L'Institut en France
Publié le 26/10/2012
Extrait du document
• Cette formulation insolite fait allusion aux illustres personnages qui n'ont jamais été membres de l'Académie française.
• Certains comme Pascal ou Saint Simon ne furent reconnus qu'après leur mort; Molière était saltimbanque et Rousseau citoyen helvétique; l'abbé Prévost avait mené une vie dissolue ; Stendhal ne se présenta pas et Balzac se retira devant Victor Hugo ; Zola fut candidat 19 fois, sans succès.
• L'Académie française n'a pas le monopole des" oublis« : l'Académie des sciences écarta ainsi Marie Curie, pourtant auréolée de son prix Nobel.
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• L:Académie des inscriptions et belles-lettres dénombre 55 titulaires auxquels s'ajoutent 40 associés étrange rs et 100 correspondants .
• L:Académie des sciences compte 190 membres , 135 associés étrangers et 160 correspondants .
• L:Académie des beaux-arts est composée de 55 membres, 16 associés étrangers et 55 correspondants .
• Les membres titulaires de l'Académie des sciences morales et politiques sont au nombre de 50.
S'y ajoutent 12 associés étrangers et 60 correspondants .
LE COSTUME • Le costume imposé par Bonaparte en 1801 remplace le signe distinctif créé par le Directoire : une canne à pommeau de 1 m portant la médaille de l'Institut.
• Aujourd 'hui le frac remplace la redingote, le ja~ot s'est transformé en plastron et cravate blanche , la culotte a fait place au pantalon.
Le bicorne s'est maintenu et l'épée est richement ouvragée.
J:tPtE • L:épée de l'Institut d'Égypte , dont l 'usage est resté à l'Académie des inscriptions et belles-lettres jusqu 'à la fin du x 1x ' siècle, a fait place aujourd'hui à des épées de fantaisie que l'on offre au nouvel académicien.
• Œuvre d'art fabriquée par les plus
ce langage particulier.
grands orfèvres, l'épée rappelle -sous forme de symbo le, hommage, charade-la carrière de l'académicien .
Encore faut-il savoir déchiffrer
• La première épée qui rompt avec le modèle classique est celle du peintre Horace Vernet (1830) qui y fait figurer une palette , un cor et son profil en médaillon.
• Plus tard, celle de Jean Cocteau (1955) est ornée de rubis, d'une émeraude et d'un diamant, et agrémentée d'une lyre, d'un fusain et du portrait d'Orphée.
• D'autres épées sont fort originales, à l'exemple de celle du musicologue René Dumesnil -une clé de sol -, de l'architecte Henri Deglane -un chapiteau ionique -ou encore de celle du mime Félicien Marceau -un rideau de théâtre.
• Si les ecclésiastiques sont dispensés du port de l'épée, comme de celui de" l'habit vert», les femmes académiciennes la portent.
• Jusqu'en 1805, l'Institut siégeait au Louvre.
Depuis, il est installé quai de Conti, à Paris, dans le magnifique palais Mazarin construit de 1665 à 1688 sur les plans de Louis Le Vau.
Dans ce même hôtel se trouve la très riche bibliothèque Mazarine.
• C'est dans la chapelle transformée en salle de séance par l'architecte Vaudoyer et surmont ée d'une coupole à huit lunettes, que se tiennent les assemblées publiques annuelles de chacune des académies regroupées dans l'Institut.
US ET COUTUMES DE !:INSTITUT
J:tlECTION • Chaque académie recrute par élection , généralement après le décès d 'un de ses membres , exceptée l'Académie des sciences où, depuis la réforme de 1976, les membres sont émérites à partir de 80 ans.
• Le candidat briguant le fauteuil vacant doit postuler par écrit et argumenter sa demande en exposant ses mérites.
·Le s candidatures s'accompagnent de visites auprès des électeurs.
Si cette pratique désuète n'est pas de règle , elle est cependant d'usage et tient du rite initiatique.
La visite permet aux académiciens d'apprécier les qualités des postulants , et aux candidats de prendre la mesure de l'accueil fait par leurs confrères potentiels.
• À l'issue du vote, le résultat est proclamé .
Si le quorum n 'est pas atteint -la moitié des suffrages exprimés plus une voix -l'élection est remise.
L:Académie française effectue quatre tours de scrutin .
Si le dernier n'est pas concluant , l'élection est renvoyée à une date ultérieure.
L:Académie des sciences morales et politiques effectue, quant à elle, cinq tour s de scrutin.
• Bien que très rares , certaines élections sont unanimes.
Il en a été ainsi de celles des maréchaux de France, Lyautey , Foch, Clemenceau et Pétain, et de celle du général Weygand.
• Pour autant , le candidat élu à la majorité absolue n'est pas encore académicien.
Il doit être nommé par un décret publié au Journal officiel par le président de la République .
• L:élection des femmes à l'Institut
Toutefois , il faudra attendre 1971 pour que Suzanne Bastide , célèbre juriste , soit élue à l 'Académie des sciences morales ei politiques.
• Seuls les membres de l'Académie française et ceux de l'Académie des beaux-arts sont reçu s sous la Coupole et revêtent l'habit vert.
Pour les autres instituts, l'intron isation se fait dans la «grande salle » en tenue bourgeoise.
Les réceptions sont publiques.
• Le nouvel élu prend place au milieu de l'hémicycle et prononce un discours sur les mérites de son prédécesseur, puis il entend un discour s sur ses propres mérites.
Ces discours sont parfois teintés de rosseries .
Ainsi Paul Valéry a-t-il réussi à ne pas prononcer le nom d'Anatole France, auquel il succédait et qu'il n'appréciait guère.
·À l 'Académie des sciences morales et politique et à celle des inscriptions et belles-lettres, l'entrée précédant la réception officielle fait l'objet d 'un rite particulier.
Introduit par le secrétaire perpétuel, le nouvel académicien est tenu par l'auriculaire gauche, puis conduit jusqu'au siège qui lui est dévolu.
Ce geste symbo lique serait un héritage maçonnique dont le sens est perdu.
• le nouvel académicien reçoit la médaille de l'aca démie.
lE « QUARANTE ET UNIEME FAUTEUIL » • Cette formulation insolite fait allusion aux illustres personnages qui n'ont jamais été membres de l'Académie française .
• Certains comme Pascal ou Saint Simon ne furent reconnus qu'après leur mort; Molière était saltimbanque et Rousseau citoyen helvétique; l'abbé Prévost avait mené une vie dissolue ; Stendhal ne se présenta pas et Balzac se retira devant Victor Hugo ; Zola fut candidat 19 fois, sans succès.
• L:Académie française n'a pas le monopole des" oublis» : l'Académie des sciences écarta ainsi Marie Curie, pourtant auréolée de son prix Nobel.
LES SÉANCES ACADtMIQUES • Les académies se réunissent soit pour diffuser avec une solennité particulière le fruit de leurs travaux, soit plus discrètement pour travailler.
• Les séances solennelles rassemblent sous la Coupole et en costume les membres des cinq académies .
La séance commune de l'Institut de France du 25 octobre est l'occasion d'introniser les remonte au XVIII ' siècle.
Déjà l'Académie nouveaux académiciens ou de célébrer royale de peinture avait élu 14 femmes .
quelque événement exceptionnel tel
le bicentenaire de l'élection de Bonaparte à l'Institut de France.
• Les séances de travail académique sont hebdomadaires : rédaction du dictionnaire, délibération sur les prix à décerner et le fonctionnement des des
décisions prises par la commission .
Tous les documents et pièces destinés à la CAC lui sont adressés.
LE PATRIMOINE DE !:INSTITUT
fondations , audition des communications , • L
e patrimoine immobilier de l'Institut organisation des colloques et débats de France est composé d'immeubles sur des questions d'actualité, etc.
de rapport et de fondation s-musées.
!:INSTITUT ET LE DROIT
lA NATURE JURIDIQUE DE L'INSTITUT DE fRANCE • L:lnstitut de France est une institution juridique originale qui constitue une personne morale de droit public d'une nature particulière.
• Étant en charge d'une mission publique , l'Institut est un service public, mieux, un service national qui agit au bénéfice de toute la République .
Ce statut justifie l'affectation annuelle d'un crédit sur les fonds de l'État, destiné aux dépenses de fonctionnement.
• Depuis 1816, l'institut possède une personnalité civile distincte de celle de l'État, ce qui lui permet de posséder un patrimoine propre et de l'administrer librement.
• L:lnstitut bénéficie du régime fiscal spécial applicable aux fondations .
En outre, son patrimoine propre est régi par les dispositions du Code civil relatives au droit de propriété .
Le personnel employé dans les fondations ou à l'Institut relève de la fonction publique.
J: ADMINISTRATION DE L'INSTITUT DE fRANCE • En tant que personne morale différente de chacune des académies l e composant , l 'Institut a un règlement propre.
• Le président de l'Institut de France appartient chaque année à une académie différente.
Représentant l'Institut dans les cérémonies publiques , il préside les assemblées générales et la séance annuelle des cinq académies.
Il communique aussi avec les pouvoirs publics, fixe la date de réunion du bureau et transmet aux académies les communications faites à l'Institut.
• L:assemblée générale de tous les académiciens se réunit périodiquement et au moins deux fois par an depuis 1795 .
Elle est l'organe directorial et législatif de l'Institut de France.
Les délibérations de l'assemblée générale sont adoptées à la majorité absolue des suffrages.
Organe de gestion, elle se prononce sur l'acceptation des dons et legs et sur toutes les modifications des textes régissant l'Institut.
• La Commission administrative centrale (CAC) est chargée de régir et d'administrer les propriétés foncières, les fondations et les dotations appartenant en commun aux cinq académies.
Son président est, de droit, un représentant de l'académie exerçant la présidence tournante de l'Institut.
Il entre en fonction dès la première séance du mois de janvier.
• L:homme clé de cette administration est le chancelier de l'Institut.
Personnalité permanente , il assume la gestion effective et quotidienne du patrimoine de l'Institut.
À ce titre , il est l'ordonnateur des dépenses de l'Institut.
Il est aussi chargé de l'administration et de l'exécution
LES FONDATIONS·MUStES • L:lnstitut détient un important patrimoine de monuments histor ique s acquis au cours des âges par le biais de donations ou de legs.
• C'est ainsi que l'Institut gère , entre autres, la fondation Dosne-Thiers (Paris), l'abbaye royale de Chaalis (Oise), les châteaux de Chantilly (Oise) et de Langeais (Indre-et-Loir e), le manoir de Kerazan de Loctudy (Finistère), la villa grecque Kérylos de Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Marit imes ) ou le musée Jacquemart-André (Paris).
• Certains dons ou legs sont faits au bénéfice d'une académie particulière, comme le château de Castries (Hérault) à l'Académie française , la maison et les jardins de Claude Monet à Giverny
(Eure) à l 'Académie des beaux-arts ou encore la maison de Pasteur à Dôle (Jura) à l'Académie des sciences.
LES COLLECTIONS • L:lnstitut détient aussi des collections d 'ouvrages précieux comme le Livre d 'heures du duc de Berry, déposé à la bibliothèque de Chantilly, la Bible de Gutenberg, conservée
à la bibliothèque Mazarine, les carnets de Léonard de Vinci à la bibliothèque de l'Institut ou encore les manuscrits de Balzac.
• L:institut reçoit également en legs d'importantes archives.
La dernière donation importante est celle du maréchal de Lattre de Tassigny .
LES PRIX DE !:INSTITUT
• L:lnstitut et les académies décernent un millier de prix destinés à encourager ou à couronner des travaux .
• L:institut lui-m ême attribue une trentaine de prix, l'Académie française près de 120, l'Académie des inscriptions et belles-lettres environ 80, l'Académie des sciences près de 200, celle des beaux-arts 160 et celle des scienc es morales et politiques environ 60.
• Certains de ces prix, appelés « prix de philanthropie», ont un rôle social, à l'exemple des prix distribués à des "jeunes filles méritantes et peu fortunées » ou à des artistes ou des poètes talentueux peu connus..
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