socialisme (politique & socièté).
Publié le 20/05/2013
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Même si la plupart de ces socialistes excluent la participation à des gouvernements « bourgeois », ils se rallient au système parlementaire et semblent refuser désormais laviolence révolutionnaire.
Cette attitude suscite l’hostilité d’une partie des socialistes, qui ne se satisfont pas de cet attentisme proposé par le programme minimum.Certains, telle Rosa Luxemburg préconise le recours à la grève générale, comme arme révolutionnaire, d’autres, tel Lénine, organise leur parti en vue d’une prise de pouvoirpar la révolution.
2.4 Évolutions et ruptures de la révolution russe à la Seconde Guerre mondiale
Une rupture majeure intervient au cours de la Première Guerre mondiale.
La révolution russe d’octobre 1917 divise les partisans des bolcheviks de Vladimir Ilitch Oulianov,dit Lénine, et les réformistes sociaux-démocrates, dont la plupart ont soutenu leurs gouvernements nationaux durant la guerre.
Les premiers prennent le nom de« communistes ».
Les seconds demeurent, sous différents noms (Parti travailliste en Grande-Bretagne, Parti social-démocrate en Allemagne, Parti socialiste en Italie), lecourant dominant du mouvement ouvrier européen durant l’entre-deux-guerres.
En France, après la fédération, lors du congrès de Paris de 1905, des nombreusesformations socialistes dans la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), l’unité est rompue au congrès de Tours de 1920.
La majorité de la SFIO, favorable à larévolution russe, forme alors le Parti communiste français (PCF), alors qu’une minorité se maintient dans la SFIO autour de Léon Blum.
En Occident, face à l’expérience soviétique, les socialistes, a contrario des communistes, acceptent progressivement les règles fondamentales de la démocratie libérale : élections libres, droits civils, pluralisme politique, représentation.
Ils parviennent dès lors à accéder au pouvoir, bien que de façon intermittente.
C’est le cas, par exemple,en Grande-Bretagne et en Allemagne dans les années 1920.
La rivalité entre socialistes et communistes ne connaît que de brefs intermèdes, comme, au milieu desannées 1930, lorsque se constituent des « fronts populaires » destinés à lutter contre le fascisme.
En France, Léon Blum, placé à la tête d’un tel mouvement, devient ainsiprésident du Conseil en 1936.
3 LE SOCIALISME DE 1945 À NOS JOURS
3.1 Le socialisme réformiste de l’après-guerre
Après 1945, dans de nombreux pays d’Europe occidentale, les partis socialistes représentent l’alternative à la fois face aux partis conservateurs compromis avec le nazismeou le fascisme et face aux partis communistes, au pouvoir en Europe de l’Est.
Les partis socialistes, alors souvent parvenus au gouvernement, se concentrent sur lesréformes économiques et sociales au sein du capitalisme.
En France par exemple, les socialistes acceptent de participer à l’alliance au pouvoir, la Troisième Force, afin defaire aboutir ces réformes.
La protection sociale, qui, dans les termes du réformateur libéral britannique William Beveridge, protégerait tous les citoyens « du berceau à latombe », constitue l’un des grands axes de cette politique.
Il s’agit également d’assurer le plein emploi grâce à l’interventionnisme macroéconomique prôné par JohnMaynard Keynes.
Ces mesures donne naissance à ce que l’on appelle l’État-providence, tel qu’il se constitue en particulier en Grande-Bretagne sous l’impulsion destravaillistes entre 1945 et 1951.
C’est surtout après 1945 que le socialisme est associé à la gestion de l’économie par l’État et à l’extension du secteur public par les nationalisations, forme decollectivisation des moyens de production, bien que celles-ci ne soient pas, en pratique, l’apanage des socialistes.
Les sociaux-démocrates allemands, au pouvoir dans desgouvernements de coalition de 1966 à 1982, concentrent leurs efforts sur le développement économique, et expérimentent des formes de démocratie industrielle comme lacogestion.
Dans le domaine des affaires étrangères, la plupart des partis socialistes se rangent du côté de l’Ouest durant la guerre froide, même si d’importantes minorités dénoncentla politique étrangère des États-Unis et affichent leur solidarité avec le tiers-monde.
3.2 Le socialisme dans les pays du tiers-monde
Si le marxisme s’est largement répandu dans le monde au XXe siècle, le socialisme réformiste est demeuré essentiellement limité à l’Occident.
Les États-Unis n’ont jamais eu un parti socialiste d’importance en dépit de leur forte industrialisation.
En Amérique latine, le Chili est le seul pays à avoir un parti socialiste puissant.
Les idées socialistesont surtout considérablement influencé les mouvements de lutte pour l’indépendance dans le monde colonisé, notamment le Congrès national indien en Inde, le Congrèsnational africain (African National Congress, ANC) en Afrique du Sud, et les régimes postcoloniaux comme ceux de la Zambie, de la Tanzanie et du Zimbabwe.
3.3 Abandon du marxisme par les partis socialistes européens
Vers la fin des années 1950, les partis socialistes d’Europe occidentale commencent à abandonner ouvertement le marxisme, acceptent l’économie mixte, relâchent les liensqu’ils entretenaient avec les syndicats, et condamnent l’expérience des démocraties populaires européenne, cubaine ou vietnamienne.
Le nouveau but du socialisme est laredistribution de la richesse d’après les principes de la justice sociale et de l’égalité.
Ces principes sont entérinés par les sociaux-démocrates allemands à leur congrès deBad Godesberg en 1959, et popularisés en Grande-Bretagne par Anthony Crosland dans le Futur du socialisme (The Future of Socialism, 1956).
Ces convictions correspondent si étroitement au développement réel des sociétés européennes que la période de 1945 à 1973 a parfois été qualifiée d’ère du « consensus démocratiquesocial ».
Elle coïncide avec la forte croissance des Trente Glorieuses.
3.4 Gouvernements socialistes en Europe de l’Ouest
François MitterrandAu congrès d'Épinay, en 1971, François Mitterrand prend le contrôle du Parti socialiste, créé deux ans plus tôt sur les décombres de lavieille SFIO.
En dix ans, il parvient à faire de la principale formation fédérant la gauche non communiste une force d'alternancecrédible, et devient, en 1981, le premier président socialiste de la Ve République.UPI/THE BETTMANN ARCHIVE
Entre 1945 et 1975, les partis socialistes, qui connaissent un grand essor et sont regroupés depuis 1951 au sein de l'Internationale socialiste (IS), accèdent au pouvoir enEurope occidentale, soit seuls, soit au sein d'une coalition.
Mais la crise des années 1970, en remettant en cause les principaux acquis de leur gestion, notamment lesystème de protection sociale et l’État-providence, entraîne leur reflux.
Ainsi en Suède, les sociaux-démocrates, après plusieurs décennies à la tête du pays, perdent lepouvoir en 1976.
Cependant, l’échec des politiques libérales menées par les partis de droite les ramènent au gouvernement.
En France, François Mitterrand est élu présidentde la République en 1981 avec l’appui du Parti socialiste (PS), fondé en 1969, et une majorité socialiste entre à l’Assemblée nationale, provoquant la première alternance dela Ve République..
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