L'Italie de Benito Mussolini sert de modèle pour l'extrême droite dans l'Europe d'après-guerre

L'Italie de Benito Mussolini sert de modèle pour l'extrême droite dans l'Europe d'après-guerre

Un nouveau type de régime est en train de naître avec l'arrivée au pouvoir de Mussolini, appelé au gouvernement par le roi Victor Emmanuel III en 1922 : il s'agit du fascisme. Les idéologues d'extrême-droite de tous les pays d'Europe prennent exemple sur la dictature italienne. Son régime n'atteint cependant jamais le caractère totalitaire du nazisme allemand d'Adolf Hitler. En effet. le délire racial est absent du fascisme de Mussolini.

La marche sur Rome propulse Mussolini au pouvoir en octobre 1922, date à laquelle il devient président du Conseil. Toutefois, trois années s'écouleront avant qu'il n'impose le fascisme en Italie. Son Parti National Fasciste (PNF) est encore minoritaire avec seulement quatre ministres au sein du gouvernement de coalition. Les ministres non-fascistes (libéraux, catholiques, conservateurs) présument que le fascisme se modérera et se normalisera dans le cadre gouvernemental.

Construction de la dictature. Mussolini ne tarde pas à détromper ses collègues : les quarante députés fascistes au parlement obtiennent la majorité par une réforme du mode de scrutin, la loi des pleins pouvoirs, qui assure au parti lors des élections d'avril 1924 deux tiers des sièges. Pourtant, peu après son triomphe,

Le roi italien Victor Emmanuel Ill (au milieu) en compagnie du chef fasciste et dictateur Benito Mussolini (3\" en partant de la droite) au musée national de Rome

le gouvernement fasciste plonge dans une crise profonde, tandis qu'il dévoile son véritable visage : la terreur et la violence. Des partisans assassinent en 1924 le socialiste modéré Giacomo Matteotti, un des critiques les plus sévères du gouvernement. La responsabilité morale de Mussolini pour cet acte étant difficilement contestable, une tempête d'indignation s'élève : les socialistes et les libéraux quittent le parlement en signe de protestation.-Cependant, le roi Victor Emmanuel Ill continue à faire confiance à Mussolini, tout comme les conservateurs, en partie par crainte d'une nouvelle montée des partis de gauche, en partie dans l'espoir de pouvoir tirer profit de la position affaiblie de Mussolini. Mais en fin de compte, le fascisme sort renforcé de la crise et sè trouve en position pour s'imposer de manière décisive : début 1925, Mussolini franchit le pas vers la

dictature, le « stato totalitario ». Le parlement est dissous, son pouvoir est transféré au Grand Conseil Fasciste créé en 1922. Mussolini lui-même peut promulguer des décrets ayant force de loi. En tant que Duce (« Guide ») du PNF, chef du gouvernement et de la police secrète, il règne dès lors sur la vie publique. L'État fasciste abroge les droits démocratiques fondamentaux, interdit l'opposition politique et les syndicats libres. La police de sûreté, qui a mauvaise réputation, incarcère les adversaires du régime par milliers. Environ 10 000 opposants sont exilés dans les régions reculées du pays.