PROCHE-ORIENT: de la guerre... à la paix. LA GUERRE AU LIBAN. RÉVOLUTION EN IRAN.

RÉVOLUTION EN IRAN. À la tête de l'Iran depuis 1941, le chah Mohammed Réza Pahlévi a fondé son pouvoir sur le contrôle direct d'un appareil administratif et répressif puissant, faisant du régime iranien une dictature sous couvert de monarchie absolue. Grâce aux importants revenus pétroliers, le chah, qui souhaite faire de l'Iran en vingt-cinq ans la cinquième puissance mondiale, impose l'accélération du processus de modernisation économique et militaire et de développement industriel, par un rythme élevé de réformes et l'acquisition d'équipement technologique moderne. Mais sa politique d'occidentalisation se heurte aux structures sociales et

culturelles traditionnelles et accentue les inégalités économiques. En 1978, toutes les oppositions au régime du chah, accusé d'être l'agent d'une puissance étrangère, se regroupent derrière les religieux qui disposent d'une large audience au sein de la population. Menée par l'ayatollah Khomeiny en exil, la révolution islamique est engagée. Malgré la répression, les émeutes se multiplient pendant un an et aboutissent au renversement de la monarchie au début de 1979.

LA GUERRE AU LIBAN. L'attentat perpétré par des phalangistes contre un car de réfugiés palestiniens à Aïn-Rem-maneh, en avril 1975, marque le déclenchement de la guerre civile au Liban. Depuis lors, les affrontements entre milices chrétiennes d'une part et organisations palestiniennes ou libanaises musulmanes d'autre part se généralisent et précipitent le pays vers la ruine. Paralysie économique et décomposition de l'Etat aggravent cette situation. Conflit intérieur politique, économique, social et confessionnel, la guerre civile libanaise concentre aussi les enjeux internationaux dans la région. L'intervention de la Syrie en 1976, afin de trouver une issue au

conflit, révèle le rôle que Damas souhaite jouer dans la région et ses visées sur le Liban. Au sein du monde arabe, les Etats conservateurs s'opposent aux États progressistes par milices libanaises interposées. De plus, en février 1978, Israël, qui souhaite protéger sa frontière sud des infiltrations palestiniennes, envahit le territoire libanais jusqu'au fleuve Litani. La présence de la Force arabe de dissuasion, sous commandement syrien, et des Casques bleus n'empêchent pas la reprise des combats.

LA MONTÉE DE L'ISLAM. Les musulmans, dont le nombre est estimé à plus de 80 millions de personnes dans le monde, se répartissent principalement en deux tendances: d'un côté les sunnites, majoritaires; de l'autre, les chiites, dominants en Iran. L'échec du panarabisme de Nasser a favorisé l'émergence au sein du monde musulman d'un nouveau facteur de cohésion: l'islamisme, qui permet de créer une solidarité sans toutefois parvenir à l'unité. Le réveil de l'islam dans les années soixante-dix se manifeste notamment par le retour à la tradition,