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Les partis politiques sont-ils encore utiles au processus électoral ?

Publié le 22/09/2023

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« Grand Oral SES : Sujet : Les partis politiques sont-ils encore nécessaires au processus électoral ? À l’heure où les partis historiques sous la V ème république : le PS et LR ont fait respectivement 1,7 et 4,8 % aux dernières élections présidentielles, le modèle du parti traditionnel qui structure la vie électorale semble être affaibli.

Apparus au XIXème avec le suffrage universel pour garantir l'ensemble des opérations nécessaires au bon déroulement des élections, c’est dans les années 1970 que les partis politiques connaissent leur âge d’or.

Mais avec le développement d’Internet les partis n’assurent aujourd’hui plus certaines de leurs fonctions.

Alors, les partis politiques sont-ils encore nécessaires au processus électoral ? Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord en quoi ces partis traditionnels sont en crise face à de nouveaux mouvements.

Puis nous étudierons que certains de leurs rouages restent tout de même nécessaires à la démocratie. Donc dans cette première partie on va chercher à comprendre pourquoi l’assise des partis politiques dans la société s’est considérablement réduite. D’abord, les partis politiques ne remplissent plus aujourd’hui 2 des 3 fonctions principales qu’ils exerçaient auparavant.

La fonction première des partis était de donner des repères idéologiques aux électeurs, c’est l’élaboration doctrinale.

Or, aujourd’hui ces repères manquent et les programmes sont devenus des listes très longues de mesures pragmatiques.

Par ailleurs, les centres de réflexion se sont éloignés des partis.

On assiste par exemple au développement de think tanks.

Enfin, l’apparition des médias participe à ce que Nicolas Bué et Rafaël Cos appellent la « panique programmatique ».

Ainsi, les partis sont dessaisis de cette part programmatique et réflexive.

Ensuite, avec les nouveaux supports numériques et l’affaiblissement des logiques de classe, la socialisation, deuxième fonction des partis a quasiment disparu c’est-à-dire que les partis ne sont plus vecteurs de rassemblements.

Les adhésions sont désormais numériques, les réunions se font sur des supports dématérialisés.

Donc la vie politique et militante a disparu.

Aujourd’hui, moins de 1% des électeurs français sont membres d’un parti et parmi eux tous ne sont pas militants ce qui témoigne de cette désaffiliation partisane notamment visible chez les jeunes.

Pour Rémi Lefebvre c’est même ce déficit de socialisation politique qui a nourri le mouvement des Gilets Jaunes en 2018-2019.

Finalement, il semblerait que la seule fonction que remplissent les partis aujourd’hui soit la sélection des candidats aux élections mais nous y reviendrons plus tard. En effet, nous devons d’abord étudier le rôle d’une nouvelle génération de partis dans l’enfoncement des partis traditionnels.

Lors des dernières élections présidentielles, les partis traditionnels ont peiné à faire émerger une candidature légitime ce qui a finalement mené à l’organisation de primaires. À l’inverse la légitimité était absolue du côté des candidats de nouveaux mouvements qualifiés de partispersonnels et que Michel Auferné définit comme un chef plus Internet.

Cela concerne notamment LREM autour d’Emmanuel Macron et LFI autour de JLM, deux partis créés en 2016.

Quant au Rassemblement national, il reste un parti à part et plus difficile à classer.

Ainsi, la logique politique s’est inversée : avant, c’était le parti qui générait le candidat, alors que ajd c’est le candidat qui crée son parti pour porter sa campagne.

Et ces nouveaux partis rassemblent, bien plus que les traditionnels.

Cela est visible jusque dans leur nom, qui ne renvoient plus aux idéologies politiques comme c’est le cas pour le PS ou le PC, mais des noms plus larges qui parlent au plus grand nombre tel que le nouveau parti d’Édouard Philippe Horizons. Ainsi, les partis politiques traditionnels sont déstabilisés par l’émergence de ces partis personnels. Mais peut-on pour autant envisager le maintien d’un bon processus électoral sans ces derniers ? C’est ce que nous allons voir dans cette seconde partie. On constate d’abord que même si ces partis souffrent de nos jours d’un discrédit croissant, ils restent des rouages essentiels dans le fonctionnement des démocraties représentatives contemporaines car ils organisent la vie politique.

D'ailleurs, le pluralisme partisan demeure bien l'un des critères majeurs pour évaluer le degré de démocratisation d'un régime.

Les partis traditionnels devenus des « machines à sélectionner les candidats » selon les mots de Pascal Perrineau sont encore très utiles, notamment dans les élections locales pour financer et élaborer des programmes.

En effet, les listes citoyennes qui apparaissent ne résistent pas par manque de structuration, d’implantation locale ou de cadres intermédiaires qu’ont par exemple le PS ou LR. Pour la politiste Florence Haegel, l’avenir serait en réalité dans un « processus d’hybridation » entre les deux modèles, qui peut aller dans les 2 sens.

Les partis traditionnels ont en effet déjà emprunté aux partis personnels certains de leurs traits.

Mais ces partis-personnels vont sans doute faire de même avec certains traits des partis traditionnels qu’ils avaient pourtant bcp critiqué tel que l’existence d’une forme de bureaucratie pour structurer les débats, campagnes et candidatures car il est difficile de se passer de structures.

Donc même s’il est impossible de prévoir l’avenir, on peut affirmer qu’il restera des entités politiques. Par conséquent, même si les partis politiques sont fragilisés et perdent en légitimité face à l’émergence des partis personnels, ils reposent sur une organisation qui est essentielle au processus électoral.

Ce paradoxe pourrait donc expliquer l’avenir des partis politiques.

Reste désormais à savoir si ces nouvelles formes d’organisations vont encourager une réflexion doctrinale plus poussée que celle à laquelle on assiste ajd et si cela va permettre de renouer avec une sociabilité militante qui manque aujourd’hui cruellement. ■ Date de création : - Du PS : 1969 suivant le SFIO - De LR : 2015 qui fait suite au RPR lui-même faisant suite à l’UMP ■ Définitions : - Think tanks (né après SGM) : organisations indépendantes, groupes de réflexion privés voués à la recherche sur les politiques et produisent des données et analyses en vue de leur utilisation dans les processus de politiques publiques.

Ils aident les gouvernements à relever les grands défis mondiaux et sont indispensables pour rassembler aussi le reste de la société.

Ex : American Enterprise Institute, en France : l’Institut Montaigne, l’Iris, Terra Nova et la plus prisée : fondation Nicolas Hulot. Panique programmatique : les médias étant tellement omniprésents dans ce monde inondé par les sondages et réseaux sociaux, ils transforment les programmes en biens politiques de cycles courts c’est-à-dire que les personnalités politiques sont en permanence forcées de se positionner sur tout un tas de sujets et donc improvisent une mesure pour réagir à un fait divers, enterrent discrètement un engagement arbitré par leur parti, adoptent dans l’urgence une proposition de leur adversaire. Socialisation : ensemble des processus par lesquels les individus acquièrent et intériorisent les normes, les valeurs et les rôles qui régissent la vie sociale, construisant ainsi leur identité. Désaffiliation partisane.... »

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