Le Congrès d'Épinay
Publié le 26/03/2019
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Le Congrès d'Épinay
Le 16 juin 1971, Mitterrand qui, la veille encore, n'en était pas adhérent, devient premier secrétaire du nouveau parti socialiste. Rassembleur d'une nouvelle gauche et artisan de l'union avec les communistes, il engage une strat&-gie de conquête du pouvoir.
Le congrès d'Épinay, en juin 1971, marque la naissance du nouveau parti socialiste et la mise en ordre de bataille de la gauche après une longue période de déchirements issue de l'échec de Guy Mollet sur la question algérienne et de l'avènement, en 1958, de la V' République.
François Mitterrand, Jacques Dudos et Guy Mollet en 1955
À l'origine de ce renouveau, on retrouve François Mitterrand, après que l'affaire de l'Observatoire - cet attentat dirigé contre lui qu'il aurait lui-même mis en scène - a mis sa carrière politique en péril (1959). Dès 1964, il crée la Convention des institutions républicaines, opère un glissement vers la gauche et devient l'opposant résolu au général de Gaulle dont le régime, dit-il, « c'est la dictature ». Auteur du livre Le Coup d'État permanent, puis candidat à la présidentielle de 1965, son succès inattendu le remet sur les rails du pouvoir en faisant de lui le chef de file de l'opposition.
Dans le sillage de la présidentielle, il conforte sa position en présidant la Fédération de la gauche démocratique et socialiste (FGDS), née de l'union de l'UDSR, de la SFIO et du Parti radical puis signe
des accords électoraux avec le PCF qui donnent leurs fruits en 1967.
«
Appuyé
par Pierre Mauroy et
Gaston Defferre, anciens de la SFIO,
il bénéficie du soutien de l'aile
gauche, celle du Ceres de Jean-Pierre
Chevènement, et accède au poste de
premier secrétaire en évinçant Alain
Savary.
La stra tégie de la gauche
unie, le refus du capital isme,
l'ab andon de la conjonction des
centres, ouvrent une nouvelle voie,
cel le de la confrontation de deux
grands blocs politiques.
Soucieux de réduire l'influence du
PCF et de récupérer une grande par
tie de ses él ecteu rs, François
Mi tte rrand sait que ce dernier
cherche à sortir de son isolement.
Fina lemen t, en 1972, des pourparlers
se concrétisent avec la sig natu re
d'un Prog ramme commun de
gouvernement entre social istes,
communis tes et radicaux de gauche.
Dès les législa tives de 1973, la
bipolar isation est clair ement établie
entre la majorité et l'union de la
gauche à dominan te social iste, les
centres devant désormais choisir
entre les deux blocs.
Les
acteurs du renouveau
du PS
Né en 1928
Pierre Mauroy
Engagé dans la politique en
19 46 à 18 ans , il devient
secrétaire général adjoint de
la SFIO en 1966.
Soutien de
François Mitterrand à Epinay,
cet élu du Nord, maire de
Lille, est président du conseil
régional du Nor d-Pas-de
Calais en 1974.
Malgré son
appui à Mi chel Rocard en
19 79, il est Premier ministre
de 1981 à 1984.
Premier
secrétaire du PS de 1988 à
19 92, l'Internationale socia
lis te l'élit alors à sa tête.
19 10-19 86
Gaston Defferre
Membr e de la SFIO depuis
19 33, résis tant, mair e de
Mar seille et homme de
presse, Gaston Defferre est
minis tre de la Marine puis de
la France d'outre-mer sous la
IV' République.
Ëchouant
dans son projet de fédé
ration de la gauche, il est
candidat socialiste à la prési
dentielle de 1969, soutient
François Mitterrand et
devient ministre d'Ëtat de
l'In térieur et de la Décen
tralisation en 1981 puis de
l'Intérieur en 1984.
19 18-19 88
Alain Savary 197
1
Pierre Mauroy, en 1956
Gaston Defferre
Gouverneur de Saint-Pierre
et Miquelon en 1941-19 43,
Alain Savary est secrétaire
d' Ëtat aux Affaires maro
caines et tun isiennes du
gouvernement Mollet et
dém issionne lors .de la
capture de l'avion de Ben
Bella en 1956.
Premier
secréta ire du PS en 1969-
1971, il accède à la prési
dence du Conseil régional Alain
Savary
Mid i-Pyrénées de 1974 à
1981.
Il est, jusqu'en 1984,
min istre de I'Ëducation.
Né en 1939
Jean-Pierre Chevènement
Fondat eur et secrétaire
général du Ceres en 1965, à
26 ans, cet énarque, député
maire de Belfort, est président
(1981) puis membre (1982-
19 88) du Conseil général de
Franche-Comté.
Ministre de la
Recherche et de l'industrie, de
I'Ë ducation, de la Défense,
puis de l'Intérieur en 1997, il
s'oppose à la guerre du Golfe
et au traité de Maastricht.
Fondat eur du Mouvement
des Citoyens en 1992, il quitte Jean-Pierre
Chevène-
le PS l'année suivante.
ment
57.
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