Le Parti Communiste Français depuis 1945 (politique)

« Au sein du Parti, avec les étudiants communistes, de nombreux militants et cadres commencent à mettre en cause la position d'isolement du parti.

Laurent Casanova,proche de Thorez dont il avait été secrétaire avant la guerre, va assez loin dans ce sens avec le soutien de Khrouchtchev.

Thorez résout le problème en négociant avecKhrouchtchev son soutien inconditionnel aux soviétiques dans le mouvement communiste international.

En mai 1961, au XVIe Congrès du parti, Casanova est évincédu Bureau Politique et du Comité Central avec Marcel Servin et d'autres dirigeants.

C'est l'affaire Casanova-Servin. Aux législatives de 1962, le PCF obtient 22 % des suffrages et 40 députés.

À l'élection présidentielle de 1965, le PCF soutient le candidat unique de la gaucheFrançois Mitterrand (44,80 % des voix au second tour). II Un Parti qui se fissure (1964-1989)Perte leadeur charismatique du PCF A) L'émancipation vis à vis du modèle soviétiqueSi PCF conserve l'aide logistisque et financière que lui envoie l'URSS (pour la seule période de 1971 à 1990, le PCF encaissera cinquante millions de dollars et lesecrétaire général de la CGT Henri Krasucki, membre du bureau politique du PCF, a demandé en mars 1985 au conseil central des syndicats de l'URSS d'accorder àson syndicat une aide urgente de 10 millions de francs, aide sera accordée en 2 versements mais demande strictement confidentielle.Sous la présidence de Waldeck Rochet successeur de Thorez en 1964 à 1972 lance des réformes timides et prudentes.et sous sa présidence au cours du printemps de Prague approuve certaines orientations réformatrices du parti communiste tchécoslovaque .

C'est d'ailleurs à proposde la Tchécoslovaquie que le PCF pour la première et seule fois de son histoire n'approuve pas une cation internationale de l'URSS.

Le bureau exprime sa réprobationdes le lendemain du 21 aout de l'invasion par les troupes du Pacte de Varsovie.

Cette ambiguïté l'éloigne d'un certain nombre de militants, en particulier des cerclesintellectuels qui lui étaient restés favorables.Mais par la suite approuve la normalisation = épuration par els soviétiques du PCTDistance avec le PCF aucours des années 1970, Marchais critique la répression politique en vigueur en URSS et en 1977 déclare « Si par hypothèse absurde laFrance était agressée par l'URSS, nous serions au premier rang pour défendre le territoire national.

»Transition : Aux législatives de 1968, le PCF obtient 20 % des voix et 34 députés, mais son rival le Parti socialiste progresse avec 16,5 % des voixAinsi, le PCF voit son influence diminuer : sous la Quatrième République, il représentait 25 % à 30 % des voix dans le corps électoral, sous la Cinquième République20 % à 22 %, tandis que les socialistes poursuivent leur progression.

Aux législatives de 1973, le PCF obtient 21,5 % des voix contre 18,8 % des voix au Partisocialiste. B) Le programme commun de 1972Les dirigeants du PCF pensaient que la signature d'un programme commun de gouvernement avec le Parti socialiste (1972) allait accroître leur audience dansl'opinion, mais il n'en a rien été : l'alliance profite aux socialistes, tandis que l'érosion du vote communiste devient inquiétante.En 1976, le PCF y abandonne la référence au modèle soviétique pour s'orienter vers une ligne de type eurocommuniste.

+ promeut la théorie du CapitalismeMonopolistique où l'Etat joue un rôle clé pour les changements révolutionnaires en matières économiques et sociales.

Concernant l'Europe et la France ces proprespositions sont souvent assorties aux intérêts de la puissance soviétique mais des différents peuvent surgir comme en 1974, l'URSS préfère voir Valéry Giscardd'Estaing à la tête de la France et le fait savoir par le visite de son ambassadeur au candidat de droite.

Cela n'empêche pas le parti d'exclure Nina et Jean Kéhayan, quivenaient de publier un ouvrage de témoignage critique sur l'Union soviétique en 1978, Rue du prolétaire rouge, ni Georges Marchais, alors premier secrétaire duParti, de soutenir en 1979 l'invasion soviétique en Afghanistan, en direct depuis un studio de la télévision russe.

(passion totalitaire en démocratie) La composition dela classe ouvrière se modifie avec les restructurations engagées en France, une minorité est aspirée vers le haut avec amélioration du niveau de vie et le monde ouvrierest de plus en fragmenté :Aux municipales de 1977, le PCF parvient à conquérir certaines communes, mais le Parti socialiste poursuit sa progression.

Aux élections de 1978, pour la premièrefois depuis 1945, le PCF perd sa domination à gauche, n'obtenant que 20,8 % des voix au profit du PS qui obtient 22,8 % .La dégradation de l'image du PCF dans l'électorat de gauche tandis que le PS attire toujours plus d 'électeurs avec un discours plus radical pousse le PCF à rompre leprogramme commun en proposant des mesures irrecevables pour les socialistes comme une nationalisation de toute l'économie.

C'est la rupture en septembre 1977.D'où pas de candidat unique pour la gauche au législatives de 1978 et aux présidentielles de 1981. L'incompatibilité avec la pratique gouvernementaleDégradation de l'image du PCF est spectaculaire dans les années 1980 avec l'entrée en présidence de Leonid Brejnev en 1982 marquée par une intensification de larépression politique.

L'URSS et son image devient facteur de division au sein des communistes français.Si a séduit de nombreux immigrés européens italiens ou portugais se montre incapable d'encadrer l'immigration maghrébine, dans les années 1970-1980 positionsambiguës, teintées de xénophobie entre le lien entre la croissance de l'immigration et la xénophobie.

Notamment Robert Hue a des prises de positions édifiantes.En 1981, au premier tour de l'élection présidentielle, Georges Marchais, secrétaire général du parti depuis 1972 et jusqu'en 1994, obtient 15,35 % des voix, alors queJacques Duclos en obtenait 21,3% en 1969.

Ce résultat est considéré par certains comme le début du déclin du PCF.

En effet, dans un monde changeant, avec ladisparition progressive des grandes concentrations ouvrières où il avait la mainmise, le Parti communiste ne change pas ses positions.

François Mitterrand, éluprésident de la République, semble en avoir tiré profit.

Aux élections législatives françaises de 1981, le PCF perd 42 députés, n'obtenant que 16,2 % des voix.Après la victoire de François Mitterrand, le PCF participe au gouvernement de Pierre Mauroy avec les ministres Charles Fiterman (Transports), Anicet Le Pors(Fonction publique), Jack Ralite (Santé) et Marcel Rigout (Formation professionnelle).

De juin 1982 à mars 1983, Jacques Delors, alors ministre de l'Économie,pilote une transition vers une politique de « rigueur économique ».En effet, après trois dévaluations successives, des milliards de francs de fuite de capitaux et une augmentation du chômage, les socialistes choisissent de renoncer àleur projet économique et social, de peur d'isoler l'économie française dans une Europe où l'austérité est de rigueur.

En 1984, les communistes décident de quitter legouvernement pour protester contre la nouvelle orientation libérale du Parti socialiste.S'ensuit un déclin visible et sans précedent dans les suffrages pour le PCF : en 1984, aux élections européennes, la liste Marchais n'obtient que 11,2 % (passant sousla barre des 15 %) et ne dépasse la liste du Front national de Jean-Marie Le Pen que d'un cheveu, cette dernière ayant totalisé 11,0 %.En 1986, aux élections législatives , le PCF passe sous la barre des 10 %, n'obtenant 9,8 % des voix ( soit une quasi égalité avec le Front National).Lors du premier tour de l'élection présidentielle de 1988, André Lajoinie obtient 6,76 %. III Le déclin marqué du Parti Communiste A) La Chute du Mur de Berlin et l'effondrement de l'URSSAprès l'épisode tchécoslovaque et Gorbatchev en URSS, le PCF fait l'amère expérience de l'impossibilité de réformer le communisme.

On aurait pu penser que lachute de l'URSS aboutirait à la fin et à la mort définitive du PCF.

Mais ce n'est pas le cas, en tout il en précipite le déclin.Concernant la démocratie, c'est un Parti totalitaire en démocratie.Les paradoxes du PCF sautent aux yeux lors de la chute du Mur : notamment son astucieuse combinaison entre la lutte pour la paix et posture belliciste car il estimeque la violence est un moyen d'action tout à fait légitime comme c'était le cas en Hongrie en 1956 et en Afghanistan en 1970 tout en se présentant comme un Partifavorable à la paix.

Et si on assiste à un dégout de la part de l'électorat qui aux vues des pratiques exercées et mises à jours en URSS en 1991 se désolidarise du PCFqui tombe alors à 100 000 adhérents au début des années 1990, on constate également une grande indulgence vis à vis de communisme, volontiers dissocier dustalinismeC'est la défaite du communisme par le capitalisme et la démocratie qu'il souhaitait abattre il faut accepter de passer de la formule répandue dans leur rangs depuis1956 « on nous a trompé » à « nous nous sommes trompés ». B) La Gauche PlurielleEn 1997, après les législatives, le Parti remonte à 9,9 % des suffrages.. »