Le terrorisme des années 70 laisse une trace sanglante à travers l'Europe et le Proche-Orient
Publié le 26/03/2019
Extrait du document
Le terrorisme atteint un paroxysme dans les années 70 et devient le fléau de la décennie. Quelques organisations, notamment les Brigades Rouges en Italie et la Fraction Armée Rouge en République fédérale d'Allemagne, exercent une pression considérable sur l'État en pratiquant des enlèvements et des meurtres. Les groupes palestiniens ont eux aussi recours à la terreur et à la violence comme en 1972 à Munich pendant les jeux Olympiques.
Le 5 septembre 1972, le monde, en plein enthousiasme sportif, voit ses rêves olympiques se briser. Entre 4h30 et ShOO du matin, huit membres de l'organisation terroriste palestinienne Septembre Noir pénètrent dans le quartier des sportifs israéliens du village olympique de Munich, abattent deux Israéliens et en prennent neuf en otage. Cette action se terminera d'une façon dramatique. Dans la nuit, les Palestiniens tuent les athlètes israéliens au cours d'une violente tentative de libération ; deux policiers et cinq terroristes trouvent la mort.
Que veulent les terroristes 7 << Le terrorisme est-il une tumeur cancéreuse de notre époque, ou est-il une nouvelle forme de guerre que mène le totalitarisme avec l'aide de terroristes contre la démocratie? >> Pour l'ancien rédacteur en chef du Süddeutsche Zeitung, Dieter
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Hanns Martin Schleyer enlevé par la RAF; en dessous, une lettre de sa main. Sur l'affiche accrochée à son cou, on peut lire : << Détenu depuis 31 jours \"•
Schrôder, ces deux questions sont indissolublement liées. La recherche d'une cause unique est insuffisante. Il est d'ailleurs facile de trouver des exemples historiques. Pourtant, les terroristes ont au moins un point commun : leur propre idée de la justice pour laquelle ils sont prêts à donner leur vie et celles de leurs compatriotes.
«
Les
otages libérés à la suite du détournement
de l'appareil de la Lufthansa, lors de leur retour
à Frand ort-sur-le-Main
protestants sèment la terreur dans les
quartiers catholiques d'Irlande du Nord.
En
tant que symbole d'occupation, les
troupes britanniques sont les premières
visées par l'IRA qui, au début des anné es
70, agit encore de façon paramil itaire et
engage quelque 2 000 recrues.
Elle
devient alors une cible facile pour les
age nts britanni ques.
Après de graves
revers, l'IRA fait de nouveau parler d'elle
en assas sinant en 1979 Lord Mountbatten,
un membre de la famille royale.
De 1970 à
19 85, son combat pour l'indépendance
coûte la vie à environ 2 500 personnes.
L'IRA compte quelque 300 combattants
actifs.
Elle bénéficie surtout du soutien
des couches pauvres de la population
parmi la minorité catholique sévèrement
touchées par le chômage.
Ses membr es ne
vienn ent pas, comme ceux d'autres
mou vemen ts terror istes, du milieu
bourgeois.
Ils ne sont ni étu diant s ni
intel lectuels, mais sont souvent catho
liques pratiqua nts.
L'IRA combat pour la
réunific ation de l'Irlande.
Son bras
politique, le Sinn Féin, la représente dans
le débat public.
Les groupes palestiniens.
Le groupe
terroris te qui fait le plus parler de lui au
dé but des années 70 est I'OLP ,
l' Organi sation de Libération de la
Palestine.
Son présiden t, Yasse r Arafat, n'a
offici ellement recours à la violence que
jusqu'à ce que le mou vement soit
internationalement reconnu.
En 1974, lors
de son entrée aux Nations unies, il franchit
une étape importante vers la
reconnaissance internationale de I'OLP
pour représenter tous les Palestiniens.
Aupar avant, I'OLP est associée à un
terrorisme sanglant.
Elle regroup e six
gr ou pes de guéril la, parmi lesquels le
Front Populair e pour la Libération de la
Palestine (FPLP), d'obédience marxiste.
Les
attentats rendent I'OLP populaire chez les
Pales tiniens, ce qui lui perme t de
con tinuer à se dév elopper et conduit
certains États arabes à le finan cer.
Les
attentats atteignent leur paroxysme en
septembre 1970, lorsque des commandos
palestiniens détournent en l'espace d'une
journée quatre avions vers la Jordanie et
Le Caire.
Mais ces opérations donnent
l'occasion au roi Hussein de Jordanie de
régler le problème de la présence de I'OLP
dans son pays.
Des milliers de personnes
sont victimes de cette guerre civi le
sangl ante, au cour s de laquelle l'armée
lib ère aussi les quelque 350 otages des
avions détournés.
Face à la débâcle, I'OLP se radicalise
encore plus : des membr es du Fatah, le
plus grand groupe au sein de I'OL P,
fondent l'organ isation terroriste
Septembre noir.
Celle-ci ne tarde pas à
entreprendre des actions qui échappent
au contrôle de I'OLP : de petits groupes
qui revendiq uent leur appar tenance à
Septembre noir continuent d'agir.
Pour la
première fois se profile un nouveau type
de danger : celui d'un terrorisme d'État,
tel qu'il appar aît avec le fina ncement de ces
grou pes armés par le dictateur libyen
Kadhafi.
Ainsi, le terroris te Carlo s,
recherché dans le monde entier, prend
onze ministres en otages lors d'une
conférence de l'OPEP à Vienne en
décembre 1975 faisant trois victimes.
En
juill et 1976, des Pales tiniens et des
Al leman ds déto urnen t un avion d'Air
Fra nce sur Entebb e, en Ouganda,
demandant la libération de 53 terroristes
détenus en RFA.
Le gouvernement alle
mand refusant de céder, un commando
israélien libère les passagers au prix de 30
victime s, un israélien, trois otages, sept
terroristes et vingt militaires ougandais.
Bilan du terr orisme.
Le bilan du
terrorisme est limi té, si l'on fait abstrac tion
des succès de la propagande de I'OLP.
En
fait, les terroris tes poussent les États à
adop ter des mesures défensives puis
santes.
Dans des proportions encore plus
démesurées que la Fraction Armée Rouge,
les Brigades Rouges italiennes commettent
à partir de 1968 environ 14000 actes de
terrorisme.
Rien qu'en 1980, ils tuent 120
personnes.
Mais leur action la plus
spect aculaire, l'enlèvement et l'assassinat
du chrétien-dé mocrate Aldo Moro en
19 78, marque aussi le début de leur déclin.
Global ement, les extrémistes ont du mal à
atte indre leur s ob jectif s, car ils sont
incapables de renoncer à la terreur , même
dans une situation politique favorable et
restent dépendan ts de la fascination
qu'e xerce sur eux la violence.
Les otages libérés par une unité spéciale israélienne à Entebbe, l'aéroport de Kampala, la capitale
ougandaise, donnent une conférence de presse improvisée à leur retour.
65.
»
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