Les Deux Référendums de 1962 et 2000 (histoire)
Publié le 04/11/2012
Extrait du document
Par cette citation, l’ancien Président fait
allusion au caractère bivalent de la Vème République, dans un contexte où le caractère parlementaire du
régime est devenu moins important. En effet, le président de la République apparaît comme le véritable chef
de l’exécutif mais n’est pas responsable devant le Parlement. De même, si le gouvernement est en droit
responsable devant l’Assemblée nationale, il ne l’est en fait que devant le président de la République.
1962 et 2000 ont conduit à une régime plein de paradoxes, hybride, Maurice Duverger, parle même de
régime « semi-présidentiel « . C'est la personnalité même du Général de Gaulle qui a conduit à l'originalité
de la Vème république, encore trop loin du régime présidentiel pur.
Il faudrait une refonte totale des institutions pour pouvoir classer véritablement le régime institutionnel
français : l'élection au suffrage universel se verrait supprimer pour voir émerger un réel régime
parlementaire, avec un premier ministre véritable chef de l’exécutif.
«
de volontés et d'opinions étant incarnées par le Parlement, composée de deux chambres, les députés élus
au suffrage universel direct, et le Sénat, représentant des collectivités territoriales.
Selon le Général, le
président devait avoir plus de responsabilités car stable, constant et représentant la Nation tout entière.
En 1962, par une manœuvre institutionnelle, la question suivant fut posée aux français : " Approuvez-vous le
projet de loi soumis au Peuple français par le Président de la République et relatif à l'élection du Président
de la République au suffrage universel " , véritable référendum plébiscitaire, le choix des français alla dans le
sens du Général de Gaulle : 62,25 % votèrent "oui" ( 23 % d'abstention).
En 2000, le président Chirac fit de
même "Approuvez -vous le projet de loi constitutionnelle fixant la durée du mandat du Président de la
République à cinq ans ?".
Le septennat fut ainsi abandonné le 24 sept 2000, par 73 % de oui (70%
d'abstention).
Derrière ces appels au peuple qui doivent s'exprimer par un choix binaire, s'inscrit une
évolution de la Vème république.
Peut on dire que cela à entrainer des changements de régime ? Nous
parlerons plutôt d'une refonte de l'esprit initial de la Vème république, de la volonté d'un régime
parlementaire à prépondérance présidentialiste à une dérive présidentialiste pure, ( I).
Cette mutation du
système constitutionnel a conduit à un certain déséquilibre institutionnel (II).
Ainsi la pensée initiale d'un
exécutif
fort des fondateurs a été entérinée et même largement dépassée.
I - DE LA VOLONTÉ D'UN RÉGIME PARLEMENTAIRE À PRÉPONDÉRANCE PRÉSIDENTIALISTE À LA
DÉRIVE PRÉSIDENTIALISTE.
Les deux référendums de 1962 et 2000 ont consacré la prépondérance et renforcé la légitimité du Président
de la République (A), faisant de lui un chef de majorité.(B)
A - PRÉPONDÉRANCE ET LÉGITIMITÉ RENFORCÉE DU CHEF DE L'ÉTAT
« Le Président est la clé de voûte desinstitutions» énonce Michel Debré.
Déjà, l'exigence "d'une tête au
sommet de l'Etat",afin de rompre avec les périodes passées, put être lu dans la mise en place en 1958,
d'une élection présidentielle par les Grands électeurs, même si De Gaulle souhaitait déjà au départ le
suffrage universel direct : En effet l'élargissement au delà des deux Chambres du pouvoir législatif renforçait
un peu plus la légitimité du Président, mais cependant, elle restait tout de même inférieure à celle des
parlementaires, frileux à l'idée de se voir "dépassés" : le souvenir du plébiscite de Louis Napoléon.
»
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