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nationalisme (politique & socièté).

Publié le 20/05/2013

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nationalisme (politique & socièté). 1 PRÉSENTATION nationalisme, doctrine affirmant la prééminence de la nation sur le corps social qui la compose et pouvant viser à l'expansion de son aire d'influence au détriment d'autres collectivités nationales. Dans sa première acception, le terme, apparu à la fin du XVIIIe siècle, est utilisé essentiellement pour désigner les théories des jacobins les plus extrémistes durant la Révolution française. Plus généralement, on emploie le terme de nationalisme pour évoquer les aspirations à l'indépendance d'un peuple sous domination. On peut également le trouver associé aux idéaux d'un groupe pour lequel les valeurs et les intérêts nationaux fondent l'action politique. 2 LES SOURCES DU NATIONALISME Le nationalisme repose sur l'existence d'un sentiment de communauté liant des individus autour d'une histoire, d'une langue, d'une religion communes. En Europe occidentale, le sentiment national se développe à partir de la fin du Moyen Âge avec l'émergence d'États centralisés qui s'appliquent à mener une politique d'unification territoriale, linguistique et économique, en rupture avec le modèle d'empire chrétien universel, représenté par l'empire de Charlemagne, et avec le morcellement et les disparités liés au système féodal. Les liens traditionnels avec la seigneurie et la communauté religieuse se défont alors progressivement, laissant au souverain la fonction d'incarnation personnelle de la nation, dans le cadre de monarchies caractérisées par l'absolutisme. La Restauration anglaise de 1689, la Révolution américaine de 1776, amorcent une nouvelle tendance dans la manière de représenter la nation, mais c'est surtout la Révolution française de 1789, qui, par les bouleversements qu'elle entraîne dans la vie politique du pays et par son retentissement et sa diffusion, permet à la souveraineté nationale de s'exprimer dans un cadre radicalement différent, dans la mesure où c'est désormais l'État qui incarne la nation. Avec l'instauration du droit de vote et d'institutions telle que l'Assemblée nationale, rassemblant les élus de la nation, les citoyens d'un État se reconnaissent dans un pouvoir souverain qui émane d'eux et les représente. La loyauté envers la patrie remplace celle qui était due au roi. La prépondérance de l'État-nation n'est d'ailleurs pas contradictoire avec le mai...

« 4 LES NATIONALISMES : POINTS COMMUNS ET DIFFÉRENCES Les exemples évoqués précédemment suggèrent l’existence de différences entre les nationalismes et leur expansion.

Cependant, quelle que soit leur forme, le sentiment etla doctrine nationalistes reposent sur un certain nombre de points communs.

Ainsi, la notion de souveraineté caractérise toujours le nationalisme, qu’il s’exprime dans lecadre d’aspiration à l’indépendance et à la constitution d’un État-nation ou bien dans le cadre d’un État-nation déjà existant, et donc soucieux de maintenir sa souveraineté,à l’intérieur comme à l’extérieur.

La notion d’unité est également toujours présente : tous les nationalismes s’attachent à défendre et à renforcer la cohésion nationale audétriment des particularismes de toutes sortes qui peuvent représenter un danger de désintégration.

Autre facteur d’importance, la prise de conscience de valeurs léguéespar un passé commun, entretenues par l’exaltation de héros de la nation, voire la construction d’une mythologie nationale, et par la commémoration de dates ayant unevaleur symbolique (indépendance, par exemple).

Enfin, le sentiment nationaliste n’échappe pas à la tentation de se prendre pour un modèle destiné à être exporté.

Lafrontière entre l’exaltation des valeurs nationales considérées comme étant universelles et la tentation d’expansion physique apparaît alors ténue.

Il existe donc bien unfond idéologique commun aux nationalismes, mais également de profondes différences. Liée à la situation historique, une première distinction s’impose entre peuple dominant et peuple dominé.

Le nationalisme qui se manifeste dans le cadre d’un État-nationexistant n’est pas de même nature que celui qui vise à la création de cet État.

De même, le contexte économique et social dans lequel s’exprime le nationalisme a sonimportance, selon qu’il incite à l’expansion d’un modèle ou à une politique autarcique.

Enfin, le nationalisme peut se référer à différents types d’inspiration doctrinale.

Si onle trouve parfois fortement lié à l’éthique des droits de l’homme et à la philosophie des Lumières dans la droite ligne de la Révolution française, le nationalisme peutégalement être associé à des doctrines et à des systèmes politiques attachés à des notions d’ordre et de hiérarchie. 5 LE NATIONALISME EN FRANCE En France, le nationalisme connaît un changement radical autour des années 1870.

Jusqu’alors, né de la Révolution française, le nationalisme trouve pour principauxdéfenseurs des libéraux qui rêvent de substituer à la Sainte-Alliance des rois issue du congrès de Vienne en 1815, une République universelle des peuples. À ce nationalisme de gauche, qui mêle le principe des nationalités à celui de la liberté, succède, avec la défaite française face à l’Allemagne en 1871, un nationalisme dedroite.

Ce dernier se caractérise par la croyance en un déclin, voire une dégénérescence, de la nation française et entend favoriser un repli sur les valeurs traditionnelles,authentiquement françaises et rejetant toutes les influences étrangères.

D’universaliste, le nationalisme français devient xénophobe, et même antisémite, comme entémoigne l’affaire Dreyfus.

Ayant pour dirigeants des hommes tels que Charles Maurras, Maurice Barrès ou Paul Déroulède, il rejette la République et, dans la lignée duboulangisme, il s’affiche antiparlementaire, ou pour certains, comme l’Action française, monarchiste.

Jouant un rôle très important dans la vie politique durant la premièremoitié du XXe siècle, ce courant de pensée sombre durant la Seconde Guerre mondiale, où la plupart de ses membres se rallient au régime de Vichy, voire pour les plus extrémistes, s’engagent dans la collaboration avec l’occupant nazi. L’arrivée du général de Gaulle au pouvoir marque le renouveau du nationalisme français qui, pour une part, renoue avec la tradition bonapartiste.

Acceptant les institutionsrépublicaines et n’étant pas xénophobe, à la différence du nationalisme de l’entre-deux-guerres, le gaullisme entend préserver l’indépendance nationale et le rôle de laFrance dans le monde.

Il se manifeste par quelques gestes spectaculaires, comme le retrait de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) en 1966 ou la mise enplace d’une force de dissuasion atomique, mais également par le rapprochement avec l’Allemagne et l’adhésion à une Europe des nations. Les années 1980 ont vu réapparaître un nationalisme d’extrême droite avec l’émergence du Front national (FN), sur fond d’immigration et d’intégration européenne. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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