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L'annexion de la Bosnie-Herzégovine transforme les Balkans en poudrière

Publié le 29/03/2019

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L'annexion de la Bosnie-Herzégovine transforme les Balkans en poudrière

L'annexion par l'Autriche-Hongrie de la Bosnie et de l'Herzégovine, occupées depuis 1878, provoque une crise en 1908 qui mène l'Europe au bord de la guerre. Elle est évitée grâce à la reconnaissance de cette annexion par la Russie.

Cette caricature représente l'annexion de la Bosnie et de l'Herzégovine par l'Autriche-Hongrie, ainsi que le 1édommagement financier donné à l'empire ottoman.

Le 5 octobre 1908, dans un message remis à son ministre des Affaires étrangères, l'empereur François-Joseph l\" déclare l'annexion de la Bosnie et de l'Herzégovine, déjà occupés par l'Autriche-Hongrie. Afin desouligner les intentions pacifiques de cette opération auprès de l'Empire ottoman auquel appartiennent de droit ces deux provinces, il ordonne en même temps le retrait des troupes autrichiennes de la ville de Novi Pazar.

 

La décision de cette annexion est prise après la révolution des Jeunes-Turcs, qui permet la remise en vigueur de la Constitution dans l'Empire ottoman. On craint à Vienne que ce dernier ne revendique de nouveau ses droits sur ces deux provinces, dont l'occupation a été autorisée par le Congrès de Berlin en 1878. Par l'annexion définitive de ces deux provinces, l'Autriche provoque une grave crise internationale.

 

Durant les semaines précédant l'annexion, le ministre des Affaires étrangères de la double monarchie austro-hongroise, le baron Aloys Lexa von Aehrenthal, tente de s'entourer de toutes les garanties diplomatiques. Après avoir assuré l'Empire allemand et l'Italie du soutien des partenaires de la Triple alliance, la Triplice, il rencontre le ministre des Affaires étrangères russe, Alexandre Isvolski. Comme il faut s'attendre à des protestations de la Serbie et du Monténégro, la Russie qui se sent la puissance protectrice de ces États slaves des Balkans, occupe une position clé. En échange de l'accord des Russes de refuser leur appui aux deux États, Aehrenthal permet la réalisation d'un vieux rêve russe, à savoir la liberté de passage de leurs navires dans les Dardanelles.

 

En Serbie et au Monténégro, où s'envolent les rêves d'une « Grande Serbie », l'annexion provoque de violentes protestations contre les

Habsbourg. La situation menace de s'envenimer avec l'intention du chef d'État-major autrichien, Franz Conrad von Hützendorf, de réagir de façon préventive contre la Serbie. Certes la Russie tente d'intervenir auprès de la Serbie de façon

1908

« Cette caricature représente l'annexion de la Bosnie et de l'Herzégovine par l'Autriche­ Hongrie, ainsi que le 1édommagement financier donné à l'empir e ottoman.

L'ann exion de la Bosni e ..

Herzégov ine transf orme les Balkans en pou drière L'annexion par l'Autriche-Hongrie de la Bosnie et de l'He rzégovine, occupées depuis 1878, provoque une crise en 1908 qui mène l'Eur ope au bord de la gue rre.

Elle est évitée grâce à la rec onnais sance de cette annexion par la Russie.

L e 5 octobre 1908, dans un message remis à son ministre des Affa ires étrang ères, l'em­ pereur François-Joseph l" décl are l'an nexion de la Bosnie et de l'H erzégo vine, dé jà occ upés par l'Autriche-Hongrie.

Afin de souligner les intentions pacifiques de cette opération auprès de l'Empir e otto­ man auquel appartiennent de droit ces deux provinces, il ordon ne en même temps le retrait des troupes autrichienne s de la ville de Novi Pazar.

La décision de cette annexion est prise après la révo lution des Jeunes­ Tu rcs, qui perme t la rem ise en vigueur de la Constitution dans l'Empir e ott oman.

On craint à Vienne que ce dernier ne revendique de nouveau ses droits sur ces deux provinces, dont l'occupation a été autorisée par le Cong rès de Berlin en 18 78.

Par l'annexion définitive de ces deux provinces, l'Autriche provoque une grave crise internationale.

Dur ant les sema ines précédant l'ann exion, le ministre des Affa ires étrangères de la double monarchie au stro -hongr oise, le baron Aloys Lexa von Aehrenthal, tente de s'ent ourer de toutes les garantie s di plomatiques.

Après avoir assuré l'Empir e alle mand et l'Ita lie du soutien des partenaires de la Triple allia nce, la Triplic e, il rencontre le ministre des Affa ires étra ngèr es russe, Alexandre lsvolski.

Comme il faut s'attendre à des protes tations de la Serbie et du Mo nténégro, la Russie qui se sent la pu issance protectrice de ces États slaves des Balka ns, occupe une position clé.

En échange de l'accord des Russes de refuser leur appui aux deux États, Aehrenthal permet la réalisation d'un vieux rêve russe, à sav oir la liberté de passage de leur s navi res dans les Dardanelles.

En Serbie et au Monténégr o, où s'envolent les rêves d'une « Grande Serbie », l'ann exion provoque de violen tes protestations contre les Habsbourg.

La situation menace de s'envenimer avec l'intention du chef d' État-major autrichien, Franz Conrad von Hützendor f, de réagir de façon préventive contre la Serbie.

Certes la Russie tente d'interve nir aupr ès de la Serbie de façon modé rée, mais elle refuse une rec onn aissanc e offic ielle de l'an nexion car A.

lsvolski cesse de sout enir cette annexion, quand l'Angle terre, son parte nair e dans la Triple Entente refuse de reconnaî tre la lib erté de passage aux navir es russes par les Dardanelles Prote stations serbes contre l'annexion de la Bosnie-Herzégovine La crise s'achève en mar s 19 09 quand l'Allemagne envoie un ultimatum à la Russie pour qu'elle rec onnai sse l'annexion faute de quoi Berlin laisse le conflit opposant l'Autriche-Hong rie à la Serbie suivre son cou rs, ce qui risque de déclencher , dès 1909, les mesures d'assistance prévues entre les grandes puissances, -la Triplice et la Triple Entente (Russie, Gr ande -Bretag ne et France) -et de provoq uer la guer re en Europe.

Le gouvernement russe finit par céder en reconna issant l'annexion.

Ainsi, en cas de crise, la Serbie et le Monténégr o ne sont donc plus en mesur e de compter sur l'appui des Russes qui explosera à deux reprises en 1912 et 1913.

Mais les Balkan s, après la crise de l'annexion, demeu­ rent une poudrière.

Une troisième guer re balkanique sera déclenchée en 1914 ...

Ce sera une guer re mondiale.

Les adversair es dur ant l'annexion de la Bosnie 1830 -1916 François-Joseph 1� L'empereur de la double monarchie est dans la tren­ tième année de son règne quand le congrès de Berlin en 18 78 décide d'instaurer un nouveau rapport de forces dans les Balkans.

L'Autriche­ Hongrie n'est pas disposée à reconnaître la suprématie de la Russie aux Balkans comme conséquence de la défaite de l'Em pire otto man dans la guerre russo-turque de 1877- 18 78.

Sous la pression des grande s puis sances euro­ péennes, la Russie doit se contenter d'acquérir la Bessa­ rabie et une partie de l'Armé­ nie.

On autorise l'Autriche­ Hongrie à occuper la Bosnie et l'Herzégovine ainsi que la ville de Novi Pazar qui consti­ tue un point stratégique.

18 54-1912 Aloys Lexa von Aehrenthal Le ministre des Affaires étra ngères de l'Au triche ­ Hongrie est le vérita ble 19 08 inspir ateur de l'annexion de Aloys Lexa la Bosnie et de l'Herzégovine.

von Aehrenthal Il veut s'assurer ces deux provinces, pour prouver au monde que la monarchie danu bienne , en dépit des conflits de national ités à l'in térieur et de ses liens étroits avec l'Empir e alle­ mand, peut mener une politique étrangère active.

1856- 1919 Alexandre lsvolski Le min istre russe des Affa ires étrangères Alexandre lsvolki veut, en accordant son appui à l'an nexion, obtenir la réouverture des Dardanel les, Alexandre lsvolski fermées depuis 1841 aux navires de guerre non turcs.

Mais il se heurte au refus de son homologue britannique Edward Grey.

lsvolski refuse al ors à l'Autriche-H ongrie l'annexion des deux provinces.

1868- 1918 Nicolas Il Comme ses prédécesseu rs, le tsar s'estime le protecte ur des chrétiens des Balkans contre l'Empire ottoman, et des États balkan iques slaves contre l'Autriche-Hongrie.

Dans sa lutte d'influence dans les Bal kans, la Russie espère en vain l'appui de ses partenaires de la Triple Alliance, la France et la Grande-Br etagne, qui veulent éviter la guerre.

Le tsar Nicolas 11. »

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