Le choc des civilisations de Samuel Huntington (analyse)
Publié le 14/06/2012
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La grande question est de savoir s’il est possible d’arrêter un conflit cvilisationnel. En effet, si la violence peut s’arrêter un temps, il est rare qu’elle se termine définitivement. L’arrêt des violences ne peut être obtenu que par des alliées qui ont tout intérêt à ne pas voir un conflit s’étendre. Ils deviennent ainsi des « empêcheurs et des stoppeurs «. Pour finir, Huntington fixe les grandes lignes d’un renouveau de l’Occident. Selon lui, le « déclin moral, le suicide culturel et la désunion politique constituent, pour l’Occident, des problèmes beaucoup plus lourds de sens que les questions économiques et démographiques «. Il dénonce de fait, la multiplication des comportements « antisociaux « (violence, drogue), le déclin de la famille et la multiplication des divorces, le déclin du « capital social «, la faiblesse générale de l’éthique et enfin la désaffection pour le savoir. De plus l’auteur s’oppose fortement au multiculturalisme porté par un certain nombre de personnes en Occident. Universalisme et multiculturalisme sont de vraies menaces pour l’Occident. Les monoculturalistes veulent que le monde soit comme l’Amérique. Les multiculturalistes veulent que l’Amérique soit comme le monde. Les limites de la thèse de Samuel Huntington
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multipliées.Au final, l'évolution des rapports de force entre les civilisations empêche de plus en plus l'Occident d'atteindre ses objectifs en termes de contrôle de laprolifération nucléaire, de défense, des droits de l'homme et d'immigration.
Huntington étudie ensuite la dynamique de ces conflits.
Les caractéristiques des regroupements civilisationnels ont des conséquences importantes sur lesrelations entre les blocs.
Relations que l'auteur imagine rarement étroites et bien souvent hostiles.
Au plan local, ces conflits visent à créer de nouveaux Etats àpartir de restes anciens.
On peut penser à l'ex-Yougoslavie.
Au niveau global, il peut aussi y avoir des conflits entre Etats de civilisations différentes.Huntington explique au regard de l'histoire mouvementée entre l'Occident et l'Islam, qu'il y a des raisons de prendre le problème à bras le corps.
En effet, selonHuntington, le problème central pour l'Occident n'est pas le fondamentalisme islamique mais bien l'Islam, civilisation différente dont les représentants sontconvaincus de la supériorité de leur culture et obsédés par l'infériorité de leur puissance.
Pour l'Islam, le problème est l'Occident, civilisation convaincue del'universalité de sa culture et qui croit que sa puissance supérieure lui confère le devoir d'étendre cette culture à travers le monde.
L'auteur considère que la première guerre du Golfe fut la première guerre entre civilisations dont l'enjeu fut le contrôle des ressources minières.
La questionétait de savoir si l'essentiel de la production pétrolière devait être détenue par des alliés des occidentaux ou par des Etats ouvertement antioccidentaux et si ellepouvait servir de moyen de pression sur l'Occident.
Les caractéristiques de ces conflits sont multiples et souvent proches de simples conflits armés.
Mas lacaractéristique essentielle de ces conflits est leur tendance à s'éterniser ainsi que leur degré de violence.
Un conflit civilisationnel s'étend en plusieurs temps.Tout d'abord deux groupes de civilisations différents s'affrontent.
Puis le conflit s'étend lorsque les autres états membres des blocs sont amenés à s'engager,officiellement ou non.
Plus le conflit est long, plus le nombre d'Etats engagés est important.
De plus l'extension des transports et des communications dans lemonde moderne a contribué à internationaliser les guerres civilisationnelles.
L'auteur s'attache notamment à expliquer l'augmentation brutale de ces guerres et le rôle central joué par l'islam dans ces conflits.Ces guerres ont en général des racines historiques qui peuvent remonter loin dans le temps.
Autre facteur important : la modification des équilibresdémographiques.
L'expansion numérique d'un groupe provoque des pressions politiques, économiques et sociales sur d'autres groupes et induit des réactions enretour.
Ces pressions peuvent aussi être militaires et la politique peut aussi être un facteur aggravant.
Ainsi la chute des régimes communistes a poussé lesindividus qui ne pouvaient plus se définir en tant que communiste à trouver une nouvelle identité.L'implication particulière de l'Islam peut s'expliquer de différentes manières.
On peut considérer que l'Islam, dès l'origine, est une religion « du glaive » quiglorifie les vertus militaires.
Autre hypothèse, celle de l' « inassimilabilité » des musulmans : les pays musulmans ont des problèmes avec leurs minorités nonmusulmanes tout comme les pays non musulmans ont des difficultés avec leurs minorités musulmanes.
En fait, l'Islam serait une « foi absolutiste » qui confondreligion et politique.
Enfin, l'explosion des sociétés musulmanes et le fait que de grands nombres d'hommes entre 15 et 30 ans, souvent au chômage, soientdisponibles sont une source naturelle d'instabilité et de violence.La grande question est de savoir s'il est possible d'arrêter un conflit cvilisationnel.
En effet, si la violence peut s'arrêter un temps, il est rare qu'elle se terminedéfinitivement.
L'arrêt des violences ne peut être obtenu que par des alliées qui ont tout intérêt à ne pas voir un conflit s'étendre.
Ils deviennent ainsi des «empêcheurs et des stoppeurs ».
Pour finir, Huntington fixe les grandes lignes d'un renouveau de l'Occident.
Selon lui, le « déclin moral, le suicide culturel et la désunion politique constituent,pour l'Occident, des problèmes beaucoup plus lourds de sens que les questions économiques et démographiques ».
Il dénonce de fait, la multiplication descomportements « antisociaux » (violence, drogue), le déclin de la famille et la multiplication des divorces, le déclin du « capital social », la faiblesse générale del'éthique et enfin la désaffection pour le savoir.De plus l'auteur s'oppose fortement au multiculturalisme porté par un certain nombre de personnes en Occident.
Universalisme et multiculturalisme sont devraies menaces pour l'Occident.
Les monoculturalistes veulent que le monde soit comme l'Amérique.
Les multiculturalistes veulent que l'Amérique soit comme lemonde.
Les limites de la thèse de Samuel Huntington
La thèse de Samuel Huntington est très loin de faire l'unanimité.
L'auteur lui-même reconnait en introduction qu'il ne s'agit que d'une meilleure grille de lecturedu monde, pas d'une analyse parfaite.Cependant, c'est la grille elle-même qui peut être remise en cause.Tout d'abord, il semble que l'auteur confonde religion et civilisation.
En effet, certaines d'entre elles sont uniquement caractérisées par la religion : Islam,Hindouisme.
C'est oublier la complexité de la carte religieuse.
Par exemple, l'islam peut se sous diviser entre Chiites et Sunnites, puis en sous sous groupes quitous ont développé une culture originale.
La civilisation Hindoue qui regroupe l'Inde et le Sri Lanka recouvre une très forte minorité musulmane.Autre élément fort : dans les faits, certains conflits présentés comme des conflits de civilisations n'en sont pas toujours.
La guerre en Tchétchénie comme leconflit israélo-palestinien, présentés comme des conflits de civilisation peuvent tout aussi bien être appréhendés comme des conflits territoriaux.
La Tchétchénieest une guerre d'indépendance d'une République fédérale.
Le conflit Israelo-palestinien ne peut prendre fin qu'en cas de partage équitable du territoire.Enfin, l'auteur semble sous estimer la capacité des civilisations, des peuples à s'influencer.
Sous prétexte que la civilisation occidentale n'aurait pas un caractèreuniversel, l'auteur semble ne pas croire à la possible diffusion de valeurs telles que la démocratie ou l'Etat de droit.
C'est méconnaitre un fait essentiel, cesvaleurs ne sont pas le monopole de la civilisation occidentale.
Armatya Sen souligne que la démocratie a aussi des racines indiennes par exemple.
Ensuite onpeut considérer que le Maroc, Taiwan, l'Afrique du Sud, mais aussi la Turquie, l'Inde, la Corée du Sud, la Jordanie et par certains aspect l'Iran ont mis en place,à des degrés divers une démocratie.La thèse de Samuel Huntington est discutable, mais il est clair que nous sommes loin des caricatures qui en sont faites.
Il ne s'agit pas d'une thèse manichéennemais bien d'une thèse très argumentée..
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