Le nucléaire militaire Iranien: quelle doctrine d'emploi et quels risques?
Publié le 01/09/2012
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Risque issue Doctrine d’utilisation agressive Le cas de l’Iran est exemplaire des difficultés qu’il y aurait à dissuader certaines nouvelles puissances régionales. La culture politique de l’Iran contemporain est marquée par la tradition chiite duodécimaine, à fort contenu eschatologique, et qui valorise la souffrance et le martyre.100 L’ayatollah Khomeini est réputé avoir dit en 1980 : « Nous ne vénérons pas l’Iran, nous vénérons Allah. Le patriotisme est le masque du paganisme. Je vous le dis : ce pays peut brûler. Je vous le dit : ce pays peut bien partir en fumée, du moment que l’Islam en ressort triomphant dans le reste du monde «.101 Certains auteurs font ainsi remarquer qu’il a fallu 500 000 morts iraniens avant que Khomeiny se décide à arrêter la guerre. Le pouvoir actuel est de surcroît marqué par les tendances apocalyptiques. L’ayatollah Khamenei a fait son éducation religieuse au séminaire de Mashad (et non à celui de Qom, ce qui était le cas de Khomeini), qui entretient une interprétation ésotérique des textes sacrés, et où l’on considère que la raison et la foi sont incompatibles. Le président Mahmoud Ahmadinejad est influencé par le messianisme de l’ayatollah Mohammed Taqi Mezbah Yazdi. Il est réputé être un adepte de la pratique de l’estekhareh, qui consiste à chercher le conseil de l’autorité divine avant de prendre une décision, notamment par la bibliomancie.103 L’ayatollah Ahmed Jannati, président du Conseil des gardiens, est un velayati, adepte d’une forme d’extrémisme chiite qui voit dans l’imam une source de pouvoir surnaturel. Il évoque régulièrement l’imminence du retour du Mahdi. Les officiers du CGRI seraient particulièrement réceptifs aux thèses apocalyptiques – au point, pour certains, de se considérer comme des « soldats du Mahdi «.
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Posture agressiveCe modèle part du postulat que l'Iran, renforcé par la possession de l'arme nucléaire, aspire à une forme d'hégémonie sur le moyen orient.
Détenteur de l'armeatomique, l'Iran pourrait être tenté de poursuivre une politique étrangère plus active et agressive dans cette zone, la sanctuarisation du territoire iranien rendantpratiquement impossible toutes opérations militaires sur son sol.
Risque issue Doctrine d'utilisation agressive
Le cas de l'Iran est exemplaire des difficultés qu'il y aurait à dissuader certaines nouvellespuissances régionales.La culture politique de l'Iran contemporain est marquée par la tradition chiiteduodécimaine, à fort contenu eschatologique, et qui valorise la souffrance et lemartyre.100 L'ayatollah Khomeini est réputé avoir dit en 1980 : « Nous ne vénérons pasl'Iran, nous vénérons Allah.
Le patriotisme est le masque du paganisme.
Je vous le dis :ce pays peut brûler.
Je vous le dit : ce pays peut bien partir en fumée, du moment quel'Islam en ressort triomphant dans le reste du monde ».101 Certains auteurs font ainsiremarquer qu'il a fallu 500 000 morts iraniens avant que Khomeiny se décide à arrêterla guerre.Le pouvoir actuel est de surcroît marqué par les tendances apocalyptiques.
L'ayatollahKhamenei a fait son éducation religieuse au séminaire de Mashad (et non à celui deQom, ce qui était le cas de Khomeini), qui entretient une interprétation ésotérique destextes sacrés, et où l'on considère que la raison et la foi sont incompatibles.102 Le présidentMahmoud Ahmadinejad est influencé par le messianisme de l'ayatollah MohammedTaqi Mezbah Yazdi.
Il est réputé être un adepte de la pratique de l'estekhareh, quiconsiste à chercher le conseil de l'autorité divine avant de prendre une décision,notamment par la bibliomancie.103 L'ayatollah Ahmed Jannati, président du Conseil desgardiens, est un velayati, adepte d'une forme d'extrémisme chiite qui voit dans l'imamune source de pouvoir surnaturel.
Il évoque régulièrement l'imminence du retour duMahdi.104 Les officiers du CGRI seraient particulièrement réceptifs aux thèses apocalyptiques– au point, pour certains, de se considérer comme des « soldats du Mahdi ».105Les experts notent une résurgence des pratiques religieuses traditionnelles (illustrée parle culte du puits de Jamkaran), au détriment des enseignements officiels.
Et certainespublications récentes font même le lien entre l'emploi de l'arme nucléaire et le retour duMahdi.106Même le discours des dirigeants iraniens réputés « raisonnables » suscite des interrogations.La formule déjà citée de Hashemi Rafsandjani selon laquelle « l'emploi d'uneseule arme nucléaire contre Israël détruirait tout, mais, contre le monde islamique, necauserait que des dommages limités » suggère non seulement que l'emploi de l'armenucléaire contre Israël pourrait être concevable, mais encore que la « dissuasion dufaible au fort » pourrait ne pas fonctionner face au monde musulman.107Au demeurant, la dissuasion suppose au moins de reconnaître l'existence de l'autrepartie.
Or, comme le font remarquer certains experts israéliens, comment être assuré dufonctionnement de la relation dissuasive avec l'Iran dès lors que l'un des deux États nereconnaît aucune légitimité à l'existence du « régime sioniste » ?Enfin, le comportement depuis 1979 des Gardiens de la révolution, beaucoup plusenclins à la prise de risques que ne le sont les responsables religieux (soutien direct auterrorisme, emploi de missiles balistiques pendant la guerre contre l'Irak, provocationsdans le Golfe…), autoriserait des doutes sur le comportement du régime une fois enpossession de l'arme nucléaire.
Certains experts notent à cet égard que le CGRI ararement « payé le prix » de son activisme et pourrait parier sur la faiblesse des paysoccidentaux.Pour ces raisons, de nombreux analystes estiment que la dissuasion serait impossibleface à l'Iran : « (...) il n'est pas possible de se fier à la dissuasion face à un régimedirigé par des islamo-fascistes qui sont prêts à mourir pour leur valeurs et sepréoccupent davantage de répandre leur idéologie et leur pouvoir que de protéger leurpopulation.
Si l'Iran obtient la Bombe, ce n'est pas lui qui sera dissuadé, c'est nous ».108Selon l'islamologue Bernard Lewis, pour Ahmadinejad, « la destruction mutuelle assuréen'est pas un élément dissuasif, mais un facteur d'encouragement ».109 Même ceux qui,comme Reuel Marc Gerecht, reconnaissent que « la théorie de la dissuasion pourraiteffectivement fonctionner contre le régime clérical » font néanmoins preuve d'un grandscepticisme : « nous n'avons jamais été confrontés à un régime dans lequel l'antiaméricanisme, la violence, le terrorisme et le jugement divin sont aussi intimementliés ».110De même Edward Luttwak, opposé à une action militaire contre l'Iran, estime-t-il que ladissuasion mutuelle ne pourrait pas être assurée avec le régime actuel.111On peut ajouter à ces arguments que si l'Iran devenait effectivement une puissancenucléaire, l'aptitude à la dissuasion des pays occidentaux serait ipso facto diminuée,puisqu'ils auraient été incapables d'empêcher Téhéran d'aller jusqu'au bout.
Menace de frappe sur IsraëlSi l'on reste dans le cadre de la stricte rationalité, la possession de la bombe atomique par l'Iran ne devrait pas constituer en soi unemenace mortelle pour l'État hébreu.
En effet toute attaque nucléaire sur Israël déclencherait de sa part, avec ou sans la participation américaine, une riposte quicauserait des ravages fatals à la République islamique.
Par conséquent, l'objectif prêté à l'Iran de rayer Israël de la carte semble peu réaliste et les discours du campprésidentiel en ce sens semblent relever surtout d'un exercice rhétorique destiné à la fois à flatter l'électorat d'Ahmadinejad, à gêner Rafsandjani et à concurrencer leleadership saoudien ainsi que celui des islamistes d'al-Qa'ida.
Si l'on reste dans le cadre de la stricte rationalité, bien sur….Néanmoins, la simple possession de l'arme pourrait suffire à pousser l'Iran à accentuer son soutien au hezbolah et à l'encourager dans des opérations plus ambitieuses.
Subversion de chaîne décisionnel
Cas d'un dysfonctionnement grave de l'appareil de l'EtatTrois cas peuvent être envisagés:subversion interne de la chaîne de commandement militairelutte interne entre factions.
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