L'EUROPE EST-ELLE UN EMPIRE ?
Publié le 09/11/2012
Extrait du document
L’Europe s’est imposée comme un acteur complexe et composite parfois entravé par des dissensions
internes. Ces dissensions sont consubstantielles au cosmopolitisme et au principe de gouvernance,
maintenant la souveraineté des Etats nations, tout en imposant un droit et des normes communautaires.
Selon ses principes, elle ne décourage pas les nations et les renforce, les invitant à résoudre ensemble
des problématiques collectives : énergétiques, solidarité entre les pays, criminalité, environnement,
immigration. C’est pourquoi l’Europe peut être comprise comme un empire normatif et post hégémonique.
Elle se heurte aujourd’hui à ce que les américains nomment la « real politik « fondée sur la puissance
géopolitique, au risque de disparaitre de l’espace international.
«
endettés.
Le rachat d’industries et d’entreprises européennes par des investisseurs étrangers s’est
accéléré.
Ainsi le port du Pirée en Grèce a été cédé en 2009 à la China Shipping Ocean Company.
Si l’Europe est un empire, ce n’est pas uniquement pour son poids économique ou démographique mais
par celui de son droit communautaire qui transcende les identités nationales sans dissoudre les Etats-
Nations.
En effet, les Etats membres de l’Union européenne, ont accepté que 60% des lois soient d’essence
communautaire et non plus nationale.
Le droit européen s’impose au droit national par la hiérarchie des
normes.
Il réglemente ainsi de nombreux pans des politiques économiques, monétaires, sociales.
Par
exemple, il peut encadrer des pratiques commerciales par l’instauration de quotas de pêche ou la
commission européenne peut interdire de couper le vin blanc avec du vin rouge pour en faire du rosé,
comme peut le faire l’Australie ou le Chili.
Parfois, cela engendre des crispations populaires car
l’européanisation des intérêts nationaux exige certains sacrifices mal compris.
Cela renforce le populisme
et le repli nationaliste.
De même, la justice européenne supplante celle des pays membres et met en
lumières certaines failles législatives dans les pays européens, concernant notamment les droits de
l’homme.
Les droits de l’homme constituent un socle de valeurs communes qui insufflent une dimension
humaniste à l’Europe, facteur d’influence sur la scène internationale.
L’Europe est donc un modèle inédit d’organisation politique situé entre un « macro Etat » et une
coopération internationale.
Elle n’œuvre pas par impérialisme brutal mais par
influence.
Son caractère composite et hybride l’a rendu difficilement appréhendable.
C’est selon le terme
de David BUCHAN, « une étrange superpuissance », une construction communautaire où prime le droit.
C’est pourquoi pour reprendre l’expression de Zaki LAIDI (la norme sans la force), l’Europe peut être
considérée comme un « empire normatif ».
La construction européenne a donc instauré une culture de souveraineté partagée.
Cette dernière
concerne peu les prérogatives régaliennes de la souveraineté diplomatique et militaire même si elle
progresse sur ce domaine et renforce simultanément les politiques économiques et financières.
L’Europe,
dans son fonctionnement actuel, répond au souhait de ses membres d’une gouvernance sans
souverainisme ou fédéralisme.
Par son modèle dépassant l’impérialisme, elle souhaite de surcroit,
imposer au monde ses préférences collectives en matière d’environnement, de société, de droits de
l’homme, en promouvant par le jeu de la concertation, les biens publics mondiaux grâce aux chartes et
conventions.
L’Union Européenne a ratifié 34 grands accords internationaux, la Chine en a ratifié 16 et les
Etats-Unis, seulement 11.
Ainsi, l’Europe se heurte à d’autres puissances dont les priorités sont la croissance économique et la
sécurité collective, à l’instar de la Chine ou les Etats-Unis.
La culture de la gouvernance se heurte à la
culture de la puissance traditionnelle.
Dès lors, l’Europe peut -elle développer sa puissance normative en
étant dépourvue de puissance politique et militaire ?
L’Europe se heurte à des dissensions internes réductrices et bloquantes sur les choix stratégiques.
Cela
paralyse son.
»
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