social-démocratie (politique & socièté).
Publié le 20/05/2013
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Inspiré par les théories de Karl Marx et Friedrich Engels, prolongées par la réflexion de Karl Kautsky, le Parti social-démocrate allemand affirme dès l’origine son identité departi de la classe ouvrière et de parti révolutionnaire.
Il est néanmoins marqué par l’influence lassallienne : les ouvriers doivent pouvoir faire entendre leurs revendicationspar le biais du suffrage universel, c’est-à-dire par une participation au jeu électoral ; l’État étant le représentant des intérêts généraux, il doit faire une place aux ouvriersdans la gestion des affaires sociales.
Eduard BernsteinAprès avoir été l'un des dirigeants, aux côtés de Karl Kautsky, du Parti ouvrier social-démocrate allemand, créé par WilhelmLiebknecht et August Bebel en 1869, Eduard Bernstein réfléchit à comment adapter la doctrine révolutionnaire aux réalités del'Allemagne à son époque.
Cela le conduit à remettre en cause l'analyse marxiste du capitalisme.
Son courant de pensée est baptisé« révisionnisme » par ses détracteurs (en raison de sa révision des thèses de Marx).
Combattues par l'aile gauche du parti, ses idéess'imposent toutefois peu à peu au sein du Parti social-démocrate (SPD).Culver Pictures
Si en 1891, au congrès d’Erfurt, les marxistes triomphent des lassalliens, prêts à un compromis avec Bismarck contre la bourgeoisie, le programme adopté à Erfurt donne lamesure du compromis social-démocrate.
La critique de la société capitaliste, destinée à être renversée par la révolution prolétarienne, va de pair avec un réformismethéorisé par Eduard Bernstein.
Les débats idéologiques demeurent intenses jusqu’à la Première Guerre mondiale, qui scelle l’abandon de l’internationalisme.
Si lesrévisionnistes, emmenés par Bernstein, sont encore mis en minorité au congrès de 1904, leurs conceptions l’emportent dans la pratique des élus du SPD et des syndicats.La stabilité du capitalisme éloignant la perspective d’une révolution, le parti, dit Bernstein, doit d’abord lutter pour l’adoption de réformes sociales et politiques en faveur dela classe ouvrière.
La lutte syndicale doit conjuguer les actions revendicatives, comme la grève, à la négociation.
De fait, dès la fin du XIXe siècle, le modèle allemand de cogestion est en place.
L’écrasement de la révolution spartakiste par le gouvernement social-démocrate, en 1919, manifeste tragiquement la rupture entre sociaux-démocrates et marxistes orthodoxes emmenés par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht.
Le réformisme a définitivement triomphé au sein du SPD allemand.
Les débats de la fin du XIXe et du début du XXe siècle trouveront leur aboutissement au congrès de Bad-Godesberg, en 1959.
Le SPD allemand, en quête des voix des classes moyennes, devient le « parti du peuple » et non plus seulement celui de la classe ouvrière.
Il accepte la libre concurrence, la libre entreprise et la légitimité de la propriétéprivée.
La référence idéologique n’est plus le marxisme, mais l’éthique chrétienne et l’humanisme.
Imités par les sociaux-démocrates autrichiens et suisses, les sociaux-démocrates allemands apparaissent alors bien éloignés des socialistes français ou italiens, qui défendent encore un idéal collectiviste.
5 LA SOCIAL-DÉMOCRATIE SCANDINAVE
Dès leur naissance, les partis sociaux-démocrates scandinaves et suédois imposent une pratique réformiste, partagée par de puissants mouvements syndicaux etcoopératifs.
Ayant pour objectif l’élargissement de la démocratie politique au champ social, ils seront à l’origine du modèle de l’État-providence et intégreront les premiers àleur réflexion économique les théories de Keynes, reprises par les sociaux-démocrates des pays germaniques, et bien plus tard par les partis de tradition démocrate-socialiste, qui feront leur aggiornamento dans les années 1980.
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