Les jeunes sont-ils dépolitisés ?

Le degré de participation constitue un premier critère permettant d’apprécier le comportement politique des électeurs de cette tranche d’âge. Depuis une dizaine d’années, le taux d’abstention - toutes classes d’âges confondues - ne cesse d’augmenter en France, même lors de l’élection présidentielle, le scrutin pourtant le plus mobilisateur : si 15,1 % des électeurs s’étaient tenus à l’écart de l’élection en 1974, ils étaient 18,3 % en 1981, 18 % en 1988, 20,6 % en 1995. Lors des élections législatives du printemps 1997, le taux d’abstention a été particulièrement élevé : 31,5 %. Les jeunes sont toujours plus nombreux à bouder les urnes, notamment parce qu’ils tardent à s’inscrire sur les listes électorales. A 18 ans, 25 % d’entre eux ne sont pas inscrits ; à 25 ans, encore 14 % sont dans cette situation (le taux de non-inscription pour l’ensemble de la population, relativement constant, s’établissant à 9 %). 

A chaque élection nouvelle, le degré de participation et l'orientation du vote des jeunes sont des indicateurs de l’état du lien entre les nouveaux électeurs et la politique, mais aussi, plus fondamentalement, de la santé de la démocratie. Les jeunes se désintéressent-ils de la politique ? Ont-ils d’autres manières de s’engager ?

Observe-t-on de leur part des attitudes et des comportements différents de ceux qui caractérisent l’ensemble des Français ?