Peut-on encore parler d'une crise de l'État-providence ?
Publié le 18/08/2012
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Oisiveté (logique d'assistanat). Abus malveillants et/ou inutiles (ex: consulter un médecin pour un rhume). Multiplication des politiques d'aide et assistance: sur-expansion de l'État-providence. Dette contractée naguère au profit des pères est remboursée par les fils, au détriment de leur protection sociale. => - Augmentation des prélèvements obligatoires et des résistances accrues à ceux-ci. - Développement aussi d'une logique « si je paie, autant que j'en profite «. => Cercle vicieux. => Mouvements individuels et collectifs de protestation. Ex: 1978 aux États-Unis: révolte des contribuables suite à l’adoption la proposition Jarvis en Californie. Les gens acceptent que les prestations sociales soient diminuées contre une baisse des impôts. II. L'Etat-providence à l'épreuve des défis contemporains A. Un État-providence toujours d'actualité 1. Une relative stabilité des politiques et du financement L’impact des politiques menées depuis 30 ans reste malgré tout limité dans la mesure où les États ne sont pas radicalement revenus sur les prestations et services fondamentaux, comme la protection de la santé, l’assistance à la vieillesse, aux chômeurs, aux autres plus démunis etc.
«
B.
L'État-providence blâmé pour son inefficacité
1.
Critique et alternative libéralesDepuis l'essoufflement des « Trente Glorieuses », nous assistons à l'affirmation d'idéologies néolibérales et monétaristes, articulées autour de l'apologie du marché,qui garantirait la prospérité et l'allocation optimale de ressources.Face à l'efficacité limitée des mesures prises pour enrayer les effets de la stagflation, l'intervention de l'État perd en fiabilité aux yeux des citoyens.L'idée « Trop d'impôt tue l'impôt » fait un grand retour.Critique d'une logique d'assistanat qui, loin de sortir les individus du besoin et de la pauvreté, les y installe durablement => « Trappes à inactivité ».
Par exemple: enFrance, travailler au smic peut être moins avantageux que de se faire assister par l'État (RMI + allocations familiales+ etc.).L'État désarticulerait les logiques vertueuses du marché, notamment en faussant les prix et les salaires.In fine, double conséquence perverse: l'interventionnisme est inefficace et rend la prospérité par le marché inopérante.Le néolibéralisme et la résistance à l'interventionnisme trouvent leur origine aux États-Unis et en Grande-Bretagne, qui incarnent désormais le modèle dunéolibéralisme contemporain, dont l'argument majeur est la supériorité statistique de leur PIB.Margaret Thatcher (premier ministre de la Grande-Bretagne à partir de 1979) et Ronald Reagan (président à partir de 1980) seront les premiers à mettre en place desensembles de mesures correctives qui limiteront l'engagement de l'État dans la gestion économique et sociale au profit de l'autorégulation par le marché et lesinitiatives individuelles.
Leurs politiques ont été principalement axées sur une plus grande flexibilité de l'emploi, une restriction des conditions d'accès auxprestations, ainsi qu'une déréglementation général des mécanismes encadrant l'économie.Ce mouvement va gagner, dans différentes ampleurs, l'ensemble des pays occidentaux.La majorité des pays naguère d'allégeance socialiste a adopté des séries de réformes privilégiant la protection du marché sur la protection sociale.=>Tendance mondiale qui demeure en général d'actualitéPierre Rosanvallon (La Crise de l'État-providence, 1981), pointe une triple crise de l'État-providence: crise de l'efficacité (résultats limités et coûteux, voire contre-productivité), de la légitimité (« au nom de quoi dépense t-on mon argent ainsi? ») et du financement, aspect auquel se rapporte les deux premiers, qui est de ce faitdéterminant.
2.
Une crise de financementLes systèmes de sécurité sociale au sens large connaissent des coûts grandissants et des difficultés toujours plus nombreuses à se financer.
Excédentaire encore entre1999 et 2001, le solde de la sécurité sociale française s'est continuellement dégradé depuis, avec une aggravation brutale entre 2008 et 2009 (de -10% à -20%).Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour envisager les difficultés que rencontre le financement de l'État-providence:Augmentation du chômage, notamment du chômage de longue durée.Vieillissement de la population => plus de retraites et de coûts de santé.
(Par ailleurs, beaucoup de retraités touchant leurs pensions en France la dépense dans unpays étrangers où ils habitent, tout en venant se soigner en métropole = double effet négatif sur l'économie, la pension ne réintègre pas le circuit.)Évasion fiscale (effet d'annonce du sommet du G20 de Londres, qui n'épingla aucun des principaux paradis fiscaux, lesquels continuent de fonctionner de plus belle).Concurrence internationale, quant à l'implantation et, de suite, la taxation des entreprises, avec le cercle vicieux de la détaxation: A attire des entreprises installéeschez B par des incitations fiscales = C imite en passant un cran au dessus + B est contraint à imiter = in fine, les entreprises y gagnent et tous les États sont perdants.Oisiveté (logique d'assistanat).Abus malveillants et/ou inutiles (ex: consulter un médecin pour un rhume).Multiplication des politiques d'aide et assistance: sur-expansion de l'État-providence.Dette contractée naguère au profit des pères est remboursée par les fils, au détriment de leur protection sociale.=> - Augmentation des prélèvements obligatoires et des résistances accrues à ceux-ci.- Développement aussi d'une logique « si je paie, autant que j'en profite ».=> Cercle vicieux.=> Mouvements individuels et collectifs de protestation.
Ex: 1978 aux États-Unis: révolte des contribuables suite à l'adoption la proposition Jarvis en Californie.
Lesgens acceptent que les prestations sociales soient diminuées contre une baisse des impôts.
II.L'Etat-providence à l'épreuve des défis contemporains
A.
Un État-providence toujours d'actualité
1.
Une relative stabilité des politiques et du financementL'impact des politiques menées depuis 30 ans reste malgré tout limité dans la mesure où les États ne sont pas radicalement revenus sur les prestations et servicesfondamentaux, comme la protection de la santé, l'assistance à la vieillesse, aux chômeurs, aux autres plus démunis etc.=> Consensus social sur la nécessité d'un type d'État-providence.Stabilisation des modèles d'État-providence autour de quatre variantes, selon l'équilibre effectué entre solidarité collective et égoïsme individuel:Franco-allemandAnglo-saxonLatinScandinaveLe poids des dépenses publiques reste important (en France environ 50% du PIB); le niveau des prélèvements obligatoires à augmenté jusqu'au début des années2000 (de 35% en 1975 à 45% en 2005), pour se stabiliser aujourd'hui à ce niveau.Il convient de noter que certains États du Tiers-Monde cherchent à consolider ou élargir leur système de sécurité et protection sociale (ex: nouveau régime de retraiteau Ghana, assurant un revenu permettant la subsistance).
Beaucoup d'intellectuels africains soutiennent que des politiques moins libérales et plus sociales sont lemeilleur moyen d'assurer un développement solide.En Occident, une large frange de la population soutient toujours l'État-providence actuel, voire appelle à son expansion, quitte à augmenter les impôts.Mais: Tendance dominante dans la recherche de nouvelles sources de financement pour maintenir un niveau élevé de prestation sociale: recours au privé (ex:universités), mais aussi aux particuliers (ex: santé), par une participation aux dépenses passant par d'autres voies que l'augmentation des prélèvements.
2.
Une providence pour les personnes morales de droit privé et l'économieFace à la crise économique engagée en 2007, on parla d'un « retour de l'État », dans la mesure où, comme lors de la Grande Dépression, les regards de tous ceux quiont été abusés par les mécanismes du marchés et l'ordre des choses ont retourné leurs yeux vers leurs États respectifs; en parallèle, des économistes qui avaient déjàenterré l'État, se sont mis à exposer son rôle déterminant et les politiques qu'il doit mener.Comme nous l'avons dit, l'État-providence amortit les impacts de la crise sur la population grâce à ses dispositifs permanents.Les États occidentaux n'ont pas eu de politiques similaires à celles du New Deal, notamment pour la raison qu'ils disposaient déjà d'un système de protection socialedéveloppé.Les États se sont trouvés en demeure d'assurer le rôle de providence de pans entiers de leurs économies, jusqu'à endosser la responsabilité de dernier ressort d'erreurs.
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