Thème 1 – Faire la guerre, Faire la paix : formes de conflits et modes de résolution
Publié le 01/02/2023
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« Thème 1 – Faire la guerre, Faire la paix : formes de conflits et modes de résolution Axe 2 : Le défi de la construction de la paix Introduction : Depuis l’Antiquité, les États envisagent des règles pour pacifier leurs relations. Trois périodes peuvent ainsi être distinguées. Née sous la plume de Cicéron dans la Rome antique, reprise par l’Église chrétienne à l’époque médiévale, la notion de guerre juste (concept considérant la guerre comme un mal nécessaire mais limitant l’usage de la violence à la défense d’une cause juste : légitime défense, lutte contre l’injustice, assistance aux opprimés) sert à légitimer les conflits entre États alors en construction. Pour Machiavel, dans son célèbre ouvrage Le Prince (1532), « Une guerre est juste quand elle est nécessaire ». À partir du XVIIe siècle, l’ordre juridique westphalien, fondé sur la souveraineté et l’indépendance de l’État moderne, tente de garantir l’équilibre des puissances et rejette l’idée d’un contrôle hégémonique exercé par un pouvoir temporel (Empire) ou spirituel (Église). Au XXe siècle, la Société des Nations (SDN), au sortir de la Première Guerre mondiale puis l’Organisation des Nations unies (ONU) après 1945 laissent espérer la construction d’une paix internationale grâce à la sécurité collective (principe selon lequel des États choisissent de répondre collectivement aux menaces contre la paix). Problématique : par quelles voies construit-‐on la paix dans le monde ? I-‐ Faire la paix par les traités : la paix de Westphalie (1648) A) Une guerre brutale à l’origine du nouvel ordre westphalien Conflit politique et religieux, la guerre de Trente Ans (1618-‐1648) débute à l’intérieur du Saint-‐Empire romain germanique (regroupement d’États d’Europe centrale, dirigé par un empereur issu de la dynastie des Habsbourg (962-‐ 1806) : les princes protestants de Bohême refusent la politique d’unification entreprise par les Habsbourg d’Autriche, la famille impériale catholique. Dès son origine, le conflit s’étend rapidement au reste du continent européen et implique alors les plus grandes puissances du XVIIe siècle : Danemark, France, Angleterre, Provinces-‐Unies, Suède. Pour obtenir des soutiens extérieurs, les princes révoltés internationalisent leur cause en présentant leur soulèvement contre les Habsbourg comme une lutte européenne contre le « danger catholique ». Violente et destructrice, la guerre de Trente Ans mêle des conflits locaux, nationaux et internationaux. Elle débouche sur les traités de Westphalie (1648) dont les conséquences s’analysent à plusieurs échelles temporelles. B) Les clauses politiques et religieuses des traités de Westphalie Les traités de paix (traité conclu pour mettre fin à une guerre et contenant généralement des obligations réciproques pour les parties signataires) marquent d’abord le recul des Habsbourg d’Autriche et d’Espagne dans l’Europe du XVIIe siècle. Outre les satisfactions territoriales attribuées aux adversaires de l’empereur (France et Suède), ils autorisent l’indépendance de la Suisse et des Provinces-‐Unies. Ravagé par la guerre, amputé de territoires importants, le Saint-‐Empire romain germanique demeure un espace politique émietté. L’empereur ne peut agir sans l’accord de la Diète où sont représentés les princes allemands et les villes impériales (ville autonome du Saint-‐Empire romain germanique subordonnée à l’empereur et non à un prince d’Empire). La reconnaissance d’États autonomes, confortée par le développement des consciences nationales, s’impose ainsi au détriment de l’idée d’empire. Le pouvoir impérial doit se contenter d’une monarchie mixte partageant son autorité avec les États de l’Empire. La paix en 1648 met également un terme aux guerres de religion (conflits opposant les catholiques et les protestant en Europe aux XVIe et XVIIe siècle). Dans le Saint-‐Empire, la paix marque l’échec de la restauration du catholicisme. Les Habsbourg admettent l’existence légale du protestantisme et permettent à chaque prince d’imposer sa propre religion à ses sujets en vertu du principe cujus regio, ejus religio (« Telle la religion du prince, telle celle du pays »). Après l’édit de Nantes en France (1598), le Saint-‐Empire reconnaît lui aussi une certaine forme de tolérance religieuse d’État. C) Une rupture décisive dans l’histoire des relations internationales Les traités de Westphalie marquent un tournant décisif dans l’histoire diplomatique mondiale. La réunion des principales puissances de l’époque donne naissance au premier congrès de paix européen. En dépit de la lenteur des échanges, les négociations organisées à Münster et à Osnabrück contribuent à développer l’administration et la représentation diplomatiques. Les ambassadeurs s’engagent dans des débats juridiques, inventent des procédures écrites et entretiennent une intense correspondance avec leur souverain. Le ballet diplomatique westphalien se tient hors de toute contrôle d’une puissance hégémonique. Fruite de l’affirmation de l’État moderne et de son monopole sur la violence armée, le système westphalien fait reposer le nouvel équilibre des puissances sur le principe de souveraineté (droit conféré à un État d’exercer son autorité sur un territoire et une population déterminés) des États. Il s’agit moins de construire une paix internationale que de permettre à chaque État de recourir à la guerre pour défendre ses droits et son indépendance. Héritier des traités de Westphalie, le droit international (ensemble de règles, de discours et de techniques utilisés pour régler les relations entre acteurs internationaux) se fonde, pendant trois siècles, sur le principe de coopération d’État à État pour tenter de stabiliser la scène mondiale. II-‐ Faire la paix par la sécurité collective : l’ONU de Kofi Annan (1997-‐2006) A) À l’origine de l’Organisation des Nations unies (ONU) Signée à San Francisco par 51 États le 26 juin 1945, la Charte des Nations unies assigne à l’Organisation des Nations unies (ONU) la mission de la Société des Nations (SDN) dissoute en 1946. Dans un monde encore sous le choc des crimes et des horreurs de la Seconde Guerre mondiale, il faut en effet construire un « nouvel ordre mondial » capable d’assurer, sur le long terme, la pacification des relations internationales. L’ONU dispose à cette fin de six organes principaux (l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité, le Conseil économique et social, le Conseil de tutelle, la Cour internationale de justice et le Secrétariat) et reçoit le soutien d’une trentaine d’organisations spécialisées dans le développement (FAO, UNICEF, UNESCO, etc.). Plus puissante que la SDN, la nouvelle organisation internationale doit maintenir la paix par des mesures efficaces contre toute agression. Elle cherche encore à défendre l’égalité des droits des pays et à promouvoir la coopération internationale afin de placer le monde sous la protection d’une véritable sécurité collective (principe selon lequel des États choisissent de répondre collectivement aux menaces contre la paix). Souverain à l’intérieur des ses frontières, l’État n’est censé recourir à la force qu’en cas de légitime défense ou dans le cadre d’interventions mandatées par l’ONU. B) Les grands .... »
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