L'image royale à l'époque ptolémaïque

« re plus visible, comme dans le port de la coiffe d'Héraclès ou d'une dépouille d'élé­ phant arborée en trophée.

Des rapports ambigus avec les divinités P lus encore, les La­ gides n'hésitent pas à se représenter sous les traits de vé­ ritables divinités.

C'est déjà le cas pour Alexan­ dre, qui apparaît à plu­ sieurs reprises drapé dans un himaton, man­ teau symbolique de Zeus, dont il prétend d'ailleurs être le fils depuis qu'il est allé consulter l'oracle de Siouah, en Égypte.

Ayant développé avec encore plus de succès le culte des sou­ verains, les Lagides n'ont pas négligé ce répertoire icono­ graphique, puisant aussi bien dans le réservoir symbolique égyptien que grec.

Sur les murs des temples égyptiens, les Ptolémées reprennent ainsi les canons pharaoniques tra­ ditionnels, manifestant leur piété à l'égard des dieux, et témoignant de leur filiation divine.

Reprenant l'idéologie pharaonique, ils s'affirment les nouveaux Horus vivants.

Mais, les Lagides vont encore plus loin en apposant à cette imagerie égyptienne tout un éventail de références d'ori­ gine grecque ou en jouant sur un répertoire permettant une double approche symbo­ lique, selon l'origine culturelle du public.

Ils se sont ainsi fait fréquemment représenter en dieu du soleil, Hélios, coiffés d'une couronne de rayons so­ laires, puissance qui renvoyait aussi bien aux antiques dévo­ tions égyptiennes qu'aux théories grecques plus récen­ tes sur la monarchie, en parti­ culier les théories stoïciennes, qui considéraient le roi com­ me une incarnation des puis­ sances cosmiques et bienfai­ trices de la nature.

Les nouveaux bienfaiteurs de l'Égypte A insi, en se posant comme les élus des dieux, voire comme des dieux, les Lagides donnaient à leur pouvoir des assises solides et mettaient à mal toute contestation .

Si, à l'origine, ils avaient fondé leur pouvoir sur les armes, les nouveaux maîtres de l'Égypte avaient très vite compris qu'il leur fallait se faire accepter par la population locale.

Aus­ si importait-il de souligner le caractère bénéfique de leur domination pour le pays.

Cette préoccupation justifie un répertoire iconographique présentant ouvertement les souverains comme les bienfai­ teurs et les garants de la pros­ périté et de la fertilité de l'ɭ gypte.

Tour à tour assimilés à la crue du Nil sous la forme du génie égyptien Hâpy ou te­ nant une corne d'abondance, symbole de leur action béné­ fique pour le pays, les Lagides ont d'autant plus soigné cet aspect de leur propagande qu'il pouvait s'appuyer sur. »