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L'électeur est-il rationnel ?

Publié le 11/11/2012

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• Les processus de choix se font en fait de manière peu sophistiquée, peu informée, sur la base de

stéréotypes et de sentiments mais produisent toutefois une forme de rationalité, c'est-à-dire d'évaluation

des candidats, des programmes, etc. et d'auto-évaluation (idées, doctrines, attentes…).

B/ L'électeur un être plus raisonnable plus que rationnel

• En fait, même placés dans une situation de relative faiblesse d'information sur la politique (indifférence,

intérêt faible), les électeurs développent des capacités de raisonnement (S. Popkin, The Reasonning

Voter, 1991). Ils sont capables de se forger une image des questions, des enjeux, des candidats

suffisantes pour élaborer un choix personnel.

• Et leur grilles de lecture essentielles se trouvent dans leurs attitudes, dans les systèmes de valeurs

sous-jacents et donc indirectement dans leur positionnement social et culturel.

« pense comme on est socialement).

Or dans la société industrielle, la force des valeurs matérialistes, religieuses et collectives est telle qu'elle suppose effectivement un tel déterminisme politique. L'appartenance sociale et culturelle façonne les identités politiques, en particulier l'identification partisane (Ecole de Michigan) ce qui conduit à une très faible sensibilité des électeurs aux enjeux, à la personnalité des candidats. • A partir de la fin des années 60, les mutations sociales en cours dans les pays occidentaux qui vont passer les sociétés de l'âge industriel à l'âge post-industriel, et contribuent à modifier les valeurs dominantes, ont un impact sur le profil des électeurs.

Plus instruits (mobilisation cognitive), plus capables de comprendre les enjeux, les programmes, les stratégies des politiciens, émergent des électeurs qui apparaissent moins déterminés socialement (voir Ph.

Habert.

Le nouvel électeur, 1988).

2/ Le nécessaire dépassement de l'approche consumériste : A/ Des rationalités multiples • Toutefois il apparaît que l'approche consumériste est insuffisante pour expliquer le comportement électoral dans sa globalité et sa complexité.

Bon nombre d'électeurs semblent particulièrement irrationnels, c'est-à-dire n'effectuent pas leur choix en fonction d'un calcul d'ordre économique (d'une procédure sophistiquée). Plusieurs rationalités coexistent en fait : il n'est pas irrationnel de toujours voter pour le même camp politique (car il est très coûteux de se trahir soi-même ou son éducation, ses valeurs…) ; il n'est pas irrationnel de voter communiste puis extrême droite, etc. • Les processus de choix se font en fait de manière peu sophistiquée, peu informée, sur la base de stéréotypes et de sentiments mais produisent toutefois une forme de rationalité, c'est-à-dire d'évaluation des candidats, des programmes, etc.

et d'auto -évaluation (idées, doctrines, attentes…).

B/ L'électeur un être plus raisonnable plus que rationnel • En fait, même placés dans une situation de relative faiblesse d'information sur la politique (indifférence, intérêt faible), les électeurs développent des capacités de raisonnement (S.

Popkin, The Reasonning Voter, 1991).

Ils sont capables de se forger une image des questions, des enjeux, des candidats suffisantes pour élaborer un choix personnel. • Et leur grilles de lecture essentielles se trouvent dans leurs attitudes, dans les systèmes de valeurs sous-jacents et donc indirectement dans leur positionnement social et culturel. Conclusion : Ainsi approches déterministe et rationnelle ne sont-elles pas si opposées l'une à l'autre mais bien davantage complémentaires.

L'individu rationnel n'est pas un individu déraciné, l'homme déterminé socialement n'est pas un esclave ayant perdu sa liberté de choisir.

Les processus, les rationalités qui le mène à faire un choix électoral sont simplement plus complexe que l'approche économie veut le croire. »

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