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QUELLE LEGITIMITE DE LA DISCRIMINATION POSITIVE?

Publié le 19/08/2012

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Mais c'est en 2007 que la discrimination est véritablement remise en question en raison de ses nombreux effets pervers. En effet, le 28 juin 2007, la Cour Suprême stipule que « La recherche par les écoles d'un objectif estimable ne veut pas dire qu'elles sont libres d'effectuer une discrimination sur la base de la race pour l'atteindre «. On assiste donc aux Etats-Unis à une véritable refonte du modèle de discrimination positive. Désormais, le critère ethnique n'apparaît que comme un élément pouvant être apprécié lors de l'examen des dossiers d'entrée dans les universités américaines mais non plus comme un critère permettant de discriminer un type de personne.  Désormais, d'autres alternatives viennent substituer l' « affirmative action «; en Floride par exemple des lycées ont augmenté leur nombre de place disponibles et les meilleurs élèves sont maintenant admis automatiquement sans que cela se fasse au détriment des Blancs. Cela dépend alors de la motivation des élèves choisi parmi le groupe favorisé. (L'expérience de la discrimination positive aux Etats-Unis, de Mathilde Gérard)

« Les sociétés contemporaines sont de plus en plus multiculturelles, il est alors devenu nécessaire de reconnaître des droits spécifiques à leur groupe pour leur permettrede conserver leur identité au sein de la société, face à la culture majoritaire.

L' idéal dans une société multiculturelle serait d'appliquer la discrimination positive augroupe favorisé sans le faire savoir au reste de la société.La prise en compte des critères discriminatoires n'est pas supprimée, cependant, elle doit être suivie de la méritocratie.La société multiculturelle a pour but le fait que les minorités ethniques se sentent appartenir à la société, notamment grâce à l'enseignement qui comporteraitl'apprentissage de matières telles que les études féminines ou ethniques, etc...

afin de mieux connaître leur identité.Aujourd'hui, il existe des politiques multiculturelles car les politiques d'intégration ont échoué; or, il est vrai que le premier objectif de la discrimination positivevisait à l'intégration de l'individu.

Ces politiques multiculturelles espèrent avant tout que les minorités ethniques soient mieux représentées et davantage reconnues.Le fait de faire accepter à l'ensemble de la société la diversité culturelle aboutirait à un « vivre ensemble » plus avantageux pour tous.La différence entre les citoyens serait alors un avantage pour la culture nationale, un enrichissement personnel pour chaque individu. Cette politique à but positif n'est en réalité pas seulement un facteur de diminution des inégalités, mais fait ressortir des disparités dans la société. Une politique positive aux effets discriminatoires A.

Une redéfinition du modèle républicain Cette politique peut être perçue comme allant à l'encontre de la République, elle peut en effet être qualifiée d' anti-républicaine.Cette qualification est due au fait qu'elle ne respecterait pas le principe de l'égalité, mais qu'elle agirait finalement en contradiction avec celui-ci.

Elle lutte pour uneégalité des chances, mais finalement le fait d'élever la chance de certains individus diminuerait celle des autres.Le terme de discrimination positive émet un paradoxe dans la mesure où elle est positive pour les bénéficiaires mais par conséquent, elle lèse les autres.

Elle rendimparfaite la concurrence des individus sur le marché.

La compétence ne serait alors pas suffisamment considérée comme un critère déterminatif, finalement dépassépar le critère discriminatoire.

L'individu qui était initialement défavorisé serait alors devenu privilégié, ce qui rentre en opposition avec son but initial: rétablirl'égalité.La discrimination positive serait alors facteur de favoritisme.

Il existe deux cas qui prouvent que celle-ci peut s'exercer en faveur de ceux qui ne la mériteraient pas:son application deviendrait alors illégitime.L'exemple de la « victime innocente » : un individu est avantagé au détriment d'un autre; « l'incompétent » qui se voit attribué une place incompatible avec saqualification, qui est insuffisamment qualifié pour atteindre la place apportée par la discrimination positive.

C'est le juge qui décidera si la place de l'individu estlégitime ou s'il s'agit de pur favoritisme.

Cette application juridique n'est pas universelle, elle varie d'un pays à l'autre.Cette mesure politique de discrimination positive conduit à une émergences des élites, elle n'est donc pas vraiment une politique de rattrapage mais plutôt unepolitique de promotion sociale.

Le but de former des élites est de créer une référence « positive » aux autres individus du groupe.

Cela creuse alors l'écart entre lesbénéficiaires et les non-bénéficiaires.

L'égalité est alors remise en cause au profit du principe de l'équité. B.

Stigmatisation de la société et facteur de communautarisme Mettre en place la discrimination positive rend davantage les gens conscients de leur différence vis à vis de la société.

Ils savent alors qu'ils bénéficient d'un traitementde faveur et cela créera alors l'effet inverse: au lieu qu'ils pensent appartenir à la société, ils en sont davantage exclus car ils ressentent leur diversité.On peut penser le concept de discrimination positive plus comme une politique de charité, d'assistance, les membres du groupe favorisé se sentiront assistés par l' Etatet cela réduira leur capacité d'autonomie dans la société.L'objectif initial était de supprimer les différences, d'aboutir à une société « aveugle » non marquée par le sentiment d'en être exclu, or le fait de revendiquer despolitiques de rattrapage ne fait que renforcer ce sentiment.

Leur identité est seulement réduite à des critères discriminatoires comme le sexe, la race, etc, ils ne sontplus représentés objectivement et la perception de leur identité personnelle se voit alors diminuée.

Leurs traits distinctifs seront plus apparents dans la société et celane mènera pas à une uniformisation de celle-ci.Un des moyens de la rendre uniforme serait de changer les mentalités afin de parvenir à effaçer les préjugés et les stéréotypes à l'égard des populations minoritaires.Dans son livre « Stigmate », de 1963, Erwing Goffman souligne la distinction qui existe entre les individus « discrédités » et ceux « déscriditables ».

Comme lemontre Goffman, se créent ainsi « des symboles de stigmates...dont l'effet spécifique est d'attirer l'attention sur une faille honteuse dans l'identité...

».

Les stigmatesremettent ainsi en cause la cohésion des sociétés; de plus, ces étiquettes données à chaque individu deviennent non plus personnelles mais communautaires.

Lapersonne ne s'affirme alors qu'en individu appartenant à une communauté.

Cela peut conduire à des crises identitaires car on doit sans cesse s'en remettre à lacommunauté.En effet, une stigmatisation trop « transparente » des groupes ethniques peut conduire au communautarisme.

Le communautarisme est une forme d' ethnocentrismequi rend la communauté plus importante que l'individu lui-même.

Ainsi la discrimination positive est responsable de nourrir les communitarismes.

C'est ce quemontre Joseph Macé-Scaron dans son livre La Tentation communautaire.

L'auteur va même jusqu'à qualifier la discrimination positive de piège communautaire dansla mesure ou celle-ci consiste à passer du « droit à la différence à des droits différents » selon les communautés. Limites de la discrimination positive: l'exemple des Etats-Unis Le communautarisme décrit précédemment est la principale raison de la remise en cause de la discrimination positive.

L'analyse de la situation aux Etats-Unis montreque les limites de la discrimination positive sont au coeur des débats actuels.De nombreux exemples soulignent les limites de cette politique sociale de rattrapage.

Dès 1978, l'arrêt Blake de la Cour Suprême met fin aux quotas de la faculté demédecine de l'Université de Californie.

A partir des années 1990, un référendum d'initiative populaire a lieu pour mettre fin à la discrimination positive dans denombreux Etats.

Ainsi, l'affirmative action a été interdite dans les universités publiques de Californie (1996), de Floride (2000), de l'Etat de Washington, duMichigan (2006) et du Nebraska.

En novembre 2006, plus de la moitié des électeurs du Michigan ont voté pour la suppression de l'arrêt Grutter versus Bollinger dela Cour Suprême qui avantageait les candidats noirs et hispaniques en raison de leur diversité raciale.

Mais c'est en 2007 que la discrimination est véritablementremise en question en raison de ses nombreux effets pervers.

En effet, le 28 juin 2007, la Cour Suprême stipule que « La recherche par les écoles d'un objectifestimable ne veut pas dire qu'elles sont libres d'effectuer une discrimination sur la base de la race pour l'atteindre ».

On assiste donc aux Etats-Unis à une véritablerefonte du modèle de discrimination positive.

Désormais, le critère ethnique n'apparaît que comme un élément pouvant être apprécié lors de l'examen des dossiersd'entrée dans les universités américaines mais non plus comme un critère permettant de discriminer un type de personne.Désormais, d'autres alternatives viennent substituer l' « affirmative action »; en Floride par exemple des lycées ont augmenté leur nombre de place disponibles et lesmeilleurs élèves sont maintenant admis automatiquement sans que cela se fasse au détriment des Blancs.

Cela dépend alors de la motivation des élèves choisi parmile groupe favorisé.

(L'expérience de la discrimination positive aux Etats-Unis, de Mathilde Gérard) CONCLUSION. »

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