Les ligues d'extrême droite
Publié le 04/04/2019
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Si l'arrivée au pouvoir du fascisme italien exerce une fascination certaine sur les plus extrémistes, les causes de l'expansion ligueuse se trouvent d'abord dans le contexte français. Nationalisme et patriotisme, aux lendemains de la Grande Guerre, sont amalgamés. La notion d'Union sacrée, issue de l'idéal des anciens combattants, l'exaspération populaire face à un État jugé impuissant et aux mains de soi-disant profiteurs, le chômage, sont autant d'ingrédients propres à favoriser l'antiparlementarisme et la prise en main de l'exécutif par un pouvoir autoritaire issu d'un coup de force.
Maurras et l'Action française.
Les résultats des élections jouent également un rôle fondamental. Ainsi, en 1924, l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches suscite des inquiétudes dans les milieux de droite qui craignent une contagion internationaliste. La dégringolade du franc face à la livre est considérée comme une vexation, les anciens combattants s'estiment oubliés.
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Simultanément, l'Action française, au faîte de son influence,
s'agite.
Déterminante après la guerre, son influence sur les
milieux étudiants, catholiques et sur la bourgeoisie
s'amenuise avec sa condamnation par le Vatican en 1926.
Créée
en 1898 par Maurice Pujo et Henri Vaugeois, elle dispose d'un
journal et Charles Maurras, son penseur et théoricien, lui
distille sa doctrine monarchiste.
Il est absent lors des émeutes du 6 février, certains membres
de l'Action française le lui reprocheront.
D'autres feront
scission.
Figure emblématique de l'extrême droite, né en 1868,
ce théoricien du retour de la monarchie catholique et
héréditaire, est un ennemi farouche de la démocratie
parlementaire.
Fervent pétainiste pendant la Seconde Guerre
mondiale, antisémite et adversaire de la Résistance, il sera
condamné à la prison à vie à la libération.
Dans cette effervescence, de nouvelles ligues voient le jour.
Pierre Taittinger crée, dès 1924, les Jeunesses patriotes
(héritées de la Ligue des patriotes de Déroulède).
L'année
suivante (11 novembre 1925), Georges Valois lance Le Faisceau.
Son modèle, comme le nom l'indique: le fascisme italien.
Son
but: une société corporatiste, anticapitaliste et, évidemment,
anticommuniste.
Sa stratégie: l'action de rue pour accéder au
pouvoir.
Après une période plus calme sous le gouvernement Poincaré,
l'activisme des ligues revient en force avec le retour de la
gauche aux affaires.
1933: Solidarité française, créée par
Jean Renaud puis soutenue par le parfumeur François Coty,
recueille quelques milliers d'adhérents.
1934: le Francisme de
Marcel Bucard est ouvertement inspiré par le fascisme, financé
par l'Italie, puis par les nazis.
L'esprit ancien combattant.
Autre ligue, particulièrement active, celle des Croix-de-Feu,
créée en 1927.
Elle tient une place essentielle dans ces
années mouvementées et montre le rôle éminent des anciens
combattants.
Le colonel de La Rocque structure l'association,
l'ouvre aux enfants des combattants, puis à ceux qui
communient dans un idéal clairement affiché de défense de la
patrie.
Culte du chef, activisme des Volontaires nationaux,
goût des parades et des célébrations, donnent une apparence
fascisante au mouvement qui, toutefois, demeurera toujours
légaliste.
À preuve, le 6 février 1934, alors que certaines ligues ont pu
croire que le pouvoir vacillant était à portée de main, La
Rocque et ses Croix-de-Feu, en se dissociant de la
manifestation, refusent l'extrémisme.
D'autres mouvements ont des desseins bien plus redoutables en
s'organisant en société secrète.
C'est le cas de La Cagoule,
créée en 1935 par Eugène Deloncle à partir de la scission
d'une section des Camelots du Roi de l'Action française.
Cette
organisation terroriste, armée par l'Italie et structurée
militairement, est responsable d'attentats meurtriers (à
l'Étoile et au siège du patronat en 1937) et d'exécutions (les
frères Roselli, opposants à Mussolini).
En 1937, le ministre
de l'Intérieur, Marx Dormoy, dénonce le complot de la Cagoule
qui préparait un putsch et des arrestations s'ensuivent.
2.
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