir de devenir analyste.

Or, devenir analyste c'est, d'un certain point de vue, accéder à la pleine possession de l'héritage freudien et à sa libre disposition dans la praxis analytique, au terme d'une relation filiale transférielle avec un analyste qui a eu accès à cet héritage avant soi.

Cette idée pourra paraître choquante, et pas seulement à des profanes.

Il nous semble hien, cependant, que la créa­ tivité personnelle d'un analyste, en tant qu'analyste, ne peut jamais être séparée de l'idée qu'il se fait de sa filiation symbolique à Freud.

Cette créativité se situe dans une juste distance entre le Charybde de la soumission à l'autorité (Freud dixit) et le Scylla du refus et de l'opposition ; elle implique que la dette à Freud ait été reconnue, à la fois comme une limitation de la toute-puissance («Ce n'est pas moi qui ai découvert la psychanalyse ! ») et comme condi­ tion d'une puissance personnelle opérant à la fois dans le champ et dans le prolongement de Freud.

Mais peut-être la liberté de prolonger l'œuvre de Freud, et dans un sens de la dépasser, comme aussi celle de secouer son joug et de s'opposer à lui, sont-elles devenues moins acces­ sibles depuis que Freud est mort.

Lui-même n'a-t-il pas affirmé, dans Totem et Tabou, que, le père une fois mort, les fils n'étaient plus capables de s'insurger contre son autorité.

On constate en tout cas que les dissidences majeures datent toutes du vivant de Freud, et qu'une rivalité passionnelle envers lui a joué un rôle dans la plupart d'entre elles.

C'est aussi du vivant de Freud, semble-t-il, que la créativité psycha­ nalytique a été à son maximum si l'on en juge, non pas au poids du papier, mais à la fertilité des idées.

Or, s'il est vrai que les pionniers défrichaient un domaine nouveau, on peut. »

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