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Les minorités en Turquie

Publié le 31/03/2012

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Introduction 

 

          La Turquie est un pays du Proche Orient situé dans le sud-est du continent européen et dans le sud-ouest du continent asiatique. Elle est bordée au nord ouest par la Grèce et la Bulgarie, au nord par la mer Noire, au nord-est par la Géorgie et l'Arménie, à l'est par l'Iran, au sud par l'Irak, la Syrie et la mer méditerranée, et à l'ouest par la mer Egée. De par son histoire complexe, la Turquie est représentative d'une grande part de peuples et cela dure depuis plusieurs siècles. Pour comprendre en quoi l'on peut parler de minorités aujourd'hui en Turquie, il est important de s'attacher à l'histoire de ces peuples et plus particulièrement à leur origine. La quasi totalité du domaine scientifique pense que les peuples turcs sont originaires d'Asie centrale. Une petite minorité envisage une origine plus à l'ouest, suivie d'une migration vers l'Asie centrale durant la préhistoire. Progressivement des peuples multiples vont émerger et se déplacer, s'installant chacun dans différentes régions de la Turquie actuelle. Ainsi nous pouvons nous demander de quelle manière ces peuples se sont-ils formés ? Que deviennent ces peuples aujourd'hui ? Comment s'affirment-ils par rapport à leur espace ? Nous nous interrogerons  dans un premier temps, sur la formation des minorités turques ? Puis dans un second temps nous nous intéresserons plus particulièrement au cas du peuple kurde et enfin dans un troisième et dernier temps nous étudierons la minorité arménienne qui a du mal à se faire reconnaître par la société.

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« citoyens de la Turquie actuelle, et d'autre part les peuples turcs au sens large.

Des comparaisons entre le sumérien et leslangues turques modernes, pourraient sembler indiquer l'existence d'un vocabulaire commun ; de là découle la thèse que lesSumériens sont la plus ancienne peuplade turque attestée et qu'ils sont originaires de l'est de la mer Caspienne mais ontcependant établi leur civilisation en Mésopotamie.

Cette thèse est cependant largement critiquée par une grande partie deshistoriens et des linguistes spécialisés, dans la mesure où la majorité des linguistes considèrent le sumérien comme un isolatlinguistique, et est assimilable à un produit de l'idéologie panturque.

Outre les controverses érudites, on ne sait précisémentla date de l'émergence turque de son berceau géographique.

Le premier état à avoir porté le nom « turc » est celui desKöktürks (ou Göktürks) au VIe siècle.

Ceci porterait à croire que les Turcs vivaient surtout en Mongolie et probablement auKazakhstan durant le premier millénaire de l'ère chrétienne.

La Turquie a d'ailleurs des programmes de restauration desmonuments turcs existants en Mongolie.

Parmi les peuples turcs postérieurs, on notera les Karlouks (VIIIe siècle), lesOuïghours, les Kirghizes, les Oghouzes et les Turkmènes.

C'est pendant la formation de leurs états que ces peuples sontentrés en contact avec le monde musulman et ont progressivement adopté l'Islam.

Il subsiste cependant des populationsturques appartenant à d'autres religions, notamment le christianisme, le judaïsme (cf.

Khazars), le bouddhisme, et lezoroastrisme.

À partir du Xe siècle, les soldats turcs des califes abbassides s'imposèrent en dirigeants du Moyen-Orientmusulman, à l'exception de la Syrie et de l'Égypte.

Les Turcs oghouzes et d'autres tribus s'emparèrent du contrôle de diversesrégions sous l'égide de la dynastie seldjoukide, s'appropriant plus tard les territoires abbassides et byzantins.

Simultanément,les Kirghizes et Ouïghours se battaient entre eux et contre le puissant Empire de Chine.

Enfin les Kirghizes s'installèrentdéfinitivement dans la région aujourd'hui appelée Kirghizstan.

Les Tatars s'installèrent quant à eux dans le bassin de la Volga,évinçant du pouvoir local les Bulgares de la Volga.

Cette même région s'appelle aujourd'hui Tatarstan et est une Républiqueautonome de la Fédération de Russie ; ses grandes villes, notamment Kazan, sont dotées d'une ou plusieurs mosquées, lesTatars étant traditionnellement musulmans.

Suite à la grande invasion mongole du XIIIe siècle, l'empire seljoukide est sur ledéclin et c'est sur cette base qu'émerge l'empire ottoman, sans doute le plus connu des empires turcs, pour la richesse de sonhistoire et sa durée dans le temps, occupant au final des régions allant des Balkans à l'Irak et du sud de la Russie à l'Afrique duNord.

Simultanément, d'autres groupes turcs fondèrent des états de moindre envergure, comme les Safavides d'Iran etl'Empire moghol au nord de l'Inde.

Des guerres successives contre la Russie et l'Autriche-Hongrie, ainsi que la montée dunationalisme dans les Balkans seront les causes principales du déclin de l'Empire ottoman ; sa chute définitive survient àl'issue de la Première Guerre mondiale et donne naissance à l'état actuel de Turquie.

Quoi qu'il en soit, les ressemblancesentre les diverses langues turques contemporaines semblent indiquer que l'éclatement initial du noyau géographiqueoriginel turc est un phénomène relativement récent, sauf en ce qui concerne les Tchouvaches et les Iakoutes.

II) La minorité du peuple Kurde C'est la grande lacune du kémalisme.

La nation moderne et laïque rêvée par Atatürk n'a pas réussi à intégrer la partie de lapopulation kurde qui demeure sur son territoire d'origine, le sud-est du pays.

L'identité nationale kurde est récente, elle estd'abord née d'un sentiment de solidarité de tribus rivale face à un État turc hégémonique, mais elle est surtout le fruit de larépression.

L'attitude des autorités turques a été pendant des années de nier purement et simplement l'identité de cettepopulation en la qualifiant depuis 1938 de « Turcs des montagnes », tout en laissant le Kurdistan s'enfoncer dans le sous-développement.

Une bonne partie des Kurdes (peut-être la moitié des 12 millions de Kurdes) s'est déjà intégrée dans lanation turque par conviction, opportunisme ou crainte de représailles.

Du fait de l'exode rural, Istanbul est aujourd'hui la plusgrande ville kurde, avec deux millions de ses habitants appartenant à cette communauté.

Certains turcs kurdes ont accédéaux plus hautes fonctions de l'État : généraux, ministres et même présidents de la République (le général Gürsel, TurgutÖzal...) Il a fallu attendre le début des années 1990 pour que la république de Turquie reconnaisse le fait ethnique kurde.

Leprésident Turgut Özal, lui-même, a révélé ses origines kurdes, encourageant un certain nombre de personnalités à faire demême.

Depuis cette époque, la question kurde n'est plus un sujet tabou dans les médias, l'usage privé de la langue kurde aété peu à peu toléré, puis officiellement autorisé en 2002.

Mais la défense de l'identité kurde n'est pas sans risque : en 1995Yachar Kemal, le grand écrivain turc d'origine kurde était l'objet de poursuite pour « propagande séparatiste » pour avoirdénoncé la répression visant les Kurdes.

Le successeur du président Özal, Süleyman Demirel, pourtant lui aussi issu d'unefamille kurde, a opéré un retour en arrière en laissant l'armée ratisser le Kurdistan.

En 1994, le PKK a rompu sa trêve et reprissa lutte armée commencée en 1984.

Depuis cette date, le conflit a fait 37 000 morts et plus de 2 millions de villageois déplacésdont les villages ont été brûlés par les forces armées.

Les pires années ont été celle des gouvernements Tansu Ciller dont les« escadrons de la mort » d'extrême droite ou du Hezbollah (ou des deux à la fois) on fait des milliers de morts parmi les éliteskurdes.

De son côté, le PKK se vengeait sur de simples instituteurs, perçus comme des représentants de l'État turc.

Depuisl'arrestation d'Abdullah Öcalan en 1999, les violences ont baissé de 90 %.

Le PKK (Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK -en kurde: Partiya Karkerên Kurdistan), formé en 1978 par Abdullah Öcalan, est une organisation armée se présentant commeun mouvement de guérilla[8].

Le PKK est actif surtout en Turquie, Syrie, Iran et s'implante de plus en plus en Irak.

Le PKK esten opposition armée avec la Turquie depuis 1984.

À sa création, il visait l'indépendance des territoires à populationmajoritairement kurde se situant dans le sud-est de la Turquie, région constituant une partie du Kurdistan ; mais à présent lesrevendications d'indépendance du PKK se sont muées en demandes d'autonomie au sein d'un système fédéral, d'amnistiepour les rebelles qui leur garantisse leur participation à la vie politique, et de libération de leur chef Abdullah Öcalan détenusur une île prison du nord-ouest de la Turquie.)a annoncé l'abandon de la lutte armée début 2000, mais la répression. »

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