Vie politique en France dans l'entre-deux-guerres.
Publié le 04/09/2012
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Dans le domaine idéologique le Parti Communiste se réclame du marxisme et présente des caractères originaux. Les communistes idéalisaient le bolchévisme et l’URSS. L’obéissance aux consignes de Moscou, la bolchévisation du parti français, voire l’espionnage au profit de l’URSS apparaissaient ainsi tout à fait légitimes. Les écoles du Parti dispensent à leurs stagiaires un enseignement fondé sur l’étude du marxisme-léninisme et les méthodes pratiques d’action au sein des masses. Les meilleurs éléments étaient envoyés dans les écoles de Moscou. Grâce à ses ressources la Parti possédait une presse diversifiée, qu’il considère comme un instrument privilégié d’éducation politique. Les publications communistes se révèlent, par leur audience et leur dynamisme, bien supérieures à celles des autres partis de gauche. Le quotidien L’Humanité en est l’organe principal. Le Parti Communiste dispose néanmoins de certains bastions électoraux : le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, la Moselle, le Bas Rhin, et surtout la région parisienne (« ceinture rouge « conquise dès 1925). C’est en 1936 que le Parti Communiste s’installe solidement et durablement dans ses bastions électoraux. A partir de 1934, le Parti Communiste consent à s’allier à la SFIO, puis aux radicaux pour former le Front Populaire qui remporte les élections de 1936. De la sorte, il offre un nouveau visage aux classes moyennes et aux paysans. Ainsi le PC progresse. En 1936 il obtient 72 députés, au lieu de 11 aux élections précédentes, et le nombre d’adhérents atteint les 300 000 en 1937.
«
* Les Croix de Feu sont fondées en 1927 et va devenir l'une des plus importantes ligues de l'entre-deux guerres.
L'organisation stagne jusqu'en 1931, date à laquelle lecolonel comte de la Rocque accède à la présidence du mouvement.
Le recrutement s'ouvre à tous les Français.
Cette ligue est dotée d'une structure paramilitaire.
Lesjournaux de la ligue sont Le Petit Journal et Le Flambeau.
La prudence qui inspire sa doctrine se retrouve dans la pratique politique (le 6 février 1934, les membresde cette ligue ne se mêlent pas aux émeutiers).* En 1933, F.
Coty fonde la Solidarité Française.
Il achète Le Gaulois et le Figaro.
Cette ligue singeait le fascisme.
Elle participa très activement à la journée du 6février 1934.* En 1933 est créée le Francisme, avec à sa tête M.
Bucard, qui affiche ouvertement ses convictions fascistes et son admiration pour Mussolini.
A partir de 1936 laligue devient violemment antisémite.
En 1936, suite à l'arrivée au pouvoir du Front Populaire, les ligues sont dissoutes et interdites.
Le radicalisme pendant l'entre-deux guerres
Le parti Radical est le pivot de la vie politique et parlementaire sous la IIIème République.Pendant l'entre-deux guerres il s'appuie sur des effectifs importants de députés (139 en 1924) et de sénateurs (1/3 des sénateurs à la veille de la 2nde guerremondiale).A chaque crise ministérielle de l'entre-deux guerres, des radicaux sont invités à entrer dans le gouvernement en formation.
Sur les 42 gouvernements qui se succèdentde 1919 à 1940, les radicaux en dirigent 13 et figurent dans beaucoup d'autres (ex : T.
Steeg, un des principaux représentants du parti, fut une fois Président duConseil, et 15 fois ministre entre 1911 et 1938).
Pour assurer les nécessaires majorités gouvernementales, les radicaux préféraient nouer des alliances à gauche, particulièrement avec les socialistes.
Cependant,d'importantes divergences subsistent entre radicaux et socialistes, de sorte que les coalitions restaient fragiles (elles jouaient surtout au moment des élections, puis sedégradaient par la suite).Lorsqu'ils s‘éloignaient de la SFIO, et que les difficultés économiques et politiques s'accumulaient, les radicaux se rapprochaient de la droite modérée et nouaientavec elle une union nationale, d'où les socialistes étaient exclus.
Mais dans ce cas le parti Radical se sentait vite mal à l'aise et prisonniers d'une politiqueconservatrice qu'ils ne voulaient pas entièrement cautionner.
Ils avaient alors tendance à abandonner leurs partenaires modérés pour retrouver les socialistes.Ce jeu de bascule faisait que le Parti Radical constituait fréquemment l'axe d'une majorité, qu'il exerça longtemps le pouvoir et finit par s'identifier à la IIIèmeRépublique.
En matière idéologique, le radicalisme se veut l'héritier des philosophes du XVIIIème, et croit au règne de la raison.
Herriot disait : « Le radicalisme c'est lerationalisme en politique.
».
Ainsi les radicaux pratiquent une gestion réaliste.
Il leur paraissait déraisonnable de se soumettre à des principes abstraits et rigides,éloignés d'une réalité toujours mouvante.Ils revendiquent également un deuxième héritage, celui de la Révolution.
Les principes des 1789, la liberté, l'égalité, la justice, sont pour les radicaux des dogmesabsolus.
Leur patriotisme vient également de ce 2nd héritage.
Cependant le patriotisme ne les empêche pas de prôner la détente dans les relations internationales et lacoopération dans le cadre de la SDN.
Ce rattachement à la Révolution contribue à donner aux radicaux une conscience de gauche et fait d'eux des défenseursintransigeants de la République.
Ils craignent que la droite et les cléricaux ne reviennent sur des conquêtes telles que le suffrage universel ou la laïcité.
Pour le Parti Radical, la démocratie peut être améliorée par un certain nombre de mesures sociales (école unique et gratuite, assurances sociales, assurance chômage,congés payés, réduction du temps de travail…).
Le Parti Radical se veut le défenseur des petits contre les gros, de l'individu contre les masses, des provinciaux contreParis, des classes laborieuses et des classes moyennes contre le grand capital (« le mur d'argent » selon Herriot).
Les radicaux souhaitent une économie « organisée »,dans laquelle l'Etat contrôle la vie économique mais ne la conduit pas directement.
Hostile au grand capital, le Parti ne se rallie pas non plus au marxisme, il refuse leprincipe de lutte des classes au nom de l'unité de la nation.
Il défend donc la propriété privée tout en favorisant l'accès du prolétariat à celle-ci.
La modération des radicaux se retrouve dans leur politique financière.
Eloignés de l'audace de Keynes, ils prônent la stricte orthodoxie, reposant sur l'équilibrebudgétaire et le respect de l'étalon-or.
Au moment de la crise de 1930, la plupart des radicaux se rallièrent à des mesures de déflation prudentes et traditionnelles.
Ainsi le Parti Radical se retrouve dans une position ambigüe entre la gauche et la droite.
Les grandes orientations politiques conjoncturelles sont définies lors des grands congrès annuels du Parti, où chaque fédération départementale (environ 1000)envoie ses délégués.
Les débats durent plusieurs jours et aboutissent à des compromis, conciliant les exigences de chacun.
En dehors des congrès le Parti estadministré par un comité exécutif de 2500 personnes, qui tous les mois élit un bureau de 33 membres.
Le secrétariat général est installé à Paris, rue de Valois, ce quivaut aux radicaux l'appellation de « valoisiens ».
A la présidence se succèdent les « deux Edouard » (Herriot de 1919 à 1926 et de 1931 à 1936 et Daladier de 1927 à1931et de 1936 à 1940).
Le Parti Radical a des liens forts avec les loges maçonniques, la Ligue des Droits de l'Homme, la Ligue de l'Enseignement… Cependant il souffre de deux faiblesses :ses modestes ressources financières et l'absence de journal attitré (il existait une presse radicale mais ces feuilles étaient indépendantes et reflétaient des sensibilitésdifférentes).
Le Parti Radical puise son identité profonde et sa force principale en province.
Ses grandes zones d'implantation se trouvent dans le Sud-ouest, le Languedoc, leMassif Central, la Bourgogne, la Franche Comté et les départements ruraux du bassin parisien.
Le Parti Radical est donc représentatif de la France des bourgs et descampagnes.
Ceux qui acceptaient de s'engager au niveau local étaient souvent des notables, et les élites du bourg (instituteurs, médecins…).
Les comités locaux sont organisés demanière souple et sont assez ouverts.
Ils disposent d'une large autonomie.
Dans ce Parti dépourvu de discipline sévère, la personnalité des hommes compte beaucoup :* E.
Herriot : maire de Lyon de 1905 à 1957, brillant universitaire, bon vivant, offre une image à laquelle les français peuvent s'identifier* E.
Daladier : agrégé d'Histoire, député du Vaucluse, allure énergique* J.
Caillaux : spécialiste des finances, condamné pour pacifisme en 1920, amnistié en 1925* C.
Chautemps : avocat, haut dignitaire de la franc-maçonnerieTous ces hommes étaient souvent d'âge mûr, mais il existait des jeunes radicaux, appelés els « Jeunes Turcs », qui acceptaient de suivre les conseils des aînés (ex :Pierre Mendès France).
Le socialisme pendant l'entre-deux guerres
Après la scission de 1920 lors du Congrès de Tour, la SFIO, affaiblie, parvient à reconstituer ses forces et demeure, de loin, la plus importante des formationssocialistes.A partir des élections de 1924, elle obtient régulièrement à la Chambre une centaine d'élus et culmine en 1936 avec 146 sièges.
Ce rétablissement vient d'abord des erreurs de son rival communiste.
Beaucoup d'anciens adhérents de la SFIO revinrent vers leur formation d'origine, repoussés parla volonté disciplinaire de la SFIC (ex : Frossard).
Beaucoup de militants préfèrent le réformisme de la SFIO, plutôt que l'idéal révolutionnaire des communistes..
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