radicalisme (politique & socièté).
Publié le 20/05/2013
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Émile CombesCorbis
Le succès électoral de 1898 permet la création du Parti radical et radical-socialiste en 1901.
La structure du parti, le premier en France, qui s’organise autour de comitéslocaux composés de notables, est toutefois assez lâche.
Radical par son opposition à l’Église et au cléricalisme, le parti reste socialiste par sa volonté de défendre lespersonnes modestes et par sa lutte contre les monopoles capitalistes.
Le parti propose ainsi le rachat des chemins de fer, la nationalisation des sources d’énergie,l’instauration de l’impôt sur le revenu et une série de lois protégeant les ouvriers.
Cependant, le radicalisme, farouchement attaché à la propriété individuelle, affirme sonhostilité au collectivisme et marque sa différence par rapport aux divers courants socialistes alors en plein essor.
Remportant les élections de 1902 (230 députés), lesradicaux conduits par Émile Combes réalisent enfin leur grand projet en matière de laïcité, la séparation de l’Église et de l’État (1905).
De 1902 à 1914, très présents à laChambre, les radicaux, habituellement à la tête des ministères de l’Intérieur et de l’Instruction publique, occupent une place centrale dans toutes les combinaisonsministérielles.
Le radicalisme, confronté à l’exercice du pouvoir, hésite cependant encore entre la droite et la gauche qu’incarnent respectivement Clemenceau et JosephCaillaux.
Dans l’entre-deux-guerres, le parti radical, bien qu’ayant réalisé l’essentiel de son programme politique, reste puissant par le charisme de ses chefs politiques (ÉdouardHerriot, Édouard Daladier), par l’audience de sa presse, notamment la Dépêche de Toulouse, et par son implantation régionale.
Le Parti radical, occupant une position charnière, figure dans de très nombreuses coalitions gouvernementales.
Représentant les « Français moyens » (l’expression est d’Herriot), les radicaux restent attachés auxgrands principes de la République, à la paix, à la Société des Nations (SDN) et mettent l’accent sur la nécessaire démocratisation de l’enseignement secondaire.
Ils perdentcependant une partie de leur électorat traditionnel, notamment les fonctionnaires, désormais attirés par le socialisme.
Ainsi, en dépit de leur sensibilité de gauche, sont-ilsrejetés vers le centre droit.
Ce paradoxe explique en fait leur comportement politique notamment en 1924 et en 1936.
Vainqueurs aux élections de 1924, ils forment, sousla conduite d’Herriot, le Cartel des gauches, puis se rallient deux ans plus tard à la droite modérée dirigée par Raymond Poincaré.
En 1936, ils soutiennent et participent augouvernement socialiste du Front populaire mais, effrayés par l’audace de ses réformes, provoquent la chute de Léon Blum en 1937.
Trois tendances dominent alors le Partiradical, un courant modéré animé par Herriot, un courant plus ancré à gauche représenté par Daladier et un courant moderniste, surnommé « les jeunes-turcs », incarnépar Pierre Mendès France ou Jean Zay, prônant l’interventionnisme de l’État dans la vie économique et l’alliance avec les socialistes.
Au lendemain de la défaite de 1940,seuls 13 députés radicaux sur 111 votent contre l’octroi des pleins pouvoirs au maréchal Pétain, position qui n’empêche pas les principaux dirigeants radicaux de s’opposerpar la suite au régime de Vichy.
En 1945, le discrédit frappant les institutions de la III e République rejaillit naturellement sur le Parti radical, qui connaît une grave défaite électorale.
En s’opposant au tripartisme (alliance du parti socialiste, du parti communiste et des démocrates chrétiens) et en tirant profit de la guerre froide, le Parti radical revient au pouvoir à la têted’une nouvelle coalition de socialistes, de modérés et de démocrates chrétiens, qu’on appelle la Troisième Force, au prix de l’abandon de certaines valeurs de gauchecomme la laïcité.
Désormais, incapable de surmonter l’ambiguïté de sa position entre la droite et la gauche, entre l’immobilisme d’un Henri Queuille, grande figure duradicalisme parlementaire, et le jacobinisme modernisateur d’un Mendès France, le Parti radical, en proie à de nombreuses dissensions et exclusions, devenu proche de ladroite modérée et du Mouvement républicain populaire (MRP) est voué à jouer les forces d’appoint.
4.3 Des divisions à l’éclatement
La V e République, en provoquant une bipolarisation des forces politiques, marginalise davantage le Parti radical et fait éclater ses divisions au grand jour.
Ainsi, une partie des radicaux soutient la candidature à l’élection présidentielle de François Mitterrand en 1965, l’autre celle de Jean Lecanuet.
Après l’échec de la gauche aux élections de 1968, Jean-Jacques Servan-Schreiber accède en 1969 au poste de secrétaire général et entraîne le Parti radical, en perted’identité, d’abord vers le centre en 1971, puis à partir de 1978, au sein de l’Union pour la démocratie française (UDF) giscardienne.
En 1972, une fraction des radicaux fait sécession, fonde le Mouvement des radicaux de gauche (MRG), sous la direction de Robert Fabre, et se rallie au Programme communde gouvernement, réunissant le Parti communiste et le Parti socialiste.
Soutenant les deux candidatures de François Mitterrand (1974 et 1981), le MRG tire profit de sonalliance avec les socialistes et obtient plusieurs ministères de 1981 à 1993.
Malgré un succès sans lendemain aux élections européennes de 1994, dû à la présence à la têtede la liste de l’ancien ministre Bernard Tapie, l’audience électorale des radicaux de gauche, devenu Radical en 1994, puis Parti radical socialiste (PRS) en 1996, et enfin Partiradical de gauche (PRG), demeure modeste.
Cependant, force d’appoint des socialistes, le Parti radical de gauche est membre de la coalition de la gauche plurielle quiremporte les élections législatives anticipées de juin 1997, ce qui lui vaut de participer au gouvernement de Lionel Jospin.
Sa candidate, Christiane Taubira, recueille2,32 p.
100 des voix lors de l’élection présidentielle de 2002.
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